Un amour de jeunesse Chapitre 9
Du même auteur
Cycle
LES GENS DE LA COLONIE
Tome 1
La Colonie Lointaine
Tome 2
L’épouse et la concubine
Tome 3
Confessions sentimentales
Tome 4
La vallée du diable
Cycle
UNE JEUNE FILLE ZARABE
Tome 1
Un amour de jeunesse
Tome 2
L’entreprise familiale
Tome 3
Une femme d’affaire
Cycle
LES AMANTS DE L’ÎLE BOURBON
Tome 1
La fille de l’Intendant
Tome 2
Les évadés de l’Île Bourbon
Cycle
MAÎTRES ET ESCLAVES
Tome 1
Des maîtres et des esclaves
Tome 2
Splendeurs et misères des petits colons
Tome 3
Le temps de la révolte
Tome 4
L’instigateur
Cycle
CES PAYS LOINTAINS
Tome 1
La belle étrangère
Tome 2
Le domicile conjugal
Tome 3
Un ange à la maison
Le bon vieux temps
Les naufragés
Du même auteur
Cycle
LES GENS DE LA COLONIE
Tome 1
La Colonie Lointaine
Tome 2
L’épouse et la concubine
Tome 3
Confessions sentimentales
Tome 4
La vallée du diable
Cycle
UNE JEUNE FILLE ZARABE
Tome 1
Un amour de jeunesse
Tome 2
L’entreprise familiale
Tome 3
Une femme d’affaire
Cycle
LES AMANTS DE L’ÎLE BOURBON
Tome 1
La fille de l’Intendant
Tome 2
Les évadés de l’Île Bourbon
Cycle
MAÎTRES ET ESCLAVES
Tome 1
Des maîtres et des esclaves
Tome 2
Splendeurs et misères des petits colons
Tome 3
Le temps de la révolte
Tome 4
L’instigateur
Cycle
CES PAYS LOINTAINS
Tome 1
La belle étrangère
Tome 2
Le domicile conjugal
Tome 3
Un ange à la maison
Le bon vieux temps
Les naufragés
Toute ressemblance avec des personnages réels ne peut être que fortuite.
© Kader Rawat Février 2013
Tous droits réserves
Pour découvrir mes romans publiés sur Amazon Kindle cliquez ici
Une rencontre fortuite
Il faisait tard à Paris pour trouver une chambre convenable dans un hôtel pour passer la nuit. Je comptais sur l'aide d'Alain et me disais que sans lui je serais perdue dans cette ville qui éveillait en moi de la frayeur. Il faisait froid et la pluie avait commencé à tomber. Nous avions pris un taxi et avions demandé au chauffeur de nous emmener dans l'hôtel le plus près. Je ne cherchais pas le grand luxe et une petite chambre bien propre me ferait bien plaisir.
Je dormais jusqu'à fort tard le lendemain. Alain avait glissé sous ma porte un billet en me disant qu'il serait absent dans la journée. Je me rendis dans le kiosque qui se trouvait en face de l'hôtel pour m'acheter des journaux. Je cherchais un appartement à louer. Je retournais dans mon hôtel et pensais à la manière dont je devais continuer mon existence. J'avais l'impression de tourner en rond et de ne pas savoir comment résoudre mes problèmes. Je me disais que ma destiné n'était pas bonne et que je devais me battre pour frayer mon chemin dans ce monde. Mais je devais reconnaître que j e l'avais cherché de mes propres mains, ces problèmes. Je n'avais pas de raison à me plaindre. Mon fils me permettait de trouver de l'énergie; il me procurait le second souffle qu'il me manquait pour affronter la vie.
Alain était parti le jour suivant. Je quittais l'hôtel et m'installais dans un studio pas très cher. Je commençais à travailler. Je déposais Akbar dans une garderie tôt le matin et le récupérais le soir. Je profitais des dimanches pour me promener dans Paris. Akbar aimait beaucoup voyager dans les métros. Ma première visite au pied de la tour Eiffel m'avait laissé de merveilleux souvenirs.
Un dimanche après-midi je me promenais avec Akbar aux Champs-Élysées quand le mauvais temps nous avait surpris. La pluie avait commencé à tomber. Nous avions pris refuge sous un porche. Je voulais protéger mon fils. Il avait une santé fragile. A l'approche de la nuit le temps ne s'améliorait pas. Je commençais à m'inquiéter. Je devais absolument rentrer à la maison. Les taxis ne passaient pas dans la ruelle où je me trouvais. Un jeune homme qui passait par là avait remarqué que je cherchais un transport. Il me proposait de me déposer chez moi si je le désirais. J'avais peu de temps à me décider à accepter la proposition d'un étranger si je ne voulais pas passer la nuit dehors avec mon fils par un temps pareil. Cet homme m'inspirait confiance. Sa voiture était garée dans un parking. Il était allé chercher un parapluie pour nous protéger. Akbar dormait profondément. Il faisait noir déjà quand je rentrais à la maison.
Il s'appelait Frank. Ce nom était écrit sur le blouson qui avait été utilisé pour couvrir Akbar et qui avait été oublié chez moi ce soir qu'il pleuvait des cordes. Son propriétaire devait venir le récupérer assurément dans les jours à venir. Je ne pouvais deviner quand il pouvait se présenter devant ma porte. Mais j'attendais sa visite par intuition qui me faisait aussi comprendre que le jour où il m'avait rencontrée notre destin était aussi scellé. Il frappa bien évidemment à ma porte un samedi matin. Je le priais de rentrer pour prendre un café. J'avais l'intention de le remercier pour l'aide qu'il m'avait apportée l'autre soir. Les quelques mots que nous avions échangés m'avaient fait éprouver pour lui de la sympathie. Quant il apprit que j'habitais seule avec mon fils, il me proposait de venir me chercher les dimanches pour m'emmener promener à la campagne. J'avais accepté.
J'avais pour habitude de garder l'unique pièce dans laquelle je vivais en ordre. Je ne laissais jamais traîner des vêtements; le lit était bien fait et couvert d'un drap en peluche que j'avais acheté dans une brocante pas trop longtemps. Je ne vivais pas pour ainsi dire dans le luxe mais j'étais quand même fière de mon chez moi. Akbar dormait dans un berceau loin de l'ardeur du jour. La table à manger était couverte d'une nappe imprimée de couleur joyeuse qu’Akbar aimait admirer quand il ne dormait pas. Dans l'angle un vieux réfrigérateur que je branchais les week-ends seulement ronflait. La télévision et l'unique sofa qui complétaient mes meubles représentaient toute ma richesse et mon univers. Je m'y plaisais bien. Depuis ce jour là, Frank devint mon meilleur ami. Il me rendait souvent visite. Il venait me chercher les samedis pour aller dîner au restaurant. Je m'arrangeais avec ma voisine pour qu'elle s'occupât d’Akbar. Elle était étudiante et était contente d'avoir de monnaie de poche. L'image de mon premier amour venait souvent me perturber dans les sentiments profonds que je vouais à Frank. J'aurais du déployer des efforts suprêmes pour me débarrasser définitivement de cette tâche noire qui se cachait dans le creux profond de mon cœur. Je dois toutefois avouer que j'avais gardé l'espoir, sans trop y croire, que le hasard me donnerait l'occasion de revoir au cours de mon existence le premier homme que j'avais connu. Quand je constatais que les rapports que j'entretenais avec Frank se consolidaient et qu'après plusieurs mois de déceptions et de difficultés je commençais vraiment à savourer les moments les plus exquis de l'existence, je mettais toute ma confiance dans cette nouvelle forme de vie qui se présentait à moi. Frank me portait de telle attention et me vouait un amour tellement intense que jamais avant je n'étais autant heureuse.
Un après-midi de la semaine Frank rentrait à la maison plus tôt que d'habitude. Je venais moi même d'arriver et tenait dans ma main un morceau de fromage que je venais de trancher.
– Ce soir, me dit-il, nous dînerons au restaurant. Au lieu de passer ton tablier pour entrer dans la cuisine, tu porteras ta belle robe et nous allons sortir.
En me disant cela il m'entraînait sur le lit et nous avions fait l'amour. Akbar était alors âgé de trois ans et je le déposais dans une garderie à peu de distance de la maison. Je le récupérais d'habitude vers les cinq heures et demie en me rendant à la boulangerie du coin de rue. Akbar était turbulent. A la maison il ne me donnait pas un moment de répit. Je devais le surveiller pendant que je préparais le repas. Il était très capricieux et voulait que je m'occupe de lui alors même que j'avais plein de travail à faire. Je devais me armer de beaucoup de patience pour lui faire avaler quelques bouchés d'aliments solides et nourrissants.
Pendant que je prenais ma douche, Frank était allé chercher Akbar. Il était content quand je lui misse ses beaux habits.
– C'est vrai maman, me dit-il, que nous allons nous promener en ville avec oncle Frank. Un peu plus tard nous roulions en voiture. Frank n'avait pas l'air pressé. Il démontrait tout de même des signes de fatigués. En s'arrêtant devant un grand immeuble, Frank prenait la direction de l'entrée principale en nous demandant de le suivre. Au troisième étage nous nous engageâmes dans un étroit couloir avant de nous arrêter devant une porte que Frank ouvrît avec la clé qu'il tenait dans sa main.
– C'est notre nouvelle demeure, me dit-il.
C'était la surprise que j'attendais le moins. Cet appartement de quatre pièces était superbe et le coût du loyer aussi me paraissait exorbitant. De toute façon Frank était libre de se permettre un tel luxe. Mais quand il était question que je devais venir l'habiter, j'avais tout de suite pensé à mon indépendance. Le salaire que je percevais était dans la limite de mes dépenses mensuelles. Or je me permettais bien rarement des fantaisies qui généralement engouffraient facilement les ressources. Je voulais lui faire comprendre que je ne désirais pas quitter mon studio pour venir habité dans son appartement malgré qu'il insiste à me dire qu'il l'avait loué à cause de moi. Il s'était mis en colère contre moi et ne m'avait plus adressé la parole pendant plusieurs jours ni était-il venu me voir. J'étais désolée et confondues devant cette situation. Mais je voulais garder mon autonomie. C'était très important pour moi.
Néanmoins dans aucune circonstance Frank et moi-même avions soulevé la question de mener une vie commune. Je tenais précieusement à ma liberté et préférerais mon indépendance avant toute chose. C'était ce que j'avais voulu faire comprendre à Frank quand il s'était présenté chez moi quelques semaines plus tard. Jamais je n'avais eu le courage de lui parler de moi-même avant mais ce jour qu'il s'était présenté chez moi je lui avais raconté ma vie sans éprouver la moindre honte ni la moindre pudeur malgré que je savais que je n'avais accompli jusque là absolument rien dont je pourrais en être fière. Les déceptions qui m'avaient accompagnée durant toute ma vie m'avaient endurci le cœur. J'aurais dû lui citer plusieurs anecdotes qui m'avaient les plus marquée et qui représentaient les exemples qui me donnaient matières à réflexion avant de m'engager dans quoi que se soit. Il avait apporté des transformations dans ma vie. Je lui avouais que j'étais sa maîtresse par l'amour et la passion que j'avais pour lui. Nos rapports étaient solides et nous nous appartenions l'un à l'autre. Pour moi c'était suffisant.
– En voulant vivre comme mari et femme, dis-je, nous gâcherons tous les bonheurs qui nous comblent le cœur. La vie nous a permis de nous rencontrer et de nous aimer. Pourquoi ne pas profiter des occasions qui nous sont offertes pour consacrer plus de temps à nous mêmes? Quand tu entendras l'appel qui te sera lancé d'ailleurs et auquel tu dois répondre tu comprendras que le moment d'accomplir ton devoir est venu et tu délaisseras tout. Je te remercie d'avoir loué cet appartement à cause de moi. Je ne suis pas prête à l'habiter. Je suis vraiment désolée, Frank. Maïs je veux quand même que tu saches une chose. Je t'aime aussi fort que tu ne puisses l'imaginer. Je t'aimerai toujours avec cette même intensité. En cherchant à trop arranger notre vie, nous ne parviendrons qu'à tout détruire. Aimes moi comme je suis Frank et acceptes moi telle que je suis. J'en fais moi-marne autant, ne serait-ce que pour être heureuse.
– Pourquoi me dis-tu tout cela, Yasmine? Mon intention n'a jamais été de te froisser. Je voulais te faire plaisir.
Malgré le bonheur que me procurait Frank, mes sentiments les plus profonds appartenaient à Akbar. Pour lui je remuerais le ciel et la terre. Quand il était admis à l'école et qu'il avait commencé à se faire des amis je recevais bien souvent des rapports de sa maîtresse de classe. Il avait une mauvaise conduite et se querellait souvent avec les autres élèves. Il s'était même battu à l'école. J'étais allé voir sa maîtresse. Elle m'avait conseillée de le faire suivre par le psychologue. Il n'avait pas vraiment des difficultés mais avait besoin de se mettre en confiance avec lui même. Le psychologue était bien placé pour l'aider à s'épanouir.
Pendant l'hiver, je prenais beaucoup de précaution. La santé d’Akbar était fragile. Il supportait mal le froid. Les soins que je lui prodiguais jusqu'à l'arriver du printemps demeurait mes seuls secrets qui lui faisaient garder sa bonne santé. J'avais l'habitude de lui faire suivre un traitement de prévention tout le long de la saison. Il était suivi de près par son médecin traitant. Akbar aimait beaucoup regarder les dessins-animées. Il adorait les Walt-Disney. Le soir il dormait tôt.