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Des vacances inoubliables 1 Alors que la vie...

29 Août 2022 , Rédigé par kader rawat

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Des vacances inoubliables 1

29 Août 2022 , Rédigé par Kader Rawat

 
Des vacances inoubliables 1
Alors que la vie reprenait son cours normal et que je commençais à m'adapter sans trop me plaindre, malgré le froid intense qui s'abattait sur Paris, une visite improviste d'un jeune étudiant que mon père avait envoyé, à la fois pour prendre de mes nouvelles que pour me remettre une parcelle contenant une belle robe pour moi et des présents pour Akbar.
Akbar se montrait curieux et m'aidait souvent à briser le silence dans lequel je me réfugiais habituellement quand je n'avais personne avec qui bavarder. Je saisissais donc l'occasion de parler longuement de mon père et de l'Île de la Réunion. J'étais comblée de cette marque d'attention si significative pour moi. J'écrivis ce soir-là à mon père une longue lettre jusqu'à fort tard, lui remerciant de ses cadeaux et lui assurant de mes sentiments à son égard. Il voulait savoir, dans une lettre qu'il m'avait adressée par la même occasion, si je n'avais besoin de rien et si je tenais absolument à continuer à vivre en France. Je lui affirmais que, bien loin à vouloir lui déplaire ou même lui décevoir, mon intention restait inchangeable, d'autant plus qu'il connaissait la vraie raison que je ne souhaitais pas une fois de plus mentionner. Mais outre tout cela, de passer des bons moments toute seule en sa compagnie était le désir ardent que je ne pouvais ne pas lui communiquer. J'étais disposée de passer mes vacances auprès de lui s'il s'arrangeait pour se trouver seul., sans la femme qui partageait sa vie. Et puis, mon fils devrait connaître son grand-père un peu mieux. Un père et une fille, séparés par les aléas de la vie et éloignés par un mauvais coup du destin, n'ont-ils pas toutes raisons au monde de se revoir pour se rapprocher et consolider ce lien familial qui a pendant longtemps enduré les épreuves de l’existence? C'était cette phrase qui fit germer l'idée à mon père de nous décider, par un accord commun, de nous retrouver dans un endroit précis pour les prochaines vacances.
Mon père était venu me rejoindre au début du mois d'août. Il s'était installé dans un hôtel et m'avait téléphoné dans mon bureau pour me prévenir qu'il viendrait me chercher le soir pour que nous dînions ensemble dans un de ces restaurants luxueux. J'étais si contente que j'avais demandé permission à mon patron de sortir tôt dans l'après-midi afin d'aller récupérer Akbar à la médersa et me préparer pour rencontrer mon père. Je savais qu'il pourrait débarquer devant ma porte à n'importe quel moment et je ne voulais pas lui donner cette impression de mener une vie qu'il ne pourrait approuver et qui pourrait l'affecter profondément. Je préférais prendre mes précautions, d'être à l'avance et me parer de toutes éventualités. J'avais mis de l'ordre dans ma petite maison et avait préparé Akbar depuis très tôt sans que lui-même ne pouvait comprendre ce qui se passait. Je lui avais réservé la surprise.
Il n'était pas encore sept heures quand mon père était venu me prendre dans une voiture de location et nous emmené au cœur de Paris dans un restaurant que j'eus tout le plaisir de découvrir et d'apprécier. Nous avions parlé de tas de choses au cours de ce dîner que nous étions obligés d'abréger parce que Akbar tombait de sommeil. J'avais compris que mon père avait de gros problèmes avec son épouse et qu'il n'avait plus le courage de diriger ses entreprises dans l'état où il se trouvait. Il voulait me faire comprendre qu'il n'avait aucune raison de se tuer dans le travail s'il n'avait personne pour lui succéder. Il était temps pour moi de me décider de me joindre à lui afin de lui permettre de développer ses activités comme il le souhaitait. Il avait dépensé suffisamment d'énergie depuis qu'il se débattait dans le commerce pour ne pas continuer à tenir bon jusqu'au bout et de contempler du haut de son piédestal le fruit des années de labeurs et de luttes acharnées. Il avait jugé bon de me tenir au courant de cet état de chose et de m'exprimer son ardent désir de m'avoir à ses côtés pour l'épauler à accomplir un travail dans lequel il s'était tant dévoué. Il voulait passer également quelques moments agréables en ma compagnie. Je lui avais trouvé fort déprimé et par moment soucieux de ce qui pouvait lui arriver. Il n'avait personne en qui mettre toute sa confiance et avait l'air parfois d'un homme perdu. C'étaient des faiblesses que je parvenais à déceler pendant le peu de temps que je passais à ses côtés. J'avais toute raison de croire que la situation était beaucoup plus grave que cela semblait être au moment où mon père laissait échapper des bribes de ses sentiments cachés et frustrés. Ce n'était pas de son habitude de faire des confidences mais à savoir maintenant les raisons qui lui avaient poussé à me parler de la sorte était une question que je ne cessais de me poser pendant que je me trouvais toute seule chez moi.
J'avais bien compris que mon père avait besoin de moi à ses côtés pour reprendre courage afin de donner plus d'ampleur à ses activités et aussi un sens à sa vie. Étais-je prête à me mettre à côté de lui pour lui épauler dans ses entreprises ? Ce n'était pas la première fois qu'il m'exprimait son désir de me voir se ranger à ses côtés. L'autre fois je n'avais pas pu prendre une décision parce que l'idée était nouvelle et que je n'avais pas encore eu le temps de réfléchir là-dessus. C'était la raison pour laquelle je n'avais pas voulu aborder la question. Cette fois-ci il valait mieux que je réfléchisse bien avant de prendre une décision.
De venir passer les vacances avec moi n'était qu'un prétexte, je le savais depuis le début. Ses affaires pouvaient difficilement lui permettre de telles fantaisies. Pourtant il était venu me voir avec des idées bien définies. Il m'avait beaucoup questionné sur ma condition de vie. Il était venu chez moi pour voir de quelle manière je vivais et pour se faire une idée de ce que je possédais. Je ne vivais pas dans le luxe et chez moi il n'y avait rien d'attrayant. Ma vie était modeste mais je me sentais bien. C'était l'essentiel.
©Kader Rawat
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J'étais perdue devant l'immensité de cette...

15 Juillet 2022 , Rédigé par kader rawat

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Devika, la mauricienne

15 Juillet 2022 , Rédigé par Kader Rawat

 

J'étais perdue devant l'immensité de cette ville. Elle me paraissait vieille et exerçait sur moi une étrange fascination. Les aspects singuliers de la ville me donnaient la frayeur. Je me tenais debout sur le quai après avoir fait mes adieux à mon amie Florence. Je me sentais seule et n'avais aucune idée de ce que je devais faire. Je décidai de chercher une maison. Je ne connaissais pas Marseille. J’allais apprendre à la connaître.
Une vieille bâtisse située dans les écarts retenait mon attention. Une pancarte indiquant "Immeuble des Immigrés" me donna une idée du genre de personnes qui l'occupaient. Je rencontrai la concierge un samedi matin. Elle m'avait posé énormément de questions avant de se décider à me présenter au propriétaire d’un appartement situé au troisième étage. C’était une vieille dame depuis longtemps à la retraite avec qui j’avais sympathisé en très peu de temps et qui m’accepta comme son locataire.
Je fis le nécessaire pour mes meubles quelques jours plus tard et m'y installai de suite. Ma voisine était une mauricienne et s'appelait Devika. Je la rencontrai dès le lendemain de mon arrivée. Le peu de paroles que nous avions échangé m'avait persuadé que nous allions bien nous entendre dans les prochains jours. Je ne m'étais pas trompée. Devika devint bien évidemment ma meilleure amie.
Devika était une femme remarquable. Elle m'avait plu tout d'abord par sa façon très particulière de discuter avec moi en découvrant des aspects cachés de son caractère. Elle me parlait souvent de sa vie à Maurice avec ses parents. Elle était issue d’une famille nombreuse, avait connu une enfance heureuse dont le souvenir refoulait bien souvent dans sa mémoire. Elle avait pris un infini plaisir à parler de ce temps pendant que nous nous retrouvions les soirs, après le repas, dans le salon. J'appris qu'elle habitait à Quatre-Bornes et que son père était avocat. Elle avait été élevée dans une superbe maison à étage en compagnie de ses cinq frères et ses quatre sœurs. Parmi les membres de sa famille certains étaient médecins, d'autres instituteurs et avocats. Elle était destinée à réussir dans la vie. Après avoir terminé ses études au collège Queen Elizabeth, ses parents décidèrent de l'envoyer en Angleterre pour étudier la médecine.
Elle avait voyagé avec de grandes ambitions. Elle avait à peine vingt ans quand elle débuta ses études de médecine. Elle ressemblait beaucoup à ces filles indiennes que j'avais connues au lycée. Elle était belle. A l'hôpital où elle se rendait pour suivre ses cours d'anatomie, elle rencontra un jeune docteur qui se nommait Ajay et qui se montrait très intéressé à elle. Elle ne tarda pas à tomber amoureuse du séduisant docteur et à avoir avec lui de nombreuses aventures avant qu'elle n'apprenne qu'il était marié et qu'il vivait avec sa femme dans une villa à quelques kilomètres de l'hôpital. Elle était déjà enceinte et avait dû interrompre ses cours pour accoucher. Le docteur Ajay Chowdurry était originaire de l’Inde. Il avait connu en compagnie de Devika un bonheur immense. Il réussit à persuader Devika d'abandonner ses études pour élever son enfant. C'était une décision difficile à prendre. Quand elle échoua à ses examens, elle décida de consacrer son temps à s'occuper de son enfant et à attendre le docteur Ajay qu’elle voulait rendre heureux. Elle fut logée dans un modeste appartement où le docteur alla la retrouver. Elle lui donna deux enfants en tout avant que n’éclate le scandale qui allait mettre un terme à cette vie heureuse qu'elle avait commencé à mener. La femme d'Ajay était venue la trouver pour lui proférer des menaces. Comment savait-elle qu'elle habitait cet appartement ? Le docteur Ajay avait commencé à négliger sa femme et ses trois enfants depuis qu'il connaissait Devika. Il se rendait rarement à son domicile conjugal. Il n'était pas non plus en bons termes avec son épouse. Ses enfants en souffraient beaucoup. Sa femme avait été informée de sa liaison avec Devika. Elle avait fait venir son oncle de l'Inde pour mettre de l'ordre dans son ménage. Devika savait qu'elle ne pouvait pas garder Ajay pour elle. Elle n'avait pu rien faire pour empêcher le docteur de retourner en Inde. Elle se retrouva toute seule avec ses enfants. Mais le docteur Ajay lui avait laissé une importante somme d'argent pour élever les enfants. Elle ne voulait pas dépenser cet argent. Elle l'avait gardé précieusement dans une banque et s'était jurée d'en avoir recours si c'était vraiment nécessaire. Devika décida de déménager. Elle loua deux petites chambres dans le quartier pauvre de la ville. Elle avait commencé à travailler. Elle ne percevait pas beaucoup d'argent et faisait d'énormes sacrifices pour joindre les deux bouts. Elle recevait régulièrement de l’argent de ses parents de Maurice et se permettait l'achat de ce qui étaient utiles pour la maison et des vêtements pour ses enfants. Quand elle apprit que son oncle se rendait en Angleterre et souhaitait la rencontrer elle décida de quitter le pays. Elle retirait tout son argent de la banque, vendit ses meubles et embarqua avec ses enfants dans le premier navire qui l'emmena à Marseille.
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L’impertinence d’une jeune fille libérée 2...

8 Juillet 2022 , Rédigé par kader rawat

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L’impertinence d’une jeune fille libérée 2

8 Juillet 2022 , Rédigé par Kader Rawat

L’impertinence d’une jeune fille libérée

2

 

Depuis ma prime jeunesse j'avais une opinion de ce qu’était la sexualité. Quelques amies intimes m'avaient montré des photos obscènes que leurs copains leur avaient prêtées. Pour moi c'était une curiosité que d'essayer de comprendre ces photos que je trouvais odieuses. Je n'avais jamais imaginé que des choses pareilles existaient. J'étais très souvent perturbée par ces images obscènes qui me hantaient l'imagination les soirs quand je me trouvais seule dans ma chambre. En classe j'avais une préférence pour la littérature générale. J'étais très intéressée de connaître la vie des plus grands écrivains français et étrangers. Je prenais un infini plaisir à parcourir les œuvres qui ont fait parler d'elles de par le monde. Je sélectionnais de nombreux ouvrages romantiques qui alimentaient en quelque sorte mon imagination. Je m'étais inscrite à la bibliothèque départementale de Saint-Denis. J'avais le droit d’apporter à la maison six livres de mon choix pour une durée d'un mois avec la possibilité bien entendu de les renouveler si je voulais les garder plus longtemps. Je lisais jusqu'à fort tard le soir après avoir terminé mes devoirs de classe. Au cours du troisième trimestre j'avais peut-être travaillé trop dur. Je commençais à ressentir des fatigues intenses. Mes parents étaient inquiets de mon état de santé. Ils m'emmenaient consulter un médecin. J'aurais dû garder le lit pendant plusieurs jours pour éviter de sombrer dans un état dépressif.

Je n'étais pas insensible à l'évolution de la société dans laquelle je me trouvais. Je portais mes observations sur tout ce qui se trouvait dans mon champ de vision quand je marchais dans les rues et quand je me promenais. Avec le temps je commençais à accepter que la vie eût certaines distractions dont seule la jeunesse pouvait profiter. Quelques amies que je connaissais depuis des années essayaient avec beaucoup de patience à me faire comprendre que je devais changer mon attitude envers les jeunes garçons du lycée qui cherchaient à flirter avec moi. Je ne voulais pas me jeter de mon propre gré dans la gueule du loup mais me disais aussi que cela ne ferait mal à personne si je me faisais belle et me montrais plus consciente des attentions que me portaient les casanovas.

Je ne tardai pas à mettre en pratique ma résolution. Ma mère qui était la première à remarquer les changements qui s'effectuaient dans mes habitudes me fit part de ses inquiétudes et me fit remarquer que je rentrais tard à la maison. Je me faisais trop belle pour aller au lycée. Je ne faisais en vérité rien de mal si ce n'était seulement de m'attarder dans l'enceinte de la bibliothèque à bavarder avec des amies sur tous nos menus problèmes. Je ne peux expliquer moi-même aujourd'hui ce qui me faisait préférer la compagnie de mes amies à l'abri discret de ma demeure. Mon père fut sitôt informé de mes retards et il venait me retrouver dans ma chambre pour me demander les raisons. Je lui expliquais que les amies que je fréquentais et avec lesquelles je restais jusqu'à tard n'étaient pas de mauvaise compagnie. J'étais suffisamment responsable pour savoir ce que je devais faire et ce que je ne devais pas. Ce n'était pas une réponse que mon père aurait voulu entendre de moi. J'étais désolée. Je n'avais pas trouvé d'autres explications à lui donner. J'étais allée le voir un peu plus tard pour lui présenter mes excuses et pour lui assurer que je ne faisais rien de mal et de compromettant. Il était soulagé et m'avait dit qu'il me faisait confiance et qu'il savait que j'étais une fille qui avait la tête sur les épaules. A l'approche des fêtes de fin d'année, tous les élèves étaient contents. Nous n'avions pas beaucoup de devoirs à faire et passions nos temps à nous distraire. Je voulais profiter des occasions qui se présentaient pour m'amuser. Ma présence parmi les groupes de jeunes qui avaient la réputation d'être les feux follets de l'établissement étonnait bons nombres de soupirants que j'avais refoulé auparavant. Je semblais être la bienvenue au milieu de ce cercle que j'avais toujours évité. Certains garçons dont j'avais peut-être blessé les sentiments sans faire attention me trouvaient une proie facile. Je n'avais jamais imaginé que la manière dont je m'étais comportée au lycée avait déplu aux jeunes loups. Ils étaient prêts à me dévorer en entier. Pourtant en dépit de toutes les peines que j'avais données pour éviter de tomber dans les pièges de l'existence je me voyais bien en train de m'amuser comme une folle garce parmi une foule de gens que je ne connaissais pas. Ce milieu m'était tellement nouveau et étrange que je me sentais complètement perdue. J'avais l'impression de me trouver dans un labyrinthe en train de chercher mon chemin comme une éperdue. Pendant que la fête s'animait et prenait de l'ampleur, les quelques amies qui se trouvaient en ma compagnie me délaissaient pour rejoindre leurs copains qui les avaient entraînées auprès des étals de jeux. Je restais toute seule avant de rencontrer quelques amies qui me suppliaient de se joindre à elles. J'avais trouvé leur compagnie tellement agréable que j'avais passé toute la soirée avec elles. A l'approche de la nuit quelques ampoules électriques suspendues au plafond étaient allumées et répandaient des lueurs faibles dans la grande pièce. Je commençais vraiment à prendre goût aux plaisirs en me mélangeant à la foule. J’étais, sans me rendre compte, en train de m'amuser, dans les bras de ces garçons que j'avais repoussés en maintes occasions. C'était pour moi le début d'une nouvelle vie qui ne cesserait de prendre des dimensions considérables.

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L’impertinence d’une jeune fille libérée 1...

6 Juillet 2022 , Rédigé par kader rawat

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L’impertinence d’une jeune fille libérée

6 Juillet 2022 , Rédigé par Kader Rawat

L’impertinence d’une jeune fille libérée

1

J'étais devenue jeune fille à dix ans. Ma mère qui ne m'avait pas encore préparée pour un tel événement s'étonnait de ma croissance rapide. Quand je rentrais à la maison un après-midi, après les heures de classe, les yeux remplis de larmes parce que j'avais commencé à saigner et que cela n'arrêtait pas, ma mère s'affolait devant la situation et m'emmenait dans la salle de bain pour me laver, pour me montrer les usages et pour m'expliquer sur la menstruation. J'étais bien embarrassée au début et, quand le soir mon père me regardait avec un air de contentement, je devinais que ma mère l'avait déjà mis au courant. J'éprouvais une honte qui me faisait réfléchir sur le changement qui s'était effectué dans ma nature.

Au collège, ma vie devenait intéressante. Je me liais d’amitié avec beaucoup de jeunes filles de mon âge et passais en leur compagnie des moments forts agréables. Je me trouvais dans une société qui évoluait bien vite. Je pris très tôt conscience de la réalité des choses et ne tardais pas à comprendre que, pour frayer mon chemin convenablement dans le milieu scolaire, j'avais toute raison de respecter les lignes de conduite, et de ne pas ignorer que le succès appartient à tous ceux qui savent prendre des initiatives, que la chance ne sourit qu'aux audacieux.

J'avais pris l'habitude, en retournant de l'école l’après-midi, de m'attarder en chemin. Je discutais pendant des heures avec des copines de mon âge sur les coins des rues. Parfois je me rendais chez elles pour rester jusqu'à une heure avancée avant de me décider à rentrer chez moi. Nous écoutions de la musique en mettant plusieurs fois le disque sur un gramophone et copiions sur une feuille de papier les paroles des chansons. Ma mère ne voulait pas comprendre que j'étais avec des amies et me reprochait souvent ma mauvaise conduite et soupçonnait même que je passais mon temps avec des garçons du collège. Pour prouver à ma mère qu'elle se trompait dans ses jugements, j'invitais mes copines à la maison et ma mère était contente de les rencontrer.

A seize ans je resplendissais de joie et découvris de tels charmes qu'en marchant dans les rues, je sentais les regards des hommes peser sur moi. Je ne me laissais jamais aborder par des garçons qui voulaient me faire la cour et évitais de discuter avec eux. Je tenais à ma réputation. Je suivais les conseils que ma mère me donnait. Je préférais m'éclipser aussitôt que je devinais l'intention des garçons qui voulaient m'adresser la parole à la sortie de mon établissement. Je n'avais pas de copains encore quand je commençais à fréquenter le lycée du butor. Je n'en voulais pas.

J'échangeais quelques fois de brèves paroles avec des élèves de ma classe et nous ne parlions que de devoirs et de leçons. Je préférais la compagnie de mes copines avec lesquelles je me sentais tranquille.

Je n'avais jamais éprouvé de regrets en me comportant de cette manière. Je ne savais pas que j'étais en train de transgresser les lois toutes naturelles du lycée en cherchant à me faire passer pour une fille sérieuse et pudique. Les soupirants commençaient à manquer de patience. Je n'allais pas pour autant changer mon comportement. Je demeurais insensible aux attentions qu'ils me portaient, indifférente à leur approche, sourde à leur appel et d’une impertinence pas possible. C’était bien moi et je n’y pouvais rien.

Au lycée, un jeune professeur métropolitain portait à mon égard un intérêt particulier. J'éprouvais également pour lui de l'admiration. C'était un type bien, de taille moyenne, mince, avec de longs cheveux à la Beatles, bien coiffés. Il était marié et avait deux beaux gosses que j'avais entrevus une fois en compagnie de sa femme, une parisienne probablement, dans une bagnole qui était stationnée devant l'établissement scolaire. Il nous enseignait l'histoire. Je n'étais pas une élève très brillante dans cette discipline. Je devais fournir de gros efforts pour avoir de bonnes notes. Je suivais avec grand intérêt ses cours. J'étais souvent désignée pour préparer et commenter devant la classe les parcours des grands personnages de l'histoire, les règnes des Rois de France à l'époque médiévale et même avant. Je faisais des études approfondies des grandes conquêtes de l'histoire. Quand je fus interrogée par le professeur je n'éprouvais pas la moindre hésitation pour parler de tout ce que je savais de ces hommes célèbres et de leurs faiblesses pour les femmes qui avaient partagé leur vie.

Mes études m'aidaient à augmenter ma connaissance et éclairer mon esprit dans plusieurs domaines dont je ne me serais jamais intéressée si ce n'était pas pour compléter mon programme scolaire. J'avais beaucoup d'espoir de pouvoir terminer mes études avec succès et me sentais capable de pouvoir travailler avec acharnement et assiduité. Je me faisais déjà de ce monde des idées bien définies et commençais à regarder l'avenir avec beaucoup de confiance. Je ne manquais pas d'encouragement de la part de mes parents et avais toutes les facilités et le confort dont j'avais besoin.

A cette époque, des transformations radicales s'effectuaient dans les environnements. Les paysages changeaient d'aspect et de caractéristiques. Plusieurs bâtiments étaient en cours de construction pour abriter les familles pauvres et défavorisées qui n'avaient pas de logement salubre. Je me souviens avoir été choisie en classe pour parler des avantages et des inconvénients de situer les établissements scolaires dans des lieux agglomérés. J'abordais les élèves dans la cour de l'école pour leur poser une foule de question sur leur condition de vie dans l'enceinte de l'établissement. De cette manière je parvenais à rassembler des renseignements précieux pour traiter et développer le sujet. J'avais laissé ce jour-là sur ceux qui m'écoutaient parler une forte impression.

Mon père m'avait toujours appris à être simple, modeste et agréable. C'était la raison pour laquelle j'avais de nombreuses amies. J'étais souvent mise au courant de leurs petits secrets, de leurs mésaventures et de leurs déceptions amoureuses.

 

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Des vacances inoubliables 3 J'avais voulu, avant...

6 Juillet 2022 , Rédigé par kader rawat

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Des vacances inoubliables 3

6 Juillet 2022 , Rédigé par Kader Rawat

Des vacances inoubliables

3

 

J'avais voulu, avant que mon père ne me quittât, lui faire visiter quelques monuments historiques, qu'il n'en manquait pas à Paris, lui emmener promener dans les arcades réputés et déjeuner dans les meilleurs restaurants de la ville. Il me remerciait de toutes les peines que j'avais eues pendant son court séjour et souhaitait de tout cœur me revoir très bientôt. Il m'avouait avoir passé des moments agréables en ma compagnie et me fit remarquer combien ce serait pénible pour lui de se séparer de moi et de Akbar. Nous avions apporté dans son cœur de nouvelles sensations de joies et d’intenses félicités sur lesquels il reposait de grands espoirs et de l'ambition. Ses paroles me touchaient au plus profond de mon cœur. Mes yeux se remplissaient de larmes quand nous faisions nos adieux à l'aéroport.

Akbar se jetait dans mes bras pour me consoler. C'était mon père. Il le savait. Il était lui-même touché de cette séparation. J'avais plusieurs démarches à effectuer avant de quitter Paris. Mais le plus important pour moi était de savoir ce qu’Akbar en pensait si nous allions nous rétablir à l'île de la Réunion. De quelle manière devais-je m'y prendre pour lui aborder le sujet ? Je cherchais une occasion pour lui soulever la question. J'étais persuadée que tôt ou tard j'aurais cette occasion. J'attendais avec impatience.

Les vacances scolaires s'étendaient jusqu'au mois de Septembre. Pendant que je me rendais au travail Akbar se mêlait à un groupe de jeune du quartier, tous parait-il des enfants des immigrés, pour jouer au football sur un terrain appartenant à la commune et qui paraissait plus à un dépotoir qu'à un terrain de foot. Une odeur nauséabonde s'élevait dans les parages sans que les autorités concernées n'interviennent en aucune façon. Quand je rentrais tard le soir je m'étonnais de constater que des vêtements d’Akbar émanaient des odeurs répulsives. Il ne me cachait rien de ses activités de la journée quand je lui interrogeais. Je parvenais à lui arracher de la bouche des vérités sur les comportements honteux de quelques-uns de ses amis que d'ailleurs je lui interdisais de voir et de fréquenter. Quelques jours plus tard il tomba malade. J'aurais dû l'emmener chez le docteur pour faire descendre sa fièvre. Il avait eu une mauvaise infection et c'était dû certainement aux nourritures infectes qu'il s'amusait avec ses copains à ingurgiter pendant qu'ils se trouvaient ensemble. Il aurait dû garder le lit pendant plusieurs jours. Il supportait mal les antibiotiques. J'aurais dû faire appel à une jeune étudiante qui n'habitait pas trop loin de la maison et que je connaissais depuis peu de temps pour s'occuper de lui pendant mon absence.

Mon père me téléphona dans mon bureau pour me dire qu'il avait fait bon voyage et qu'il pensait beaucoup à nous. Il me fit savoir également qu'il m'avait envoyé par la poste deux billets d'avion Paris-réunion pour moi et Akbar. Il était impatient de nous voir. Je rentrais à la maison ce soir-là avec les deux billets en main en demandant à Akbar qui était assis devant le poste de télé pour regarder des dessins animés si cela lui ferait plaisir d'aller voir grand-père à la Réunion. J'étais surprise de lui voir sauter de joie et d'approuver ma proposition.

  Quand devrions-nous partir ? me demanda-t-il.

 Le plus tôt possible, mon chéri. Juste le temps de nous préparer pour prendre l'avion.

J'avais pris la précaution d'ouvrir un compte épargne à la Banque Nationale de Paris pour mettre l’importante somme d'argent que j'avais cachée dans la maison pendant tout ce temps. Cent mille Francs en tout. J'avais l'esprit tranquille quand j'avais terminé cette opération. J'étais allée voir mon patron dans son bureau pour lui expliquer la situation. Je n'avais rien voulu lui cacher comme je savais qu'il m'avait beaucoup aidé quand j'étais en difficultés. Il m'avait souhaité bonne chance et m'avait dit que je pourrais venir prendre mon travail quand je désirais. Il avait fait préparer ma fiche de paie et m'avait récompensée d'une bonne gratification. J'étais allée récupérer tout, deux jours plus tard. Je lui remerciais de tout cœur de s'être montré si gentil et généreux avec moi pendant toute la durée que j'avais travaillé chez lui. Je me rendais également dans l'établissement scolaire pour retirer les dossiers d’Akbar. J'aurais besoin de ces documents pour faire admettre Akbar dans un autre établissement scolaire à la Réunion. Je ne voulais laisser rien traîner au hasard. Je ferais mieux de penser à tout avec les difficultés qui se posent quand il s'agit des démarches administratives. En guise de précaution, à chaque fois que je me souvenais de quelque chose que je devais faire, je le notais dans un carnet que je gardais dans mon sac à main et ceci pour que je n'oubliais pas après, ce qui d'ailleurs m'arrivait souvent au cas où je ne l'avais pas noté. Je percevais également des allocations familiales, des allocations pour femme seule, des allocations d'aide logement mais préférais ne rien faire auprès de ces organismes parce que le temps ne me le permettait pas. Une collègue de travail avec laquelle j'avais l'habitude de prendre le métro le soir, puisque nous nous dirigions dans la même direction, me parlait souvent des problèmes qu'elle avait avec une copine avec laquelle elle partageait un studio dans la banlieue Parisienne. Elle aurait souhaité habiter un petit appartement pas trop cher non loin de son lieu de travail. Elle ne me cachait rien de ses peines et m'était très sympathique. J'avais tout de suite pensé à elle quand le moment que je devais quitter la maison approchait. J'étais en très bon terme avec le propriétaire de l'appartement que j'occupais cela faisait déjà quelques années sans qu'il n'y eût aucun incident sur le paiement de mes loyers. Je n'avais eu aucun problème pour élire domicile. Je n'avais pas passé par une agence immobilière pour ne pas payer les frais de dossier. Enfin le propriétaire et moi-même étions venus à nous entendre et il m'avait fait confiance. J’avais parlé une fois à mon amie si elle aurait aimé occuper mon appartement. Je l'avais emmené chez moi le jour même et elle était très contente. Elle était également d'accord pour le loyer. Il ne me restait qu'à parler à mon propriétaire. C'était un homme d'un âge mûr qui avait pour moi une grande admiration. Il avait insisté pour que je lui présente mon amie. Je savais qu'il n'allait pas m'opposer un refus. Mon amie, Halima, pouvait venir s'y installer quand je serais partie.

Mes meubles étaient tous en bon état et je ne voulais pas les vendre à bon marché aux brocanteurs de la région. Halima était d'accord de les garder. Ils étaient tous à son goût. Je lui avais fait un prix d'ami et avais laissé des bricoles et des babioles en guise de souvenirs.

 

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