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DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 7

6 Février 2019 , Rédigé par Kader Rawat

DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 7

Un extrait de mon autobiographie 'Le bon vieux temps'.

« Ce qui nous différencie des autres créatures c’est cette mémoire que nous possédons et que nous pouvous transmettre aux générations futures. »

 

La jeunesse me fit découvrir des gens sympathiques à mon égard. J’avais développé un tel caractère que je portais beaucoup d’importance aux respects, à l’obéissance que l’on devait aux grandes personnes de notre entourage, ce qui instaure en nous même cette vraie valeur morale tant recherchée dans la société. J’essayais de me rendre utile dans les moindres circonstances et ne me mettais jamais en colère ni rouspétai-je quand l’on me demandait d’accomplir une tâche. Je gagnais l’estime et la considération des gens que je côtoyais et surtout des parents qui ne manquaient pas l’occasion de faire mon éloge et de me citer comme exemple à suivre parmi les enfants de ma génération. Je tirais par ces démarches toute ma fierté, que je ne pouvais cacher d’ailleurs, et qui me plaçait haut dans l’estime des grandes personnes. J’avoue par contre que j’étais un garçon très susceptible et pouvais avoir les yeux remplis de larmes par une simple réprimande. J’exerçais mon autorité sur ceux qui étaient mes cadets et les grondais si je constatais qu’ils avaient commis des bêtises. Je me faisais craindre et respecté sans me montrer méchant ni agressif. Je me souviens très bien avoir été sévèrement réprimandé par mon père pour avoir commis une bêtise monumentale. Ce n’était que bien plus tard que je réalisais la gravité de mes actes. Ma faiblesse était que je ne pouvais pas refuser quand l’on me demandait de rendre un service. J’avais noué amitié avec un garçon du village avec lequel j’avais pour habitude d’aller me promener. L’estime que j’avais pour lui n’était autre que de l’amitié. Je n’en avais pas beaucoup d’amis et le peu que j’avais me suffisait pour me permettre de passer le temps dans la distraction. Il était plus grand que moi de quelques années et j’éprouvais pour lui du respect. Il avait commencé à fumer et se retirait souvent au bas de la rivière pour en allumer une des fois. Un jour, une envie terrible lui en prenait de fumer mais il n’en avait pas de cigarette. Il m’avait supplié d’aller lui en prendre un paquet dans la boutique de mon père. J’étais embarrassé et ne savais quoi faire. Je savais que je n’avais pas le droit de faire une chose pareille. Je ne voulais pas non plus lui déplaire. Sans réaliser que j’allais commettre un vol odieux par cet acte stupide, je me rendais dans la boutique pour prendre sur l’étagère un paquet de cigarette et m’étais fait attraper par mon père lui-même. Il m’avait donné une bonne raclée bien méritée que je n’oublierais jamais de toute ma vie mais qui m’avait servi de leçon à jamais. Alors que l’ami m’attendait au bord de la rivière je ne lui avais jamais plus revu.

Parmi les personnes qui m’ont marqué au cours de mon enfance je ne peux ne pas mentionner mon oncle qui m’a impressionné par sa conduite exemplaire à mon égard. Jamais il ne m’a froissé dans les sentiments, ni a-t-il prononcé à mon égard une seule parole blessante. J’ai toujours éprouvé pour lui de l’estime et de l’admiration. Quand je passais à la croisée des chemins pour se rendre à l’école, je le voyais en train de jouer aux dominos sous la véranda en compagnie des autres amis, tous des chauffeurs de taxi. Mon oncle avait une consule de couleur bleu roi que je prenais beaucoup de plaisir à laver, à nettoyer, à lustrer les samedis matins quand il n’y avait pas d’école. Il m’emmenait des fois avec lui quand il se rendait avec des clients dans des lointains quartiers. J’étais à l’époque avide des plaisirs que me procurait un long voyage en voiture. Mes intérêts à visiter et même découvrir les autres partis de mon île s’accroissaient d’emblée. Peut-être que j’étais encore trop jeune pour nourrir dans mon esprit la curiosité ou peut-être que je n’étais pas encore bien éveillé pour accorder de l’importance à ce que mon île avait de plus merveilleux à me montrer. En tous les cas je me voyais bien en train de me vautrer confortablement au fond du siège arrière de la voiture avec les yeux écarquillés devant les magnifiques paysages qui se défilaient de chaque côté.

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