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IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE  13

21 Mai 2022 , Rédigé par Kader Rawat

IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE  13

 

Ceci est un ouvrage de fiction. Toute ressemblance avec des personnes existantes ne peut être que fortuite.

 

En contemplant Charles dormir pendant le déluge qui s’abattait de toutes ses forces dans la région, Antonio éprouvait à ce moment-là une frayeur, une angoisse pour toutes les illusions qu’il se faisait et pour les pensées fascinantes qui lui surgissaient de l’esprit. Le vent s’était levé d’une telle intensité, que le hurlement sinistre éveillait la peur et l’angoisse. Antonio était accroupi sur le parquet glacial que le feu ne pouvait réchauffer ; son dos était appuyé contre les briques sales et noirs de la cheminée pendant qu’il réalise que Charles n’était pas son fils ; et cette incroyable vérité lui paraissait d’une telle cruauté qu’il ressentît l’atroce désespoir lui pesait sur son état d’esprit. Les lueurs qui illuminaient son visage auparavant, s’évanouissaient comme un rêve brisé ; la tristesse l’enfonçait dans un abîme si profond, qu’il imaginait ne pouvoir jamais en sortir.

Les bois craquaient dans la cheminée, en faisant jaillir un feu qui rappelait l’enfer et en éparpillant des étincelles sur le rebord rempli de cendre. Ce bruit parfois étrange se mélangeait bien souvent avec les échos lointains d’un orage, perdu dans les confins du firmament ; le feu moins intense que les éclairs momentanés et vivaces, s’affaiblissait au fur et à mesure que le temps s’enfonçait dans la nuit ; le froid se répandit dans la chambre par cette nuit orageuse qui sentait l’odeur forte de la mort ; quand le feu fut éteint la chambre ressemblait à un caveau noir, glacial et lugubre.

Le sommeil eut raison d’Antonio bien tard dans la nuit ; imbibé de l’arack, il s’échappait aux obsessions qui lui assaillirent l’imagination ; il fut épargné des contrariétés de la nuit et succomba dans les ténèbres qui lui ouvrirent les portes de la paix et la tranquillité.

La nature se déchaînait encore pendant des heures dans un spectacle ahurissant. Le vent soufflait avec force, avec furie ; il faisait plier les arbres les plus enracinés ; il renversait d’autres ; les branches courbaient jusqu’au sol, se détachaient du tronc et se volatilisaient ; elles étaient entraînées à des longues distances. Les fortes rafales soulevaient les vagues écumeuses de la mer, les projetant loin à l’intérieur de la terre, sur les promontoires ou contre les falaises ; le vent hurlait en sorte à éveiller la crainte, l’inquiétude et l’angoisse dans le cœur, dans l’esprit, dans l’âme de ceux qui témoignaient ce phénomène de la nature, ce déluge, ce fléau.

     ©Kader Rawat     

 

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