Des vacances inoubliables 2
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July 04, 2022
Des vacances inoubliables
Des vacances inoubliables
1
Alors que la vie reprenait son cours normal et que je commençais à m'adapter sans trop me plaindre, malgré le froid intense qui s'abattait sur Paris, une visite improviste d'un jeune étudiant que mon père avait envoyé à la fois pour prendre de mes nouvelles que pour me remettre une parcelle contenant une belle robe pour moi et des présents pour Akbar.
Akbar se montrait curieux et m'aidait souvent à briser le silence dans lequel je me réfugiais habituellement quand je n'avais personne avec qui bavarder. Je saisissais donc l'occasion de parler longuement de mon père et de l'Île de la Réunion. J'étais comblé de cette marque d'attention si significative pour moi. J'écrivis ce soir-là à mon père une longue lettre jusqu'à fort tard, lui remerciant de ses cadeaux et lui assurant de mes sentiments à son égard. Il voulait savoir, dans une lettre qu'il m'avait adressée par la même occasion, si je n'avais besoin de rien et si je tenais absolument à continuer à vivre en France. Je tenais à lui affirmer que bien loin à vouloir lui déplaire ou même lui décevoir mon intention restait inchangeable, d'autant plus qu'il connaissait la vraie raison que je ne souhaitais pas une fois de plus mentionner. Mais outre tout cela, de passer des bons moments toute seule en sa compagnie était le désir ardent que je ne pouvais ne pas lui communiquer. J'étais disposée de passer mes vacances auprès de lui s'il s'arrangeait pour se trouver seul. Et puis, mon fils devrait connaître son grand-père un peu mieux. Un père et une fille, séparés par les aléas de la vie et éloignés par un mauvais coup du destin, n'ont-ils pas toutes raisons au monde de se revoir pour se rapprocher et consolider ce lien familial qui a pendant longtemps enduré les épreuves de l’existence ? C'était cette phrase qui fit germer l'idée à mon père de nous décider, par un accord commun, de nous retrouver dans un endroit précis pour les prochaines vacances.
Mon père était venu me rejoindre au début du mois d'août. Il s'était installé dans un hôtel et m'avait téléphoné dans mon bureau pour me prévenir qu'il viendrait me chercher le soir pour que nous dînions ensemble dans un de ces restaurants luxueux. J'étais si contente que j'avais demandé permission à mon patron de sortir tôt dans l'après-midi afin d'aller récupérer Akbar à la médersa et me préparer pour rencontrer mon père. Je savais qu'il pourrait débarquer devant ma porte à n'importe quel moment et je ne voulais pas lui donner cette impression de mener une vie qu'il ne pourrait approuver et qui pourrait l'affecter profondément. Je préférais prendre mes précautions, d'être à l'avance et me parer de toutes éventualités. J'avais mis de l'ordre dans ma petite maison et avait préparé Akbar depuis très tôt sans que lui-même ne pouvait comprendre ce qui se passait. Je lui avais réservé la surprise.
Il n'était pas encore sept heures quand mon père était venu me prendre dans une voiture de location et nous emmené au cœur de Paris dans un restaurant que j'eus tout le plaisir de découvrir et d'apprécier. Nous avions parlé de tas de choses au cours de ce dîner que nous étions obligés d'abréger parce que Akbar tombait de sommeil. J'avais compris que mon père avait de gros problèmes avec son épouse et qu'il n'avait plus le courage de diriger ses entreprises dans l'état où il se trouvait. Il voulait me faire comprendre qu'il n'avait aucune raison de se tuer dans le travail s'il n'avait personne pour lui succéder. Il était temps pour moi de me décider de me joindre à lui afin de lui permettre de développer ses activités comme il le souhaitait. Il avait dépensé suffisamment d'énergie depuis qu'il se débattait dans le commerce pour ne pas continuer à tenir bon jusqu'au bout et de contempler du haut de son piédestal le fruit des années de labeurs et de luttes acharnées. Il avait jugé bon de me tenir au courant de cet état de chose et de m'exprimer son ardent désir de m'avoir à ses côtés pour l'épauler à accomplir un travail dans lequel il s'était tant dévoué. Il voulait passer également quelques moments agréables en ma compagnie. Je lui avais trouvé fort déprimé et par moment soucieux de ce qui pouvait lui arriver. Il n'avait personne en qui mettre toute sa confiance et avait l'air parfois d'un homme perdu. C'étaient des faiblesses que je parvenais à déceler pendant le peu de temps que je passais à ses côtés. J'avais toute raison de croire que la situation était beaucoup plus grave que cela semblait être au moment où mon père laissait échapper des bribes de ses sentiments cachés et frustrés. Ce n'était pas de son habitude de faire des confidences mais à savoir maintenant les raisons qui lui avaient poussé à me parler de la sorte était une question que je ne cessais de me poser pendant que je me trouvais toute seule chez moi.
J'avais bien compris que mon père avait besoin de moi à ses côtés pour reprendre courage afin de donner plus d'ampleur à ses activités et aussi un sens à sa vie. Étais-je prête à me mettre à côté de lui pour lui épauler dans ses entreprises ? Ce n'était pas la première fois qu'il m'exprimait son désir de me voir se ranger à ses côtés. L'autre fois je n'avais pas pu prendre une décision parce que l'idée était nouvelle et que je n'avais pas encore eu le temps de réfléchir là-dessus. C'était la raison pour laquelle je n'avais pas voulu aborder la question. Cette fois-ci il valait mieux que je réfléchisse bien avant de prendre une décision.
De venir passer les vacances avec moi n'était qu'un prétexte, je le savais depuis le début. Ses affaires pouvaient difficilement lui permettre de telles fantaisies. Pourtant il était venu me voir avec des idées bien définies. Il m'avait beaucoup questionné sur ma condition de vie. Il était venu chez moi pour voir de quelle manière je vivais et pour se faire une idée de ce que je possédais. Je ne vivais pas dans le luxe et chez moi il n'y avait rien d'attrayant. Ma vie était modeste mais je me sentais bien. C'était l'essentiel.
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June 22, 2022
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Confessions sentimentales (LES GENS DE LA COLONIE t. 3)
La façon dont la vie est menée dans des familles aisées nous permet de réfléchir longuement sur bien des choses qui ont des liens étroits avec l'existence. Les relations familiales, les sentiments qui naissent entre les membres des familles demeurent des myst&...
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IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE 14 La Grande Maison était construite solidement, mais ne pouvait s’échapper aux assau… https://t.co/srThaOOTuQ
May 22, 2022
IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE 14
IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE 14
La Grande Maison était construite solidement, mais ne pouvait s’échapper aux assauts constants d’un vent furieux. La nature déchaînée ne voulait trouver aucun obstacle sur son chemin. Rien ne devrait être épargné. Ni les édifices construits par l’homme, ni les monuments érigés, n’échapperaient à la colère de Dieu Tout Puissant. Maître Thomas Derfield ne pouvait trouver sommeil par ce brusque changement de temps ; il se faisait des soucis pour les dégâts qu’il constatait déjà dans une imagination prévoyante ; il s’était levé de son lit et marchait de long en large dans le grand salon ; ses deux mains étaient enfouies dans les poches de son peignoir satin couleur marron et ses pieds chaussaient des pantoufles de peau de castor qu’il avait achetés à des marchands arabes sur un vaisseau anglais lors d’un voyage à Madagascar.
Quelques volets de l’étage n’étaient pas bien fermés ; il put entendre les bruits fracassants qu’ils faisaient en se heurtant avec violence contre les pierres et les rebords des murs. Cela lui portait sur le système ; en approchant le miroir au fond de la pièce et les quelques bougies, à moitiés consumées dans un candélabre luisant dont les flammes vacillaient par un courant d’air frais, il découvrit un visage qui exprimait la rage ; il entrait dans une colère noire qui lui rongeait l’intérieure de son être.
Il se trouvait à l’étage ; il avançait tout près de l’escalier ; d’une voix qui tonnait dans toutes les pièces et qui fit vibrer la cervelle il appelait : “Antonio.”
Le vent qui hurlait, semblait avoir pris l’intonation de sa voix et l’écho résonnait dans les chambres avant d’être emporté par le vent dans la lointaine contrée pour s’étouffer dans la tempête.
A cet appel, les esclaves accoururent dans le désordre et la confusion, les visages bouffis par le sommeil, les vêtements en chiffons.
— Où est passé Antonio ? redoubla a voix plus rauque. Je ne lui ai pas vu de toute la soirée. Qu'on aille me le chercher et vite
– Oui Maître, répondirent-ils dans la peur et l’hébétude. Les esclaves se regardèrent les uns les autres sans pouvoir rien dire ni protester sur le temps qu’il faisait. Au même instant surgit Victor d’une chambre à étage.
— Fils, lui dit Maître Thomas Derfield, avec un ton plus calme, entends-tu claquer les volets, toi aussi?
— Oui père, répondit Victor, si cela continue comme ça, la maison sera gravement endommagée.
– Faites rassembler tous les ouvriers et qu’ils barricadent les portes et les fenêtres, consolident les cloisons, les plafonds et les portes les plus affectées de la maison. Attention Victor. Tu ne dois à aucun prix te risquer par ce temps. Trouve en Antonio. Ce fainéant n’en finira jamais de s’absenter de la maison. C’est une chance s’il ne s’est pas saoulé, qui sait même crever dans la boue des plaines où il a l’habitude d’aller traîner son vieux cadavre.
Pendant que Victor dévalait les escaliers pour mettre à exécution les ordres que son père lui avait dictés, Maître Thomas Derfield se dirigea vers la chambre à coucher pour s’informer de la santé de Madame Derfield ; elle s’était prise, au moment même qu’il franchit le seuil de la porte, d’un tel accès de toux que, si sa fille Roseline qui s’asseyait à côté ne l’aurait pas donné quelques petites tapes dans le dos, elle aurait assurément sombré dans un profond coma comme cela lui arrivait souvent.
– Ton état de santé m’inquiète de plus en plus, Olivia, dit Maître Thomas Derfleld, s’il serait possible par un temps pareil de faire venir le docteur ! Il habite à plusieurs milles de distance que par une nuit pareille, personne ne pourrait atteindre sa maison. La région est partout inondée. Il faut absolument attendre le jour.
– Ah Thomas, dit Madame Olivia Derfield, d’une voix faible et à peine audible, ce n’est pas la peine. Le docteur ne pouvait rien faire pour moi. La mort me menace depuis si longtemps que je la sens déjà m’empoigner de toutes ses forces. Seigneur ! Quel crime suis-je en train d’expier ?
– Mère, dit Roseline, vous faites trop d’imagination. Vous ne devriez pas parler ainsi. Votre maladie n’est pas si grave que vous l’imaginiez. D’ailleurs le docteur même a dit cela. Encore un peu de patience et vous verrez que vous allez guérir.
– Oui Olivia, dit Maître Thomas Derfield, le docteur me l’a avoué aussi que tu te rétabliras bientôt. Il vaut mieux que tu te reposes au lieu de te tourmenter par des pensées qui ne pourront provenir que de ton imagination affligeante, faible, impuissante au moindre raisonnement.
– Qui pourrait m’empêcher d’imaginer, répondit Olivia, à cela il n’y existe aucune barrière. Aucune. Je vais sombrer dans la mort sans que vous ne le deviniez.
©Kader Rawat
IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE 13 En...
IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE 13 En contemplant Charles dormir pendant le déluge qui s’abattait de toutes ses forc… https://t.co/o5efyxJfE1
May 21, 2022
IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE 13
IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE 13
Ceci est un ouvrage de fiction. Toute ressemblance avec des personnes existantes ne peut être que fortuite.
En contemplant Charles dormir pendant le déluge qui s’abattait de toutes ses forces dans la région, Antonio éprouvait à ce moment-là une frayeur, une angoisse pour toutes les illusions qu’il se faisait et pour les pensées fascinantes qui lui surgissaient de l’esprit. Le vent s’était levé d’une telle intensité, que le hurlement sinistre éveillait la peur et l’angoisse. Antonio était accroupi sur le parquet glacial que le feu ne pouvait réchauffer ; son dos était appuyé contre les briques sales et noirs de la cheminée pendant qu’il réalise que Charles n’était pas son fils ; et cette incroyable vérité lui paraissait d’une telle cruauté qu’il ressentît l’atroce désespoir lui pesait sur son état d’esprit. Les lueurs qui illuminaient son visage auparavant, s’évanouissaient comme un rêve brisé ; la tristesse l’enfonçait dans un abîme si profond, qu’il imaginait ne pouvoir jamais en sortir.
Les bois craquaient dans la cheminée, en faisant jaillir un feu qui rappelait l’enfer et en éparpillant des étincelles sur le rebord rempli de cendre. Ce bruit parfois étrange se mélangeait bien souvent avec les échos lointains d’un orage, perdu dans les confins du firmament ; le feu moins intense que les éclairs momentanés et vivaces, s’affaiblissait au fur et à mesure que le temps s’enfonçait dans la nuit ; le froid se répandit dans la chambre par cette nuit orageuse qui sentait l’odeur forte de la mort ; quand le feu fut éteint la chambre ressemblait à un caveau noir, glacial et lugubre.
Le sommeil eut raison d’Antonio bien tard dans la nuit ; imbibé de l’arack, il s’échappait aux obsessions qui lui assaillirent l’imagination ; il fut épargné des contrariétés de la nuit et succomba dans les ténèbres qui lui ouvrirent les portes de la paix et la tranquillité.
La nature se déchaînait encore pendant des heures dans un spectacle ahurissant. Le vent soufflait avec force, avec furie ; il faisait plier les arbres les plus enracinés ; il renversait d’autres ; les branches courbaient jusqu’au sol, se détachaient du tronc et se volatilisaient ; elles étaient entraînées à des longues distances. Les fortes rafales soulevaient les vagues écumeuses de la mer, les projetant loin à l’intérieur de la terre, sur les promontoires ou contre les falaises ; le vent hurlait en sorte à éveiller la crainte, l’inquiétude et l’angoisse dans le cœur, dans l’esprit, dans l’âme de ceux qui témoignaient ce phénomène de la nature, ce déluge, ce fléau.
©Kader Rawat
MÉMOIRES ET CONFIDENCES 41
MÉMOIRES ET CONFIDENCES 41
Deux sœurs de ma femme, mariées, habitaient également à Port-Louis, la plus âgée à la rue La Corderie avec son mari et ses six enfants, l’autre à la rue Bourbon avec son mari et trois enfants appartenant à la défunte femme de son mari. C’était les seules familles que nous fréquentions avec bien sûr mes parents à Pamplemousses.
Les soirs, après le diner, nous allions leur rendre visite et demeurions parfois jusqu’à fort tard avant de rentrer chez nous en évitant les rues sombres de la ville. Nous étions, bien entendu, souvent invités pour prendre ensemble des repas, ce qui nous faisait énormément plaisir.
Nous nous rendions tous les dimanches à Pamplemousses dès le matin pour passer la journée chez mes parents. Nous passions parfois devant I’hôtel pour acheter des boulettes de viande pour grand’mère dont la santé ne s’améliorait pas. Le trajet en bus prenait vingt minutes. La tante nous accompagnait rarement dans nos randonnées, nos sorties sous prétexte qu’elle se sentait fatiguée, ses humeurs hypocondriaques ne nous permettaient pas d’insister…
Elle désirait peut-être demeurer un moment seule et ne voulait pas se fatiguer dans ce genre de déplacements qui pourraient nuire à sa santé.
Elle aimait bien aller au cinéma et acceptait de nous accompagner quand nous décidions d’aller voir des films bollywood le soir à Opéra House, à Luna-park ou Venus.