Des vacances inoubliables 3
J'avais voulu, avant que mon père ne me quittât, lui faire visiter quelques monuments historiques, qu'il n'en manquait pas à Paris, lui emmener promener dans les arcades réputés. Il me remerciait de toutes les peines que j'avais eues pendant son court séjour et souhaitait de tout cœur me revoir très bientôt. Il m'avouait avoir passé des moments agréables en ma compagnie et me fit remarquer combien ce serait pénible pour lui de se séparer de moi et de Akbar. Nous avions apporté dans son cœur de nouvelles sensations de joies et d’intenses félicités sur lesquels il reposait de grands espoirs. Ses paroles me touchaient au plus profond de mon cœur. Mes yeux se remplissaient de larmes quand nous faisions nos adieux à l'aéroport.
Akbar se jetait dans mes bras pour me consoler. C'était mon père. Il le savait. Il était lui-même touché de cette séparation. J'avais plusieurs démarches à effectuer avant de quitter Paris. Mais le plus important pour moi était de savoir ce qu’Akbar en pensait si nous allions nous rétablir à l'île de la Réunion. De quelle manière devais-je m'y prendre pour lui aborder le sujet ? Je cherchais une occasion pour lui soulever la question. J'étais persuadée que tôt ou tard j'aurais cette occasion. J'attendais avec impatience.
Les vacances scolaires s'étendaient jusqu'au mois de Septembre. Pendant que je me rendais au travail Akbar se mêlait à un groupe de jeune du quartier, tous parait-il des enfants des immigrés, pour jouer au football sur un terrain appartenant à la commune et qui paraissait plus à un dépotoir qu'à un terrain de foot. Une odeur nauséabonde s'élevait dans les parages sans que les autorités concernées n'interviennent en aucune façon. Quand je rentrais tard le soir je m'étonnais de constater que des vêtements d’Akbar émanaient des odeurs répulsives. Il ne me cachait rien de ses activités de la journée quand je lui interrogeais. Je parvenais à lui arracher de la bouche des vérités sur les comportements honteux de quelques-uns de ses amis que d'ailleurs je lui interdisais de voir et de fréquenter. Quelques jours plus tard il tomba malade. J'aurais dû l'emmener chez le docteur pour faire descendre sa fièvre. Il avait eu une mauvaise infection et c'était dû certainement aux nourritures infectes qu'il s'amusait avec ses copains à ingurgiter pendant qu'ils se trouvaient ensemble. Il aurait dû garder le lit pendant plusieurs jours. Il supportait mal les antibiotiques. J'aurais dû faire appel à une jeune étudiante qui n'habitait pas trop loin de la maison et que je connaissais depuis peu de temps pour s'occuper de lui pendant mon absence.
Mon père me téléphona dans mon bureau pour me dire qu'il avait fait bon voyage et qu'il pensait beaucoup à nous. Il me fit savoir également qu'il m'avait envoyé par la poste deux billets d'avion Paris-réunion pour moi et Akbar. Il était impatient de nous voir. Je rentrais à la maison ce soir-là avec les deux billets en main en demandant à Akbar qui était assis devant le poste de télé pour regarder des dessins animés si cela lui ferait plaisir d'aller voir grand-père à la Réunion. J'étais surprise de lui voir sauter de joie et d'approuver ma proposition.
— Quand devrions-nous partir ? me demanda-t-il.
— Le plus tôt possible, mon chéri. Juste le temps de nous préparer pour prendre l'avion.
J'étais allée voir mon patron dans son bureau pour lui expliquer la situation. Je n'avais rien voulu lui cacher comme je savais qu'il m'avait beaucoup aidé quand j'étais en difficultés. Il m'avait souhaité bonne chance et m'avait dit que je pourrais venir prendre mon travail quand je désirais. Il avait fait préparer ma fiche de paie et m'avait récompensée d'une bonne gratification. J'étais allée récupérer tout, deux jours plus tard. Je lui remerciais de tout cœur de s'être montré si gentil et généreux avec moi pendant toute la durée que j'avais travaillé chez lui. Je me rendais également dans l'établissement scolaire pour retirer les dossiers d’Akbar. J'aurais besoin de ces documents pour faire admettre Akbar dans un autre établissement scolaire à la Réunion. Je ne voulais laisser rien traîner au hasard. Je ferais mieux de penser à tout avec les difficultés qui se posent quand il s'agit des démarches administratives. En guise de précaution, à chaque fois que je me souvenais de quelque chose que je devais faire, je le notais dans un carnet que je gardais dans mon sac à main et ceci pour que je n'oubliais pas après, ce qui d'ailleurs m'arrivait souvent au cas où je ne l'avais pas noté. Une collègue de travail avec laquelle j'avais l'habitude de prendre le métro le soir, puisque nous nous dirigions dans la même direction, me parlait souvent des problèmes qu'elle avait avec une copine avec laquelle elle partageait un studio dans la banlieue Parisienne. Elle aurait souhaité habiter un petit appartement pas trop cher non loin de son lieu de travail. Elle ne me cachait rien de ses peines et m'était très sympathique. J'avais tout de suite pensé à elle quand le moment que je devais quitter la maison approchait. J'étais en très bon terme avec le propriétaire de l'appartement que j'occupais cela faisait déjà quelques années sans qu'il n'y eût aucun incident sur le paiement de mes loyers. Je n'avais eu aucun problème pour élire domicile. Je n'avais pas passé par une agence immobilière pour ne pas payer les frais de dossier. Enfin le propriétaire et moi-même étions venus à nous entendre et il m'avait fait confiance. J’avais parlé une fois à mon amie si elle aurait aimé occuper mon appartement. Je l'avais emmené chez moi le jour même et elle était très contente. Elle était également d'accord pour le loyer. Il ne me restait qu'à parler à mon propriétaire. C'était un homme d'un âge mûr qui avait pour moi une grande admiration. Il avait insisté pour que je lui présente mon amie. Je savais qu'il n'allait pas m'opposer un refus. Mon amie, Halima, pouvait venir s'y installer quand je serais partie.
Mes meubles étaient tous en bon état. Halima était d'accord de les garder. Ils étaient tous à son goût.
Ceci est un ouvrage de fiction. Toute ressemblance avec des personnages réels ne peut être que fortuite.
© Kader Rawat
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