DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 12
Un extrait de mon autobiographie 'Le bon vieux temps'.
« Ce qui nous différencie des autres créatures c’est cette mémoire que nous possédons et que nous pouvous transmettre aux générations futures. »
Le climat avait de l’influence sur les avancées de mes travaux. Entre Mai et Octobre, mois pendant lesquels l’atmosphère devint agréable dans la journée, un temps d’hiver qui ramène fraîcheur et confort, je n’avais pas de raison de me plaindre. Je parvenais à assimiler avec beaucoup de facilité mes cours sans vraiment ressentir de la fatigue. Il fut un temps où je poursuivais mes études avec de tel intérêt que je me réveillais tôt le matin, avant même que la lumière du jour se pointe à l’horizon, pour me plonger dans mes cours. Maman s’inquiétait de ces activités effrénées de ma part mais ne disait rien. Elle déposait, après ses heures de prières, sur la table en désordre et jonchée des papiers et des livres, une tasse de thé bien chaud, une tranche de pain barboté du beurre margarine. Je ne cessais de la remercier de l’attention qu’elle portait à mon égard et des peines qu’elle se donnait pour prendre soin de moi.
Le collège que je fréquentais était situé à environ un mile de distance de ma demeure et, pour s’y rendre, j’évitais souvent la route royale pour prendre des raccourcis en traversant le jardin botanique par des passages connus de moi et des habitués de mon village. C’était comme une ballade matinale qui me procurait autant de joies que de distractions. La surveillance était sévère et les gardiens se trouvaient partout mais je savais comment les éviter. Au fait ce n’était pas le chemin que les écoliers devaient emprunter pour se rendre dans leurs établissements. Pourtant combien de fois, malgré ma prudence, ne m’étais-je pas fait interpeller par un de ces agents qui me réprimandaient et me donnaient des avertissements en me menaçant d’aller faire des rapports sur mon compte auprès de mes parents qu’ils connaissaient bien d’ailleurs et également auprès de la direction de mon établissement scolaire. Je ne cessais de leur demander pardon et de jurer que je n’allais plus recommencer en sachant que je n’allais pas tenir mes promesses. J’aimais trop ce jardin pour m’en passer et l’on me faisait beau comprendre que je devais y accéder par la porte principale qui se trouvait à l’autre extrémité, je continuais à faire la sourde oreille.