UN ÉTAT DE CONFUSION
UN ÉTAT DE CONFUSION
Ceci est un ouvrage de fiction. Toute ressemblance avec des personnages réels ne peut être que fortuite.
Entretemps mes yeux commençaient à s’habituer à la pénombre et découvraient les recoins enfouis dans la profondeur de la chambre. J’apercevais des objets qui prenaient forme et cherchais à les comprendre en continuant à porter mes regards scrutateurs et remplis de curiosité sur la moindre silhouette qui se dessinait. Mes efforts tout de même restaient vains sur certains objets qui n’avaient aucune forme. Je n’insistais pas trop à chercher à percer le mystère de la chambre. Je me résignais à fouiller dans mes souvenirs, ma rencontre avec le type qui s’était présenté dans le magasin afin de raconter à la dame avec tout l’art que je pouvais déployer de mon langage pour la faire écouter au sujet de son fils, ce qu’elle attendait avec impatience.
Nos voix s’étaient tues. Le silence était complet. Je pouvais entendre les froissements de vêtements. Je compris que la dame se redressait pour m’entendre. J’hésitais avant de commencer à parler. Je prenais tout mon temps comme pour la faire languir d’apprendre ce qu’elle désirait tant. Je me plongeais parfois dans une profonde réflexion en laissant une phrase inachevée. Je cherchais mes idées, mesurais mes paroles avant de prononcer avec discernement mes mots. Je me montrais prudente afin de ne pas raconter n’importe quoi. Je tenais à ne rien omettre des impressions que m’avait laissées ce monsieur, aussi beau, élégant qu’il paraissait, le prétendu fils de la dame. En dépit de mes minces connaissances à son sujet et de peu que j’en avais à dire je constatais que je ne m’en sortais pas mal.
J’avais la notoriété d’être une bonne comédienne et une bonne blagueuse par le biais des activités que j’exerçais. Donc quand j’avais commencé à étaler le peu que je savais je n’avais eu aucune peine à charmer au plus haut degré cette dame par le langage que j’avais déployé et par le récit minutieux que j’avais fait. Elle ne faisait que pousser des soupirs et des soubresauts en m’écoutant, ne pouvant assurément retenir ses émotions.
A la fin de mon récit, j’avais dû attendre longtemps avant qu’elle ne m’adresse la parole. Sa gorge m’avait paru serrée par l’intensité de douleur ressentie en elle-même. Elle devait se trouver dans un état pitoyable et devait souffrir atrocement l’absence de son fils. L’avais-je fait plus de mal que de bien en parlant de lui ? J’étais moi-même dans un état de confusion quand je constatais ses souffrances sans pouvoir ni comprendre ni agir devant la situation. Je voudrais tellement la voir, la consoler, la dire combien elle se faisait elle-même des torts en se comportant comme telle. Comment pouvais-je deviner sa réaction ? Je me sentais mal à l’aise de la position dans laquelle je me trouvais, ridicule même que je voulais me retirer au plus vite possible afin de ne pas assister aux souffrances de cette malheureuse dame qui avait fait le choix de vivre cloitrée.
– Je dois m’en aller, madame. Le destin a voulu que cette rencontre se fasse quoi que dans les plus drôles de façon. Je ne regrette rien sauf de n’avoir pas eu le plaisir de vous voir. C’est vraiment dommage que j’aille devoir vous quitter sans pouvoir laisser dans mon imagination une image de vous. C’est votre choix et je le respecte. Mais croyez-moi ce n’est pas le désir qui me manque à vous connaître davantage et pour cela c’est vous seule qui décidez.
– Vous avez raison mademoiselle, me dit-elle de sa voix rauque, grave et remplie d’émotion. Il est temps de nous séparer. Mais croyez-moi vous m’avez fait énormément de plaisir en me parlant de mon fils comme je voulais bien l’entendre. Je vous en suis reconnaissante. Ne m’en voulez pas de vous avoir reçue de cette manière. Je vous demande de me pardonner. Je suis sûre que vous le comprendrez quand vous saurez la raison.
– Ne vous inquiétez pas, madame. Je ne vous tiens pas rigueur pour cela. Je présume que vous devez avoir de bonnes raisons pour vous comporter de la sorte. Je prierai Dieu Tout Puissant de vous donner goût à la vie, confiance et vous emmener une fois de plus dans ce théâtre qu’est le monde où je vous assure vous avez beaucoup à faire, vous avez votre mission à accomplir d’ailleurs comme chaque être humain.
– C’est réconfortant ce que vous me dites, mademoiselle. Je souhaite aussi quitter ce monde comme une bonne croyante. Je garde l’espoir de retrouver mes forces pour affronter le monde ici-bas. Mais pour l’instant, croyez-moi, je n’ai vraiment pas le moral.
J’avais cette impression de parler à un fantôme. Je n’entendais que la voix sans voir personne. Cela me perturbait de telle sorte que je me demandais si vraiment un être vivant était en train de m’adresser la parole. Il se peut que l’on ne comprenne pas quel effet cela fait de parler à une personne que l’on ne peut voir. Mais croyez-moi, ce n’était pas drôle du tout. Pourtant j’avais moi aussi besoin de lui adresser la parole.
– Bien, dis-je, je dois prendre congé de vous, madame. Je vais m’assurer que les marchandises achetées par votre fils ont bien été livrées et je vous souhaite de passer une bonne soirée. Au revoir madame.
– Au revoir, mademoiselle.
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LA SOUFFRANCE D'UNE MÈRE
LA SOUFFRANCE D’UNE MÈRE
Ceci est un ouvrage de fiction. Toute ressemblance avec des personnages réels ne peut être que fortuite.
Quand je fus bien installée une voix venant de peu de distance s’adressait à moi.
– Je dois tout d’abord vous avertir, mademoiselle, que vous n’aurez pas le privilège de me voir. Et si je vous ai fait monter jusque dans ma chambre, considérez bien que c’est une faveur que je n’accorde à quiconque. Sans doute vous vous posez déjà la question de ce qui m’aurait décidé de vous faire venir auprès de moi. Et bien c’est tout à fait simple, mademoiselle. J’aurai besoin de vous parler de cet homme qui est venu acheter le lit et le matelas. Cet homme, c’est mon fils. Il est parti depuis longtemps déjà et je ne sais pas quand il va revenir. Vous l’avez vu n’est-ce-pas ? Comment se porte-il ? Est-ce qu’il vous a parlé ? Qu’est-ce qu’il vous a dit ? Je voudrais tellement vous entendre me parler de lui, tellement….
– Mais je ne le connais pas, madame, lui dis-je, je ne sais pas quoi vous raconter à son sujet. Je ne pense pas que je pourrai vous être utile à ce propos. Vous vous trompez sur ma personne. Je ne le connais pas du tout et c’est par pure coïncidence que quand il s’est présenté dans le magasin de Mr Salim je m’y trouvais aussi. Je suis vraiment confondue et je suis vraiment désolée de ne pouvoir vous êtes utile en quoique ce soit concernant ce monsieur…..
– Mais si, mais si, me coupa-t-elle, vous pouvez quand même me parler de sa brève apparition dans le magasin. Voyons, mademoiselle, qu’est-ce-que cela vous coûte de me dire ce qui s’était passé ? Je sais qu’il s’est présenté à vous et puis a disparu. Mais pour moi, sa mère, une mère qui aime son fils comme il n’y a pas deux, une mère qui souffre, qui ne fait que vivre dans les grandes espérances, une mère qui a essuyé toutes les souffrances de ce monde, qui a supporté des moments horribles, des moments de supplices dont il n’est pas nécessaire ici de faire mention mais que voulez-vous, dans de moment de douleur, on accepte tout apaisement, réconfort, soulagement. Comment vous faire comprendre l’immense plaisir que cela me fait d’entendre des nouvelles d’un fils qui ne veut plus voir sa mère, qui est parti, emporté par la colère.
– Puisque vous insistez, madame, dis-je, et puisque vous tenez tellement à savoir je ne vois pas comment je ne dois pas satisfaire votre avide intérêt. En échange, vous me diriez bien le mal dont vous souffrez pour que vous vous voyiez contrainte de vous mettre à l’abri des regards et de lumière.
– Là, répondit-elle, vous me faites du chantage.
– Absolument pas, madame. Je suis sincèrement bouleversée de vous voir à une pareille époque, dans cet état. A vrai dire, je fais allusion à votre condition de vie. Jamais je n’aurai imaginé qu’une personne aurait choisi une existence pareille quel que soit le mal dont elle souffre, les déceptions qu’elle ait eues, les souffrances, les peines, les supplices qu’elle ait endurés. De vivre comme vous le faites est déjà une épreuve bien sévère à subir. Vous me trouverez indiscrète ou impertinente de l’intérêt que je porte à vos malheurs et de la curiosité qui me ronge à en savoir plus qu’il en faut sur vous. Vous ferez la part de chose et aussi le tri dans votre esprit afin de ne pas m’apprendre plus que je ne devais connaître sur vous et vos rapports avec votre fils. Vous êtes libre de ce choix. Je vous demande peut-être un peu trop pour que vous ne vouliez plus parler. Pourquoi m’avez-vous fait monter jusqu’ici pour me donner un esprit fatigué ? Comment pourrais-je oublier l’état dans lequel vous vous trouvez, toutes ces singularités qui ne font pas partie de la vie courante que nous menons ? Ma mémoire ne pourra jamais les effacer et tout cela restera indélébile jusqu’à ma mort. Si vous tenez à ne pas vous montrer, je respecte votre choix. Imaginez-vous que j’éprouve déjà pour vous une faiblesse, un sentiment particulier émanant de ce fait que vous vivez une vie hors de commun et cela m’émeut jusqu’au profond de mon être.
– En fait, dit-elle, mon silence est dû à mon étonnement de vous entendre me parler de cette manière. Votre langage me plait énormément et je suis confiante de trouver en vous une personne en laquelle je peux avoir confiance. Votre sincérité, votre franchise me rassure sur votre loyauté. Je suis prête à vous accepter comme ma confidente. Mais le temps seulement sera capable d’établir entre nous des liens aussi étroits. J’ai constaté dans tout ce que vous m’avez dit des réalités qui ne m’ont pas laissée insensible. Je me suis longtemps préparée à me confier à la personne que je jugerais digne de connaître ce que contient mon cœur et que je reconnaitrais parmi le nombre de personnes de mon choix que je désire rencontrer. Je me trompe rarement. Jamais cette personne ne s’est présentée à moi. Il est vrai que mes contacts sont limités. Mais aujourd’hui c’est différent. Pourtant, ce n’est pas l’envie qui me manque de vous raconter l’histoire de ma vie. C’est ce que vous souhaitez afin de me connaître mieux. J’estime que vous avez appris sur moi suffisamment de choses pour que vous ne me laissiez pas tomber. Ce n’est ni le jour, ni l’heure de m’engager dans un récit qui prendra un temps considérable pour arriver à la fin. Je préfère le réserver pour une autre fois, dans une occasion appropriée et avec tout le temps que nous aurons. Par contre, pour le moment j’écouterai avec beaucoup de plaisir sur ce que vous avez à me dire sur cet homme qu'est mon fils et qui s’est présenté dans le magasin. J'ai tellement envie d'entendre parler de lui, tellement.......
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UNE FEMME MYSTÉRIEUSE
UNE FEMME MYSTÉRIEUSE
Ceci est un ouvrage de fiction. Toute ressemblance avec des personnages réels ne peut être que fortuite.
En entrant dans la maison, je fus étonnée de constater une propreté absolue. L’atmosphère était sombre et le parquet était luisant. De grands et beaux tableaux étaient suspendus au mur. Les plafonds étaient ornés des lustres superbes. Parmi les mobiliers datant de l’époque de la compagnie des Indes et très décoratifs, des bouquets de fleurs de toutes les couleurs et de compositions diverses ajoutaient une touche somptueuse à tous ces décors. Seule l’absence très remarquable de lumière faisait défaut. Je constatais cela avec tristesse et désolation. En grimpant les escaliers en bois sculpté et vernis, j’entendis le tic-tac d’une horloge et vis une faible lumière vacillante que projetait un vieux quinquet dont le verre était noirci par la fumée. Mes pas résonnaient dans la maison toute entière. J’eus comme un frisson qui me parcourut le corps. J’eus aussi l’impression que la maison était restée longtemps enfouie dans le royaume des ténèbres. Je ne comprenais pas ce contraste qui ne se conformait pas du tout avec ce décor sublime, fantastique et merveilleux. Je me demandais comment une telle maison avait une absence totale de chaleur. Je fus moi-même atteinte par un froid qui semblait me transpercer les os.
Ce devait être pénible, pensais-je, d’habiter un endroit pareil. Etait-ce une épreuve liée à l’expiation des fautes à qui voulait tenter l’expérience ? L’existence paraissait avoir arrêté son cours et le temps figé dans un embryon évoquant cette époque primitive que l’on connait si peu. Je fus enveloppée comme une momie dans son linceul alors que je me déplaçai dans un couloir obscur sans pouvoir sentir mes jambes. J’eus l’impression que j’avais perdu mon chemin dans un brouillard épais et que je me battais pour m’en sortir. Je ne pouvais savoir si j’étais sous une quelconque influence et je ne l’ai jamais su. Mais je sentais une pression qui s’exerçait sur moi sans que jamais l’idée de fuir ou de quitter le lieu me fût venue à l’esprit. Je gardais mon calme et retenais mon souffle au fur et à mesure que je pénétrais dans la profondeur de la maison. Un silence de mort régnait quand nous nous arrêtâmes devant une porte en bois massif décorée d’étranges sculptures. Je me demandais si tout cela était bien réel ou si j’étais la proie à un de ces cauchemars dont on voulait sortir le plus vite possible pour revenir à la réalité.
Hélas ! J’étais bien dans un monde réel plus que jamais. Le vieil homme cogna deux fois, saisit la poignée de la porte et l’ouvrit délicatement. Il attendit que je traverse le seuil de mon propre gré avant de refermer la porte calmement et s’éloigner dans le couloir, me laissant seule dans une vaste pièce très mal éclairée. Je pouvais avec peine distinguer les objets.
Une voix faible et douloureuse me demanda de m’approcher. Je cherchais dans la pièce la direction dans laquelle je devais me déplacer. Je vis, à mon grand soulagement, au fond, dissimulé derrière des rideaux épais de couleur sobre, un jet de lumière faible et mourant. Mes yeux n’étaient pas encore habitués à cette obscurité chronique.
– Approchez, Mademoiselle. N’ayez aucune crainte. Vous ne courez aucun danger, dit une voix rouillée de femme dénuée de force.
Ce qui m’intriguait, c’était l’immensité de la pièce et la pénombre constante qui l’envahissait. Cette solitude, ce calme, cette froideur avait le pouvoir de déstabiliser l’équilibre mental de quiconque se confrontant avec. Il fallait avoir un moral de fer pour supporter une telle atmosphère. Le climat était pesant, lourd, pénible. J’avais l’impression de me trouver dans un caveau. Je sentais un froid me traverser le corps. Je me demandais comment on pouvait vivre dans un endroit pareil.
Mes jambes étaient lourdes et je pouvais à peine les sentir. Je parvenais tout de même à me déplacer avec les précautions nécessaires afin de ne pas renverser les meubles et les précieux objets de décorations qui jonchaient le sol. Les fenêtres étaient fermées de l’intérieur et les interstices colmatés, afin d’empêcher toute infiltration de lumière. Je me disais que la remontrance, la colère devaient être sévères pour qu’une décision de se cloîtrer ainsi soit mise à exécution ? Les causes devaient être multiples et irréfutables en raison d’une blessure profonde et inguérissable. Mon état d’esprit était perturbé par les émotions qui me montaient à la gorge. J’avais toute raison de me contenir devant toutes ces singularités qui se présentaient à moi et me ramenaient une foule de pensées absurdes que j’étais obligée de repousser afin de voir les choses avec lucidité et clarté. Je me sentais poussée par la curiosité de découvrir le visage de cette mystérieuse dame et de la connaître davantage. Cela était pour moi une satisfaction, un soulagement d’avoir du moins pu la voir, l’observer, la contempler quoiqu’avec tristesse et amertume en raison de cette réclusion, cette claustration injustifiée.
Jusque-là, je m’étais montrée patiente, obéissante bien que je ne sache pas encore à qui j’avais affaire. Pour ce que j’avais entendu l’autre jour de cette histoire liée à des trafics de marchandises illicites je dois toutefois avouer que je m’étais montrée courageuse pour m’introduire avec autant d’aisance et d’audace dans ce sanctuaire sans une seule fois mesurer les risques que je courais. Je m’étais entrainée à me confronter à ce genre de situation inconfortable et singulière pour chercher à me protéger, éviter les failles qui risquaient de fragiliser ma cervelle et me donner une forte migraine. Je prenais vraiment conscience de la situation. Heureusement que je ne donnais aucun signe de crispation et, comme une bonne élève je m’avançais vers l’extrémité de la pièce sans prononcer un seul mot. A mon grand désarroi, à peine avais-je atteint la lueur cachée derrière une barrière de rideaux transparents, je fus priée de m’arrêter et de prendre place dans un fauteuil adossé à la cloison qui dominait la pièce.
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UN HOMME DE COULEUR
UN HOMME DE COULEUR
Ceci est un ouvrage de fiction. Toute ressemblance avec des personnages réels ne peut être que fortuite.
Pendant que Salim disparaissait derrière la frondaison, je continuais à avancer par des sentiers sinueux vers la maison qui avait attiré mon attention d’une manière particulière. Des oiseaux qui se cachaient derrière les lianes volaient en battant leurs ailes d’une manière furibonde. Ils allaient se poser sur les branches des arbres dont les rameaux pendaient jusqu’au sol. Quelques moineaux qui sautillaient sur la terre sèche prenaient leur envol et disparaissaient dans le ciel azuré. Un chat venant de par l’arrière d’une touffe de bambous surgit à ma droite et me fit une frayeur qui faisait battre mon cœur d’une manière frénétique avant de disparaître dans une ouverture protégée par des barreaux qui donnaient assurément accès à la cave qui servait également de trou d’aération. Un chien apparut tout près de la véranda mais n’aboya pas, ne prit pas l’air méchant et alla s’asseoir tranquillement sous un arbre à pain. La lumière du soleil déclinant s’infiltrait jusqu’aux racines des arbres et répandait ses lueurs jaunâtres, sa chaleur dans ces lieux longtemps restés cacher dans l’ombre.
Je n’étais pas debout longtemps devant le portail, à porter mes observations sur tout ce qui pouvait retenir mon attention, qu’à mon grand soulagement, je vis avancer, dans ma direction, un homme de couleur vêtu d’un accoutrement le faisant ressembler à ces esclaves d’autrefois que j’avais souvent eu l’occasion de voir dans des films dont l’histoire se passait au temps de l’esclavage. Je demeurais perplexe à l’idée de retrouver encore à notre époque ces anciennes coutumes et apparences que certaines personnes se représentent encore comme les vestiges d’un passé, d’un temps qui ne s’effacera jamais de notre mémoire et qui fait partie de l’histoire de notre île, de nos ancêtres. Combien mon esprit ne demeurait-il pas troublé de revoir ce petit monde grouillant, perdu dans une lointaine colonie, éloigné des grands continents, de la civilisation pour survivre ? Des gens de toute origine qui se regroupaient là pour construire ensemble une nation. Mais combien il était triste pour moi de penser à leur condition de vie, aux misères qu’ils avaient vécues, au peu de moyen dont ils disposaient pour organiser leur vie difficile, dure, insupportable. Une voix était venue me retirer de ces pensées.
– Vous désirez quelque chose m’dame ? me demanda le vieil homme de couleur qui s’était approché à quelques mètres de moi.
Le ton qu’il avait utilisé pour m’adresser la parole m’avait étonnée. Je pus comprendre que mes regards indiscrets que je laissais trainer un peu partout, mon aspect qui me donnait l’air de quelqu’un d’impertinent, la façon curieuse de fourrer mon nez un peu partout ne lui avait pas plu et que même ma présence dans ce lieu à cette heure indue éveillait des soupçons à mon égard. Était-ce le gardien de cette demeure qui se montrait mécontent de voir se pointer une étrangère qui n’avait rien à faire là ? Devait-il se montrer désagréable à tous ceux qui s’y approchaient ou qui voulaient y pénétrer sans y être autorisé tout en sachant qu’il ne faisait que son travail et qu’il avait reçu comme consigne de se méfier de tout ce qui bougeait ?
– Je suis venu accompagner mon ami pour effectuer une livraison dans les parages et qui justement est en train de chercher le domicile.
– Une livraison ! s’exclama-t-il en fronçant les sourcils et en jetant un coup d’œil derrière moi dans la ruelle étroite où était garée la camionnette contenant dans le caisson le sommier à latte et le matelas bien visible au loin. Mais le patron n’a rien commandé, surtout pas de lit et de matelas. Vous devez vous tromper d’adresse.
En même temps Salim se pointait derrière moi et avait assurément entendu la fin de la conversation.
– Absolument pas monsieur, répondit Salim. En début d’après-midi un homme s’est présenté dans mon magasin et m’a acheté ces meubles en me demandant de les livrer à cette adresse. Il n’y a pas deux maisons qui se ressemblent dans les parages. Ces marchandises ont déjà été payées et je suis venu les déposer. Il m’avait bien fait comprendre qu’il les voulait aujourd’hui même.
– Vous avez dit que quelqu’un est venu dans votre magasin ?
– Oui, c’est bien ça.
– Comment est-il ?
– Pourquoi cette question ? Vous pensez que c’est une erreur ? Ecoutez, monsieur. Je débarque les marchandises et vous en faites ce que bon vous semble.
– Voyons donc, répondit le vieil homme, ce n’est pas la peine de vous emporter.
En vérité l’humeur semblait avoir changé de camp. Du moment que sa présence fut justifiée et que tout l’ombre de soupçon qui ombrageait le front protubérant et tanné du vieil homme eut disparu, Salim se sentit pris par une impulsion nerveuse de montrer son exaspération, son manque de patience dû assurément à la fatigue, l’indisposition que j’avais remarquée depuis la veille. Il toussait rarement dans la journée mais avait la respiration lourde, indice qui le prévenait qu’il n’était pas complètement guéri de la maladie qu’il traînait depuis un certain temps et qui ne semblait pas le lâcher. Il n’avait donc aucune raison de se décaler et de se montrer désagréable. Le vieil homme ne faisait que son devoir. Il avait tout son droit de se montrer vigilant avant d’accepter d’introduire dans la maison des mobiliers.
– Veuillez nous excuser monsieur, dis-je, vous avez parfaitement raison de vous montrer prudent en ces temps-ci. Le type qui a acheté les marchandises est de taille moyenne, teint clair, moustachu et cheveux longs.
– C’est donc lui. Attendez un instant que je prévienne la patronne.
Puis il se lança à petit trot vers la demeure. Je levai mes regards vers les fenêtres de l’étage avec l’espoir de voir les rideaux bouger, m’indiquant qu’une personne épiait de l’intérieur. Rien ne bougea, si ce n’étaient quelques vols d’oiseaux qui attirèrent mon attention. Je détournai ensuite mes yeux vers la rivière sinueuse, suivant le lent cours d’eau où quelques femmes se mettaient debout pour laver les linges et où les enfants pataugeaient dans l’eau. Leurs cris stridents, emportés par le vent, atteignirent mes oreilles et me tirèrent de cet état de surdité dans lequel je me trouvais, tant dans ce lieu le silence était absolu. Mes regards scrutateurs remontaient le long de berges et se perdaient dans la vallée qui se dressait au loin, verdoyante, parfois même scintillante sous les reflets du soleil qui commençait déjà à cette heure à décliner vers l’horizon. Un univers sublime se présentait, s’offrait devant moi et je ne pouvais ne pas en profiter pour porter mon admiration, mes observations, sans jamais pouvoir exprimer l’immense sensation de joie qui s’emparait de moi.
Les pâtés de maisons qui se dressaient dans les hauteurs et dans le lointain indiquaient l’extrémité de la ville de Saint-Denis, cachée de l’autre côté des falaises qui paraissaient comme des barrières. Des hirondelles, des moineaux, des paille-en-queue, des pigeons survolaient la région et disparaissaient derrière les montagnes. Plus loin, là où le soleil se couchait, la mer s’étendait de toute sa splendeur et comme une nappe de plomb qui se perdait derrière l’horizon, semblait inviter les admirateurs à se rendre dans son royaume. Illusion funeste bien sûr. Les aventureux ne peuvent trouver, ni souhaiter meilleures occasions pour se distraire. Au moment même, derrière un promontoire, une barque glissait lentement sur la mer azurée, laissant à son passage une trace fine qui tardait à disparaître, à s’estomper, à s’effacer comme pour faire oublier sa brève apparition. L’embarcation filait tout droit et disparut derrière les arbres qui s’élevaient de l’autre côté, à gauche de l’embouchure.
Cette région où la rivière se confond avec la mer et où les courants s’écrasent contre les vagues semblait inhabitée et sauvage encore tant les broussailles s’élevaient de part et d’autre comme des obstacles dangereux. Je commençais à peine à m’intéresser à mon entourage quand un bruit de bruissement de feuilles sèches attira mon attention.
C’était le vieux monsieur.
– La maitresse désire vous voir madame, me dit-il en s’approchant de moi.
– Vraiment ? Où est votre maitresse ? Demandais-je, un peu inquiet.
– A l’intérieur de la maison.
– Pourquoi elle ne sort pas ?
– Elle ne peut pas sortir.
– Elle est malade ou infirme…..ou……
J’allais prononcer le mot blessé mais j’avais préféré ne rien dire.
– Vous le saurez, madame, quand vous la verrez.
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LE TEMPS D'UNE LIVRAISON
LE TEMPS D’UNE LIVRAISON
Ceci est un ouvrage de fiction. Toute ressemblance avec des personnages réels ne peut être que fortuite.
Le samedi après-midi Salim avait l'habitude de se retrouver sans chauffeur ; un client d'une trentaine d'années se présenta dans le magasin pour acheter un lit complet qu'il paya au comptant dans la seule condition que les marchandises lui soient livrées avant le soir. Autrement les livraisons des ventes de samedi après-midi étaient souvent reportées dans le cours de la semaine suivante. Il était trois heures de l’après-midi et Salim qui n'avait pas encore réalisé de vente ne voulait pas perdre ce client, le seul de la journée toute entière, pour dire que le métier devenait dur et difficile. Il tenait à faire la livraison au bas de la rivière, à un quart d'heure de route s'il évitait les rues encombrées. Pendant que le garçon du magasin chargeait les marchandises, il prenait l'adresse exacte. Le client avait quelques courses à faire en ville et Salim devait trouver son domicile où il y aurait quelqu'un pour réceptionner les marchandises. Je décidais de l'accompagner.
La pluie avait cessé quand nous montâmes dans la camionnette, emmenant avec nous un manœuvre pour décharger les marchandises. Comme à cette heure de la journée la rue Maréchal Leclerc est encombrée, nous prîmes la direction de la rue Sainte-Marie qui nous emmenait tout droit vers les rampes sans que nous ayons besoin de suivre la file des voitures comme un cortège sans nous attarder aux feux de signalisation. Les nuages se dissipaient graduellement et les rayons du soleil commençaient à faire leur apparition timidement pendant que nous prenions la route.
Nous nous dirigeâmes donc vers la destination avec, en mémoire l'adresse exacte où la livraison devait être effectuée, de même que les renseignements nécessaires, tels que repères des bâtiments publics s'il y en avait ou autres indications qui aideraient à trouver sans trop perdre de temps le domicile. Ayant une connaissance assez vague des banlieues de la ville, malgré que l'exercice de son métier l’eût accoutumé à découvrir beaucoup de lieux, certaines régions demeuraient encore inconnues, nouvelles et même étranges quand il les voyait. Nous roulâmes un bon moment, descendant les routes asphaltées et sinueuses, traversant un pont qui reliait les berges d'une vaste rivière et nous engageant dans des chemins étroits qui nous emmenaient vers une maison coloniale, peinte en gris pâle et vert, et qui, par son aspect, attirait le regard et l’attention des passants et des visiteurs. Nous n’avions eu aucune peine de retrouver cette demeure située sur les hauteurs pour se mettre à l’abri des inondations comme au temps de l’esclavage, ce qui était un des fléaux de la nature. La plupart des autres maisons de proximités se trouvaient également à une distance ou dans une position qui les mettait hors d’atteinte des débordements, des crues, ce qui leur donnait un air dominateur sur toute l’étendue de la rivière où un faible cours d’eau, venant des montagnes, sortant des vallées ou de la profondeur de l’île se dirigeait tranquillement vers la mer à l’embouchure de la rivière où des vagues houleuses leurs faisaient un accueil en fanfare.
Salim gara la camionnette une centaine de mètres plus bas, ne pouvant avancer plus loin. L’extrémité de l’allée dans laquelle nous étions engagés se terminait en cul de sac et se trouvait au pied d’un promontoire où des flamboyants se dressaient pour donner de l’ombre aux escaliers en pierres taillées qui menaient vers la maison cachée derrière un bosquet et une variété des plantes nutritives. Salim descendit de la camionnette pour aller s’informer s’il y avait bien quelqu’un pour la réception des marchandises. Le manœuvre qui l’accompagnait pour décharger les marchandises attendait tout près de la camionnette pendant qu’il se dirigeait vers la maison.
Un vent léger et doux soufflait en permanence en faisant bruisser les feuilles des arbres. Quelques oiseaux qui volaient faisaient entendre leurs chants en s’éloignant dans le ciel sans tache. L’atmosphère qui y régnait donnait une étrange impression que je ne suis pas prête à oublier. Des buissons touffus, épais, cachaient des grands rochers et des lianes liaient dans un décor sublime ces buissons aux troncs des arbres, de sorte à donner un aspect mystérieux à la région. Je devinais tout de suite que peu de gens se rendait là et croyait comprendre même que s’élevait dans l’air, comme évaporer de la terre gorgée de sang, une forte odeur de fumier, une odeur si répulsive que des frissons me parcouraient le corps entier, me secouaient pendant un moment si convulsivement que pour repousser cet aspect maléfique qui m’impressionnait, m’intimidait, me possédait même j’eus recours instinctivement aux quelques versets du Coran pour me libérer, me soulager, me protéger.
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CET HOMME À L'ASPECT ÉTRANGE
Cet homme à l'aspect étrange
Ceci est un ouvrage de fiction. Toute ressemblance avec des personnages réels ne peut être que fortuite.
Un temps lourd, couvert depuis tôt le matin, suivi des averses intermittentes était suffisant pour rendre l'atmosphère monotone et triste ce samedi où je me postais devant la grande porte métallique du magasin de Salim pour profiter de l'éclairage et pour regarder en même temps les quelques rares voitures passer. Les ruisseaux de deux côtés de la route emportaient l'eau abondante qui s'engouffrait dans les égouts et inondait les cours des habitants qui n'étaient pas protégées par des murs. Le tonnerre grondait quand la pluie fouettait les façades des bâtiments, et les éclairs insistants étaient les principales causes de la coupure d'électricité qui avait plongé l'intérieur du magasin dans l'obscurité. Mes regards balayaient la morne et lugubre atmosphère dans cet environnement estompé par une pluie diluvienne pour donner l'aspect d'un paysage terne où la vie avait ralenti son cours pour effacer la nature derrière un rideau de brouillard.
Pendant que j'étais perdue devant ce spectacle qui me rapportait au cœur toute la nostalgie du monde, je vis s’arrêter de l'autre côté de la route une belle Mercédès flambant neuf. Ma curiosité me fit regarder l'heureux propriétaire d'une si magnifique bagnole quand, à mon étonnement, je vis un monsieur qui ne se donnait pas l'air de quelqu'un du pays sortir pour se diriger avec précipitation vers le magasin. Il me salua avec une certaine courtoisie qui n'était pas courante dans l'île et tendit la main à Salim qui se trouvait à côté de moi, lui adressant la parole avec un air gai et jovial. Je devinais tout de suite qu'il était soit un représentant, soit un homme d'affaires très bavard et semblait avoir réalisé une bonne opération. Il n'y avait pas de doute qu'une telle manifestation d'enthousiasme, d'emportement, de transport donnait l'image d'un homme différent de ce que l'on avait l'habitude de rencontrer. Néanmoins, malgré l'étonnement qui se lisait sur mon visage ahuri et marqué par une telle irruption je parvenais à contrôler mes émotions et me trouvais peu après en train d'échanger avec lui sur des sujets qui touchaient les actualités les plus anodines aux potins les plus saugrenus. Ce n'était que quand Salim lui demanda des nouvelles de son épouse qui n'était en fait que sa concubine, que je décelais sur son visage une espèce de gêne, d'embarras qu'il essayait d'esquiver en faisant semblant de ne pas comprendre et en changeant de sujet de conversation. Il eut l'air par la suite pressé de nous quitter aussi vite qu'il s'était manifesté de nous retrouver. Quand il partit, je demeurai perplexe pendant un long laps de temps pour pouvoir encore me rappeler de l'étrange impression qu'il avait laissé sur mon état d’esprit. Sa brève présence, son apparition à l’improviste me hantèrent longtemps l'imagination, m'obsédèrent des fois de manière à me faire entendre l'écho de sa voix vibrante et lugubre qui résonnait dans chaque recoin du magasin. J'avais l'impression qu'il possédait des pouvoirs étranges et rien qu'en y pensant, j'avais des frissons qui me parcouraient le corps tout entier. Je n'avais pas hésité à parler de ces impressions à Salim qui m'avoua avoir ressenti les mêmes émotions. J'ai pu remarquer par ces innombrables contacts que l'existence et particulièrement ce métier de commerçant faisait avoir, certains personnages entraînaient dernière eux, comme les poussières de la comète de Halley, une foule de complications qui désaxent, désorientent, désorganisent la position, la situation, l'équilibre de nombreuses personnes se trouvant dans leur sillage. Je me trouvais dans une telle situation peu après avoir rencontré cet homme à l'aspect étrange.
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LA VIE N'EST PAS UN LIT DE ROSES
La vie n'est pas un lit de roses
Ceci est un ouvrage de fiction. Toute ressemblance avec des personnages réels ne peut être que fortuite.
J'étais souvent perdue dans la profondeur de mon imagination quand je me trouvais des fois seule dans mon bureau. J'étais plongée dans des rêves qui m'entraînaient, avec une espèce de joie ineffable, dans l'ultime fond d'un monde imaginaire où j’étais enveloppée d'une étrange sensation de bonheur en me voyant entourée de ma petite famille au milieu d'un décor féerique. L'image sublime d'une vie remplie de splendeur et de faste et paraissant si fantastique me donna à chaque fois une telle frayeur que mon cœur tressaillait de joie en même temps que de peur, de cette crainte tant redoutée que ma vie puisse basculer à tout moment de l'existence. Je ne pouvais pas boire jusqu'à la lie la coupe de l'éternelle jouissance et seule la pensée de devoir incessamment remercier Dieu de me permettre de goûter à l’allégresse et ce bonheur éphémère retenait mon enthousiasme et freinait cette ardeur tant recherchée et retrouvée, au bout du compte.
La vie n'est pas un lit de roses. Personne ne peut dire le contraire. Les troubles qui viennent perturber l'existence des gens dans l'intérieur même de leur vie la plus affective ne sont pas seulement considérés comme des orages qui passent et qui se dissipent en laissant par derrière que l'écho, mais comme des éléments perturbateurs qui laissent des traces, qui font des ravages qui bouleversent une existence toute entière, la détruisent parfois à jamais.
Il fut un temps où ce que je redoutais le plus m'arriva de la manière la plus impensable, la plus invraisemblable. Mais, dans le tréfond de moi-même, je m'y attendais en quelque sorte à ce genre de phénomène étrange qui épargne rarement l'existence de ceux qui se croient confortablement installés dans le courant de la vie. Pour éviter de donner une dimension considérable à ce que je serai capable d'interpréter comme des manifestations étranges et de pouvoir indicible je préfère dans un premier temps ne pas parler de l'impression qui me fit tournoyer pendant un certain temps dans un monde ténébreux où des aspects bizarres et sinistres me titillaient l'esprit sceptique et démuni par ces événements dépassés. Et cela dit, n’est-il pas bien parfois de jeter un regard en arrière pour essayer d’analyser les faits, les décortiquer dans les détails afin de voir plus clairement les évènements tels qu’on les a vécus sans rechigner ni éprouver de l’amertume ni se manifester non plus dans des joies éphémères ? Qu’importe. L’on ne peut rien changer des évènements qui font déjà partie de notre existence, d’une vie déjà vécue. On ne peut que constater les faits, rapporter ses jugements, donner ses impressions et les ranger parmi les souvenirs dont certains valaient mieux être oubliés.
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