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Mémoires d’une jeune fille libérée 5

30 Décembre 2020 , Rédigé par Kader Rawat

Mémoires d’une jeune fille libérée

5

A cette époque, des transformations radicales s'effectuaient dans les environnements. Les paysages changeaient d'aspect et de caractéristiques. Plusieurs bâtiments étaient en cours de construction pour abriter les familles pauvres et défavorisées qui n'avaient pas de logement salubre. Je me souviens avoir été choisie en classe pour parler des avantages et des inconvénients de situer les établissements scolaires dans des lieux agglomérés. J'abordais les élèves dans la cour de l'école pour leur poser une foule de question sur leur condition de vie dans l'enceinte de l'établissement. De cette manière, je parvenais à rassembler des renseignements précieux pour traiter et développer le sujet. J'avais laissé ce jour- là sur ceux qui m'écoutaient parler une forte impression.

Mon père m'avait toujours appris à être simple, modeste et agréable. C'était la raison pour laquelle j'avais de nombreuses amies. J'étais souvent mise au courant de leurs petits secrets, de leurs mésaventures et de leurs déceptions amoureuses.

Depuis ma prime jeunesse j'avais une opinion de ce qu’était la sexualité. Quelques amies intimes m'avaient montré des photos obscènes que leurs copains leur avaient prêtées. Pour moi c'était une curiosité que d'essayer de comprendre ces photos que je trouvais odieuses. Je n'avais jamais imaginé que des choses pareilles existaient. J'étais très souvent perturbée par ces images obscènes qui me hantaient l'imagination les soirs quand je me trouvais seule dans ma chambre. En classe j'avais une préférence pour la littérature générale. J'étais très intéressée de connaître la vie des plus grands écrivains français et étrangers. Je prenais un infini plaisir à parcourir les œuvres qui ont fait parler d'elles de par le monde. Je sélectionnais de nombreux ouvrages romantiques qui alimentaient en quelque sorte mon imagination. Je m'étais inscrite à la bibliothèque départementale de Saint-Denis. J'avais le droit d’apporter à la maison six livres de mon choix pour une durée d'un mois avec la possibilité bien entendu de les renouveler si je voulais les garder plus longtemps. Je lisais jusqu'à fort tard le soir après avoir terminé mes devoirs de classe. Au cours du troisième trimestre j'avais peut-être travaillé trop dur. Je commençais à ressentir des fatigues intenses. Mes parents étaient inquiets de mon état de santé. Ils m'emmenaient consulter un médecin. J'aurais dû garder le lit pendant plusieurs jours pour éviter de sombrer dans un état dépressif.

Je n'étais pas insensible à l'évolution de la société dans laquelle je me trouvais. Je portais mes observations sur tout ce qui se trouvait dans mon champ de vision quand je marchais dans les rues et quand je me promenais. Avec le temps je commençais à accepter que la vie eût certaines distractions dont seule la jeunesse pouvait profiter. Quelques amies que je connaissais depuis des années essayaient avec beaucoup de patience à me faire comprendre que je devais changer mon attitude envers les jeunes garçons du lycée qui cherchaient à flirter avec moi. Je ne voulais pas me jeter de mon propre gré dans la gueule du loup mais me disais aussi que cela ne ferait de mal à personne si je me faisais belle et me montrais plus consciente des attentions que me portaient les casanovas.

Toute ressemblance avec des personnes existantes ne peut être que fortuite.

 

®Kader Rawat

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