Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 21

25 Février 2019 , Rédigé par Kader Rawat

Un extrait de mon autobiographie 'Le bon vieux temps'.

Avant d’obtenir mon résultat de la School Certificate, j’avais payé, par précaution, l'inscription pour l’examen de General Certificate of Education qui devait avoir lieu au mois de juin 1970. Comme mon résultat était bon, je n’avais pas voulu me forcer dans mes études pour aborder cet examen.

J’avais quand même obtenu un résultat fort intéressant avec grade A en Dessin et Français, grade C en Histoire et E en Mathématiques. Un grade 2 en School Certificate et 4 sujets de G.C.E. valaient tout de même quelque chose à l’époque dont je parle et je croyais donc avoir mes chances dans l’avenir.

Un travail convenable ne se trouve généralement pas vite. Dorénavant, j’adressais mes demandes d’emploi à la Public Service Commission à chaque fois qu’une annonce paraissait dans le journal.

Je complétais les dossiers, passais des interviews sans qu’aucune bonne nouvelle ne me parvienne. Je n’imaginais pas que pour obtenir un emploi, il faille attendre si longtemps !

Mes parents me conseillaient d’aller voir des personnalités hauts placées qui pourraient  m’obtenir une recommandation afin d’avoir un bon poste dans les meilleurs délais. J’avais en horreur ce genre de pratique et je préférais demeurer chômeur qu’aller cogner à la porte des gens pour obtenir des faveurs. Pourtant, c’était une chose tout à fait courante à l’époque. Le favoritisme était une maladie contagieuse et bon nombre de personnes avaient recours à ces passe-droits ! J’estime que chacun devait avoir sa chance de réussir et d’obtenir ce qu’il mérite selon ses désirs. N’avoir pas fait grand chose pour réussir et se voir récompenser par l’influence et le pouvoir d’un tiers n’était pas vraiment juste et équitable.

L’essence de mes succès qui, au début, me permettait d’élaborer de grands projets s’évanouissait, se heurtait contre les obstacles, ajoutant d’un jour à l’autre plus de déception que la veille.

Malgré l’estime de bien des parents qui entrevoyaient, au travers de ma réussite, de bons augures et qui m’encourageaient et d’autre part, l’estime de mes amis qui s’étonnaient de cette performance inattendue, je n’étais pas satisfait de moi. De là me vint la résolution qu’il me fallait continuer mes études plus loin encore même s’il fallait consentir plus de sacrifices. J’avais abandonné l’idée de quitter mon Île pour l’amour que j’éprouvais pour ma cousine.

Un évènement d’une relative importance mérite d’être cité ici : j’appris, à tout hasard,  que des parents se préparaient à demander la main de ma cousine pour un cousin. Cela me rendit triste et je restai sonné, emmuré dans mon silence, je suivais l’évolution de la situation dans une immense désolation sans toutefois me permettre une seule fois d’intervenir.

Voulait-on mettre notre amour à l’épreuve ? Tout le monde savait que nous nous aimions.

Ma vie sentimentale était toujours perturbée par les mauvais tours que certaines personnes prenaient autant de plaisir à nous jouer pour entraver notre relation.

Je gardais mon calme en laissant faire le temps.

Les moments de joie et de tristesse se succédaient.

Quelques jours avant la fin de l’année, je me rendis dans plusieurs collèges, muni de mes certificats, pour déposer une demande d’emploi. Je me souviens très bien être allé au College N. de Plaine des Papayes et d’avoir rencontré le Directeur de l’établissement qui m’avait accueilli avec beaucoup de considération et quand je l’eus mis au courant des motifs de ma visite, il me fit comprendre de faire ma demande par écrit.

Le problème devait être vite résolu. Je lui demandai l’autorisation de rester quelques minutes dans son bureau et, après m’être procuré du papier et de quoi écrire, je rédigeai sur place ma lettre de demande d’emploi. Cette demande était enfin la bonne car, dès le mois de Février de l’année suivante, ce devait être 1971, je reçus une lettre de cet établissement m’invitant à me présenter dans les meilleurs délais.

Je pris mes fonctions un Vendredi après-midi.  Le Directeur me demanda si je consentais à prendre le poste de professeur de Mathématiques et de Dessin, et me présenta à mes élèves.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article