DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 27...
DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 27 https://t.co/KERe1BYaNG
March 25, 2019
DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 27 - MES ACTIVITES LITTERAIRES, ECRITS ET PUBLICATIONS.
Je remettais les trois quarts de mon salaire à mes parents et gardais le reste pour mes trajets et mes sorties avec mes amis dont la plupart travaillaient. Cet argent nous permettait les fréquentations des restaurants, des excursions et des pique-niques....
http://www.romanspays.net/2019/03/de-si-lointains-souvenirs-27.html
DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 27
Je remettais les trois quarts de mon salaire à mes parents et gardais le reste pour mes trajets et mes sorties avec mes amis dont la plupart travaillaient. Cet argent nous permettait les fréquentations des restaurants, des excursions et des pique-niques. Nos fréquents déplacements nous poussèrent à rechercher, pour limiter nos dépenses, des personnes propriétaires de voitures qui pourraient se joindre à nous et avec lesquels nous pouvions organiser des sorties.
Nous avions formé un moment le projet d’acheter une vieille voiture qu’une connaissance voulait bien nous vendre. Nous nous associâmes pour cet achat de sept cents roupies facilité par un crédit avec un acompte de quatre cents roupies et trois mensualités de cent roupies.
Cependant, comme aucun d’entre-nous ne possédait de permis de conduire, nous arrivions toujours à trouver quelqu’un pour prendre le volant quand nous allions nous promener le dimanche et nous avons réussi tous à apprendre à conduire sur cette voiture. Je fus le premier à obtenir mon permis; mes amis l’eurent assez vite, de sorte qu’il ne manquait plus de chauffeur. Quant à l’entretien du vieux véhicule, un ami était chargé d’en prendre soin.
Il y eut en ce temps de telles périodes où ma cousine et moi n’échangions plus de lettres ou entrecoupées de temps très longs que nous pouvions redouter la rupture totale ! Nous ne nous donnions aucun signe de vie et chacun s’isolait de son côté pour panser une plaie que nous avions, par notre comportement, créée et qui en fait nous dévorait de l’intérieur.
Avant de cesser de nous écrire, nous nous déchirâmes le cœur par des paroles insidieuses que nos jalousies, nos doutes, nos colères, nos exaspérations, nos désespoirs nous poussaient à commettre. Nos déchirements soulageaient beaucoup de cœurs qui n’approuvaient pas notre liaison.
Cet intermède dans ma vie amoureuse m’incita à m’intéresser de près à une jeune collégienne que j’avais aperçue à tout hasard à Port–Louis mais que déjà je passais beaucoup de temps à rechercher, simplement pour la regarder car rien de sérieux ne se passait entre nous par la suite. Je ne l’avais rencontrée que deux ou trois fois dans le bus sans que nous nous soyons dit grand-chose. Mes hésitations à aller à sa rencontre ainsi que les efforts qu’elle faisait pour m'éviter mirent fin à cette éventuelle aventure.
Je découvris par là que mon cœur était profondément attaché à ma cousine et que malgré le mutisme que je lui réservais, mes sentiments n’avaient pas changé à son égard.
DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 26...
DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 26 https://t.co/pwImtwbTqQ
March 22, 2019
DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 26 - MES ACTIVITES LITTERAIRES, ECRITS ET PUBLICATIONS.
Bien obligé de faire un effort pour considérer ce problème dans son contexte, je me vois efforcé d'accepter que d'une part j'exhibais un exemple qui n'avait rien à embellir mon image et de plus, je me trempais déjà dans un vice, une habitude qui pourrait...
http://www.romanspays.net/2019/03/de-si-lointains-souvenirs-26.html
DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 26
Bien obligé de faire un effort pour considérer ce problème dans son contexte, je me vois efforcé d’accepter que d’une part j’exhibais un exemple qui n’avait rien à embellir mon image et de plus, je me trempais déjà dans un vice, une habitude qui pourrait me causer grand tort plus tard.
Le village de Plaine des Papayes démontrait l’aspect encore sauvage des lieux où s’élevaient, de part et d’autre, des maisons en tôles ou en paille cachées derrière des bosquets, des arbres, des touffes de bambous, à l’intérieur des cours dégarnies et arides. Les conditions misérables des gens étaient d’une évidence qui ne pouvait tromper l’œil. Seulement quelques demeures, construites probablement très récemment, indiquaient l’opulence dans laquelle quelques rares familles vivaient. Ces maisons s’élevant généralement dans la profondeur des cours gazonnées, et entourées par des haies ou des murs hauts, étaient les seuls édifices qui faisaient la fierté des habitants. La plantation de la canne à sucre atteignait rarement les bordures des routes. J’avais des parents qui habitaient dans une modeste maison à environ un mile du collège Northern. J’allais parfois, après mes heures de cours, marcher le long de la route royale pendant une quinzaine de minutes pour rendre visite à ces parents. Ils me réservaient toujours un accueil chaleureux et je prenais souvent plaisir à m’entretenir avec mon oncle et ma tante pendant un long moment avant de me décider de rentrer à la maison. Lors de ces visites, mes cousins et cousines profitaient de ma présence pour me demander une aide dans leurs devoirs. Ensuite, mon cousin m'accompagnait à mon arrêt de bus et j’allumais une cigarette en attendant.
Mes préoccupations professionnelles et tous les autres éléments de ma vie avaient réduit fortement la fréquence de mes correspondances avec ma cousine de La Réunion.
Elle me reprochait la froideur de mes lettres ainsi que la fréquence et leur insignifiance. Je consacrais en effet peu de temps à cet amour que je n’avais en fait aucune raison de négliger. Accaparé en réalité je trouvais à peine le temps de lire et n’écrivais qu’au dernier moment, avec des mots d’excuses et d’affection pour consoler ma cousine de la réponse tardive à son courrier qui était arrivé de longue date !
J’avais encore l’esprit trop jeune pour deviner les conséquences de mes gestes et de mes attitudes.
J’avais l’impression de ne penser qu’à moi tout seul et de ne vouloir vivre que pour mon plaisir personnel. C’étaient certes les premières manifestations des maladresses de la jeunesse, des émois qui s’abattaient sur moi par rafales et j’éprouvais parfois beaucoup de difficultés pour retrouver l’équilibre.
Je me laissais entraîner par des vagues émotionnelles qui me causèrent par la suite énormément de peine en voyant s’effondrer mon premier amour, sa chute, sa déchéance.
Responsable de mes actes, je mettais du temps à réaliser la situation, à me ressaisir après que bien des dégâts se soient passés.
DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 25
Le seul incident que j’avais eu était une histoire banale qui me fait aujourd’hui réaliser à quel point l’esprit de la jeunesse est faible et susceptible. Je venais d’allumer une cigarette un matin quand la cloche sonnait, et ne voulant l’éteindre si vite, je me rendais aux côtés de mes collègues durant le rassemblement du matin. Le nouveau Superviseur, Monsieur Kassenally, ayant constaté cela, me fit une remarque insidieuse et désobligeante devant les élèves. J’avais très mal digéré cette humiliation et ne pouvais l’accepter sans un sentiment de révolte parce que je me voyais atteint dans mon orgueil. Mes collègues me reprochaient mon attitude indifférente et me poussaient à aller le voir dans son bureau pour lui demander des explications.
Je me rendis dans son bureau et nous avions parlé à peu près en ces termes :
— May I talk to you Mr. Kassenally, dis-je en frappant à la porte de son bureau.
— Oh, Mr Rawat, please come in. What can I do for you? répondit-il.
— I have come more exactly to see you because I did not appreciate what you said on me during the gathering.
— But I can’t stand it, Mr Rawat.
— I understand that you cannot stand it Mr Kassenally, but this is not the reason to make such remark to me in front of the pupils. You could have called me in your office to tell me calmly what you have got to say to me but the way you humiliate me in front of the pupils is not the good one. I take great care to present what I have got best of myself to the pupils and now by your words you want to destroy my personality just because you can’t stand seeing me bearing a cigarette between my fingers. I am not giving bad examples to the pupils as you pretend.
— Well, I am sorry Mr Rawat, my intention is not to frustrate you when I said it. I did not know that this would disappoint you likewise. My intention has never been to humiliate you, make sure. Why should I destroy your personality? Maybe that I make a mistake to have made such remark to you in front of the pupils but I did not want to harm you. I am really sorry.
— No matter. It's okay. I would prefer that you call me next time in your office and tell me all you want.
— I am sure you would not give me such occasion.
— I would try my best, but as every human being, I have my weaknesses. Good-bye Mr Kassenally.
— Good-bye Mr Rawat.
Malgré ce petit incident que je tentais d’oublier, Monsieur Kassenally et moi-même entretenions de très bons rapports par la suite. Il venait souvent me rendre visite dans ma classe quand nous devions débattre ensembles des problèmes à résoudre et qui touchaient en particulier l’enseignement. Il s’était montré à mon égard bien sympathique et je le trouvais soudainement très attentif à ma personne à chaque fois que je le rencontrais sur mon chemin lorsque je quittais un département pour me rendre dans l'autre. Cette considération me touchait beaucoup et je savais, dès lors, que je m’étais trompé sur lui en imaginant le tort qu’il avait voulu me faire. De toute évidence, je lui donne raison d’avoir agi comme il l’avait fait. Je n’avais en réalité subi aucun préjudice. Cela m’avait appris à fumer dans des lieux plus discrets et à me montrer plus respectable quand je me trouvais dans le rassemblement de la cour du collège, tout en admettant que fumer devant les élèves constitue un manque d’égard envers soi-même et envers les autres.