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22 Mai 2022 , Rédigé par kader rawat

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IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE 14 La Grande...

22 Mai 2022 , Rédigé par kader rawat

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IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE  14

22 Mai 2022 , Rédigé par Kader Rawat

IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE  14

 

La Grande Maison était construite solidement, mais ne pouvait s’échapper aux assauts constants d’un vent furieux. La nature déchaînée ne voulait trouver aucun obstacle sur son chemin. Rien ne devrait être épargné. Ni les édifices construits par l’homme, ni les monuments érigés, n’échapperaient à la colère de Dieu Tout Puissant. Maître Thomas Derfield ne pouvait trouver sommeil par ce brusque changement de temps ; il se faisait des soucis pour les dégâts qu’il constatait déjà dans une imagination prévoyante ; il s’était levé de son lit et marchait de long en large dans le grand salon ; ses deux mains étaient enfouies dans les poches de son peignoir satin couleur marron et ses pieds chaussaient des pantoufles de peau de castor qu’il avait achetés à des marchands arabes sur un vaisseau anglais lors d’un voyage à Madagascar.

Quelques volets de l’étage n’étaient pas bien fermés ; il put entendre les bruits fracassants qu’ils faisaient en se heurtant avec violence contre les pierres et les rebords des murs. Cela lui portait sur le système ; en approchant le miroir au fond de la pièce et les quelques bougies, à moitiés consumées dans un candélabre luisant dont les flammes vacillaient par un courant d’air frais, il découvrit un visage qui exprimait la rage ; il entrait dans une colère noire qui lui rongeait l’intérieure de son être.

Il se trouvait à l’étage ; il avançait tout près de l’escalier ; d’une voix qui tonnait dans toutes les pièces et qui fit vibrer la cervelle il appelait : “Antonio.”

Le vent qui hurlait, semblait avoir pris l’intonation de sa voix et l’écho résonnait dans les chambres avant d’être emporté par le vent dans la lointaine contrée pour s’étouffer dans la tempête.
A cet appel, les esclaves accoururent dans le désordre et la confusion, les visages bouffis par le sommeil, les vêtements en chiffons. 

 

— Où est passé Antonio ? redoubla a voix plus rauque. Je ne lui ai pas vu de toute la soirée. Qu'on aille me le chercher et vite

– Oui Maître, répondirent-ils dans la peur et l’hébétude. Les esclaves se regardèrent les uns les autres sans pouvoir rien dire ni protester sur le temps qu’il faisait. Au même instant surgit Victor d’une chambre à étage.

— Fils, lui dit Maître Thomas Derfield, avec un ton plus calme, entends-tu claquer les volets, toi aussi?

— Oui père, répondit Victor, si cela continue comme ça, la maison sera gravement endommagée.

– Faites rassembler tous les ouvriers et qu’ils barricadent les portes et les fenêtres, consolident les cloisons, les plafonds et les portes les plus affectées de la maison. Attention Victor. Tu ne dois à aucun prix te risquer par ce temps. Trouve en Antonio. Ce fainéant n’en finira jamais de s’absenter de la maison. C’est une chance s’il ne s’est pas saoulé, qui sait même crever dans la boue des plaines où il a l’habitude d’aller traîner son vieux cadavre.

Pendant que Victor dévalait les escaliers pour mettre à exécution les ordres que son père lui avait dictés, Maître Thomas Derfield se dirigea vers la chambre à coucher pour s’informer de la santé de Madame Derfield ; elle s’était prise, au moment même qu’il franchit le seuil de la porte, d’un tel accès de toux que, si sa fille Roseline qui s’asseyait à côté ne l’aurait pas donné quelques petites tapes dans le dos, elle aurait assurément sombré dans un profond coma comme cela lui arrivait souvent.

– Ton état de santé m’inquiète de plus en plus, Olivia, dit Maître Thomas Derfleld, s’il serait possible par un temps pareil de faire venir le docteur ! Il habite à plusieurs milles de distance que par une nuit pareille, personne ne pourrait atteindre sa maison. La région est partout inondée. Il faut absolument attendre le jour.

– Ah Thomas, dit Madame Olivia Derfield, d’une voix faible et à peine audible, ce n’est pas la peine. Le docteur ne pouvait rien faire pour moi. La mort me menace depuis si longtemps que je la sens déjà m’empoigner de toutes ses forces. Seigneur ! Quel crime suis-je en train d’expier ?

– Mère, dit Roseline, vous faites trop d’imagination. Vous ne devriez pas parler ainsi. Votre maladie n’est pas si grave que vous l’imaginiez. D’ailleurs le docteur même a dit cela. Encore un peu de patience et vous verrez que vous allez guérir.

– Oui Olivia, dit Maître Thomas Derfield, le docteur me l’a avoué aussi que tu te rétabliras bientôt. Il vaut mieux que tu te reposes au lieu de te tourmenter par des pensées qui ne pourront provenir que de ton imagination affligeante, faible, impuissante au moindre raisonnement.

– Qui pourrait m’empêcher d’imaginer, répondit Olivia, à cela il n’y existe aucune barrière. Aucune. Je vais sombrer dans la mort sans que vous ne le deviniez.

 

      ©Kader Rawat     

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IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE 13 En...

21 Mai 2022 , Rédigé par kader rawat

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IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE  13

21 Mai 2022 , Rédigé par Kader Rawat

IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE  13

 

Ceci est un ouvrage de fiction. Toute ressemblance avec des personnes existantes ne peut être que fortuite.

 

En contemplant Charles dormir pendant le déluge qui s’abattait de toutes ses forces dans la région, Antonio éprouvait à ce moment-là une frayeur, une angoisse pour toutes les illusions qu’il se faisait et pour les pensées fascinantes qui lui surgissaient de l’esprit. Le vent s’était levé d’une telle intensité, que le hurlement sinistre éveillait la peur et l’angoisse. Antonio était accroupi sur le parquet glacial que le feu ne pouvait réchauffer ; son dos était appuyé contre les briques sales et noirs de la cheminée pendant qu’il réalise que Charles n’était pas son fils ; et cette incroyable vérité lui paraissait d’une telle cruauté qu’il ressentît l’atroce désespoir lui pesait sur son état d’esprit. Les lueurs qui illuminaient son visage auparavant, s’évanouissaient comme un rêve brisé ; la tristesse l’enfonçait dans un abîme si profond, qu’il imaginait ne pouvoir jamais en sortir.

Les bois craquaient dans la cheminée, en faisant jaillir un feu qui rappelait l’enfer et en éparpillant des étincelles sur le rebord rempli de cendre. Ce bruit parfois étrange se mélangeait bien souvent avec les échos lointains d’un orage, perdu dans les confins du firmament ; le feu moins intense que les éclairs momentanés et vivaces, s’affaiblissait au fur et à mesure que le temps s’enfonçait dans la nuit ; le froid se répandit dans la chambre par cette nuit orageuse qui sentait l’odeur forte de la mort ; quand le feu fut éteint la chambre ressemblait à un caveau noir, glacial et lugubre.

Le sommeil eut raison d’Antonio bien tard dans la nuit ; imbibé de l’arack, il s’échappait aux obsessions qui lui assaillirent l’imagination ; il fut épargné des contrariétés de la nuit et succomba dans les ténèbres qui lui ouvrirent les portes de la paix et la tranquillité.

La nature se déchaînait encore pendant des heures dans un spectacle ahurissant. Le vent soufflait avec force, avec furie ; il faisait plier les arbres les plus enracinés ; il renversait d’autres ; les branches courbaient jusqu’au sol, se détachaient du tronc et se volatilisaient ; elles étaient entraînées à des longues distances. Les fortes rafales soulevaient les vagues écumeuses de la mer, les projetant loin à l’intérieur de la terre, sur les promontoires ou contre les falaises ; le vent hurlait en sorte à éveiller la crainte, l’inquiétude et l’angoisse dans le cœur, dans l’esprit, dans l’âme de ceux qui témoignaient ce phénomène de la nature, ce déluge, ce fléau.

     ©Kader Rawat     

 

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