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Des vacances inoubliables 2

5 Juillet 2022 , Rédigé par Kader Rawat

 
 
Mon père n'avait qu'une semaine pour passer avec nous. C'était très peu pour des vacances. Mais pour lui c'était suffisant pour me persuader de le suivre. Il avait fait ce déplacement uniquement dans ce but. Je pris une semaine de congé afin de consacrer tout mon temps à faire mon père visiter Paris. J'avais eu tous les plaisirs de lui emmener voir les coins les plus charmants que moi-même j'avais découvert avec enthousiasme. Il insista pour que nous visitions Venise. Je ne voulais pas qu'il dépensât son argent. Mais il en avait suffisamment pour nous faire visiter toutes les villes d'Europe si nous le désirions. Il avait des chèques de voyages, des cartes de crédit, l'American Express, le Diners club, de quoi pour faire le tour du monde. Ce n'était pas quand même une raison de gaspiller de l'argent. Mon père était riche maïs malheureux. J'étais son seul espoir et le pire était que je le savais.
Notre séjour à Venise avait passé comme dans un rêve. Akbar était tout particulièrement émerveillé par la beauté de la cité et les plaisirs que nous avions eus de nous promener dans les gondoles, des aquabus et des grandes vedettes qui nous firent circuler sur le Grand Canal afin de découvrir Venise de nos yeux avides encore et hagards. Nous demeurions en extase devant la sublime beauté des édifices et nos regards voyageaient des profondeurs des eaux jusqu'aux sommets des tours et des gigantesques bâtiments. Nous avions visité le palais des Doges, la Santa Maria Della Salute, la Bibliothèque Sansovino, le Ca'd'Ore et bien d'autres monuments qui nous avaient laissé des souvenirs inoubliables.
Pendant que nous étions ensemble à prendre notre dîner dans un restaurant ou à nous asseoir dans un café mon père et moi-même avions livré conversation se rapportant sur la manière dont j'envisageais mon avenir et celui d’Akbar. Nous avions soulevé énormément de questions notamment sur les problèmes que rencontraient les immigrés en France et les rudes épreuves qui les attendaient toujours pour frayer leur chemin dans les embûches de la société. Bien que mon père reconnût en moi une battante, il me fit remarquer que j'avais aucune raison vraiment valable de continuer à rester en France. Il m'avouait qu'il supportait mal me voir vivre si loin et dans des conditions de vie qu'il ne pourrait accepter. Je lui avais écouté parler pendant longtemps sans lui dire un seul mot. Il me supplia de rentrer à la Réunion et de commencer une nouvelle vie, beaucoup plus intéressante que celle que je menais. J'aurais ma maison à moi et entièrement meublée, ma voiture et j'occuperais un poste important dans son établissement. C'était une proposition alléchante. Mais je n'allais pas quand même me laisser tenter par ces avantages pour me décider de ce que je devais faire. J'étais par contre contente de constater que mon père m'estimait beaucoup pour qu'il essayât de tout faire pour me ramener à lui. En vérité je commençais vraiment à en avoir assez de l'existence que je menais en France. Je ressentais au fond de moi-même un immense plaisir de me voir ainsi réclamée par mon père que je croyais avoir perdu à jamais après que j'eusse commit l'impardonnable erreur de jeunesse. J'imaginais combien il était grand de cœur pour ne pas me tenir rigueurs de mes folies et de la honte que j'aurais dû lui couvrir pendant toutes ses années. Au lieu d'entendre ses récriminations et avoir à me confronter à ses colères je me voyais au contraire assaillie par des supplications et ses demandes répétées à me placer à ses côtés. Je devais ne pas avoir de cœur pour demeurer insensible à ses appels. Malgré la petite fortune que je possédais, grâce à des économies et des privations, je n'avais guère un avenir brillant et ne sentais nullement que mon fils était en sécurité. J'avais besoin d'une vie plus équilibrée, me voir entourée des gens qui m'aimaient, entreprendre des responsabilités qui pourraient me permettre de déployer mes connaissances et de faire valoir mes compétences dans divers domaines et en particulier dans les affaires. Pourquoi ne pas saisir cette chance qui s'offrait à moi. J'aurais fait d'une pierre deux coups, à la fois retourner vivre auprès de mon père, ce que je souhaitais de tout cœur, et de préparer l'avenir de Akbar avec plus de liberté et de soin. Tout compte fait je n'avais rien à perdre. Akbar entrait dans la phase difficile de l'adolescence et c'était le moment pour moi de m'occuper de son éducation avec plus de rigueur et de sérieux. Le mauvais chemin dans lequel il s'était engagé tout récemment en compagnie des jeunes moribonds du quartier me donnait toujours cette frayeur que dans une autre occasion similaire il pouvait récidiver et échapper à mes contrôles. Je ne voulais absolument pas qu'une chose pareille m'arrivât. Il aurait à la Réunion toutes ses chances de s'épanouir dans ses études comme il l'aurait eu en France. Pour moi il n'y avait aucune différence. Donc, sur ce point, je n'avais pas à m'inquiéter. Le problème demeurait sur la question si Akbar accepterait l'idée de vivre à la Réunion. Je ne lui avais jamais posé la question et je n'avais vraiment aucune idée de ce qu'il pourrait me répondre là-dessus. Il allait avoir bientôt douze ans et son opinion comptait beaucoup pour moi. Je ne voulais pas le voir malheureux, ni le décevoir.
Mon père était un homme charmant et compréhensible. Il avait su comment se comporter pour gagner l'amitié d’Akbar. Il avait compris, depuis la première fois qu'il m'avait vu au bureau, qu’Akbar représentait tout à mes yeux et dans toutes les décisions importantes que je devrais prendre il jouerait un rôle important. Il ne s'était pas trompé. D'ailleurs toutes les fois qu'il sortait en notre compagnie il ne cessait de lui combler de cadeaux. Il l'emmenait souvent dans les magasins de jouets pour lui demander de choisir parmi les milliers des jeux, ce qui lui plaisait. Akbar était un grand amateur des jeux électroniques, qui ne se vendaient pas à bon marché à l'époque. Je lui grondais tout le temps d'avoir choisi ceux qui étaient les plus coûteux. Mon père et Akbar étaient devenus de si grands amis que je me sentais moi-même mise à l'écart quand ils se trouvaient ensemble. Au fond, je me réjouissais de les voir s'entretenir une telle relation. J'avais maintes fois discuté avec mon père sur le lien que j'entretenais avec mon fils. Je lui ai fait clairement savoir que jamais, en aucune façon, j'abandonnerais mon fils, en aucune circonstance. Je n'avais pas hésité pour autant d'expliquer à mon père qu’Akbar était un garçon particulier et que je saurais comment m'y prendre pour lui aborder le sujet au moment venu sans toutefois lui donner aucun espoir de la décision que j'allais prendre. Il me donnait raison d'agir ainsi, me fit comprendre qu'il mettait en moi toute sa confiance de pouvoir persuader mon fils d'une sage décision, de le raisonner si possible pour arriver à un accord commun. Je dois toutefois avouer que ce n'était pas une tâche facile étant donné que je connaissais très bien Akbar.
Ceci est un ouvrage de fiction. Toute ressemblance avec des personnages réels ne peut être que fortuite.
© Kader Rawat
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Des vacances inoubliables 1 Alors que la vie...

4 Juillet 2022 , Rédigé par kader rawat

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Des vacances inoubliables

4 Juillet 2022 , Rédigé par Kader Rawat

Des vacances inoubliables

 

1

 

Alors que la vie reprenait son cours normal et que je commençais à m'adapter sans trop me plaindre, malgré le froid intense qui s'abattait sur Paris, une visite improviste d'un jeune étudiant que mon père avait envoyé à la fois pour prendre de mes nouvelles que pour me remettre une parcelle contenant une belle robe pour moi et des présents pour Akbar.

Akbar se montrait curieux et m'aidait souvent à briser le silence dans lequel je me réfugiais habituellement quand je n'avais personne avec qui bavarder. Je saisissais donc l'occasion de parler longuement de mon père et de l'Île de la Réunion. J'étais comblé de cette marque d'attention si significative pour moi. J'écrivis ce soir-là à mon père une longue lettre jusqu'à fort tard, lui remerciant de ses cadeaux et lui assurant de mes sentiments à son égard. Il voulait savoir, dans une lettre qu'il m'avait adressée par la même occasion, si je n'avais besoin de rien et si je tenais absolument à continuer à vivre en France. Je tenais à lui affirmer que bien loin à vouloir lui déplaire ou même lui décevoir mon intention restait inchangeable, d'autant plus qu'il connaissait la vraie raison que je ne souhaitais pas une fois de plus mentionner. Mais outre tout cela, de passer des bons moments toute seule en sa compagnie était le désir ardent que je ne pouvais ne pas lui communiquer. J'étais disposée de passer mes vacances auprès de lui s'il s'arrangeait pour se trouver seul. Et puis, mon fils devrait connaître son grand-père un peu mieux. Un père et une fille, séparés par les aléas de la vie et éloignés par un mauvais coup du destin, n'ont-ils pas toutes raisons au monde de se revoir pour se rapprocher et consolider ce lien familial qui a pendant longtemps enduré les épreuves de l’existence ? C'était cette phrase qui fit germer l'idée à mon père de nous décider, par un accord commun, de nous retrouver dans un endroit précis pour les prochaines vacances.

Mon père était venu me rejoindre au début du mois d'août. Il s'était installé dans un hôtel et m'avait téléphoné dans mon bureau pour me prévenir qu'il viendrait me chercher le soir pour que nous dînions ensemble dans un de ces restaurants luxueux. J'étais si contente que j'avais demandé permission à mon patron de sortir tôt dans l'après-midi afin d'aller récupérer Akbar à la médersa et me préparer pour rencontrer mon père. Je savais qu'il pourrait débarquer devant ma porte à n'importe quel moment et je ne voulais pas lui donner cette impression de mener une vie qu'il ne pourrait approuver et qui pourrait l'affecter profondément. Je préférais prendre mes précautions, d'être à l'avance et me parer de toutes éventualités. J'avais mis de l'ordre dans ma petite maison et avait préparé Akbar depuis très tôt sans que lui-même ne pouvait comprendre ce qui se passait. Je lui avais réservé la surprise.

Il n'était pas encore sept heures quand mon père était venu me prendre dans une voiture de location et nous emmené au cœur de Paris dans un restaurant que j'eus tout le plaisir de découvrir et d'apprécier. Nous avions parlé de tas de choses au cours de ce dîner que nous étions obligés d'abréger parce que Akbar tombait de sommeil. J'avais compris que mon père avait de gros problèmes avec son épouse et qu'il n'avait plus le courage de diriger ses entreprises dans l'état où il se trouvait. Il voulait me faire comprendre qu'il n'avait aucune raison de se tuer dans le travail s'il n'avait personne pour lui succéder. Il était temps pour moi de me décider de me joindre à lui afin de lui permettre de développer ses activités comme il le souhaitait. Il avait dépensé suffisamment d'énergie depuis qu'il se débattait dans le commerce pour ne pas continuer à tenir bon jusqu'au bout et de contempler du haut de son piédestal le fruit des années de labeurs et de luttes acharnées. Il avait jugé bon de me tenir au courant de cet état de chose et de m'exprimer son ardent désir de m'avoir à ses côtés pour l'épauler à accomplir un travail dans lequel il s'était tant dévoué. Il voulait passer également quelques moments agréables en ma compagnie. Je lui avais trouvé fort déprimé et par moment soucieux de ce qui pouvait lui arriver. Il n'avait personne en qui mettre toute sa confiance et avait l'air parfois d'un homme perdu. C'étaient des faiblesses que je parvenais à déceler pendant le peu de temps que je passais à ses côtés. J'avais toute raison de croire que la situation était beaucoup plus grave que cela semblait être au moment où mon père laissait échapper des bribes de ses sentiments cachés et frustrés. Ce n'était pas de son habitude de faire des confidences mais à savoir maintenant les raisons qui lui avaient poussé à me parler de la sorte était une question que je ne cessais de me poser pendant que je me trouvais toute seule chez moi.

J'avais bien compris que mon père avait besoin de moi à ses côtés pour reprendre courage afin de donner plus d'ampleur à ses activités et aussi un sens à sa vie. Étais-je prête à me mettre à côté de lui pour lui épauler dans ses entreprises ? Ce n'était pas la première fois qu'il m'exprimait son désir de me voir se ranger à ses côtés. L'autre fois je n'avais pas pu prendre une décision parce que l'idée était nouvelle et que je n'avais pas encore eu le temps de réfléchir là-dessus. C'était la raison pour laquelle je n'avais pas voulu aborder la question. Cette fois-ci il valait mieux que je réfléchisse bien avant de prendre une décision.

De venir passer les vacances avec moi n'était qu'un prétexte, je le savais depuis le début. Ses affaires pouvaient difficilement lui permettre de telles fantaisies. Pourtant il était venu me voir avec des idées bien définies. Il m'avait beaucoup questionné sur ma condition de vie. Il était venu chez moi pour voir de quelle manière je vivais et pour se faire une idée de ce que je possédais. Je ne vivais pas dans le luxe et chez moi il n'y avait rien d'attrayant. Ma vie était modeste mais je me sentais bien. C'était l'essentiel.

 

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22 Juin 2022 , Rédigé par kader rawat

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22 Mai 2022 , Rédigé par kader rawat

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IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE 14 La Grande...

22 Mai 2022 , Rédigé par kader rawat

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IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE  14

22 Mai 2022 , Rédigé par Kader Rawat

IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE  14

 

La Grande Maison était construite solidement, mais ne pouvait s’échapper aux assauts constants d’un vent furieux. La nature déchaînée ne voulait trouver aucun obstacle sur son chemin. Rien ne devrait être épargné. Ni les édifices construits par l’homme, ni les monuments érigés, n’échapperaient à la colère de Dieu Tout Puissant. Maître Thomas Derfield ne pouvait trouver sommeil par ce brusque changement de temps ; il se faisait des soucis pour les dégâts qu’il constatait déjà dans une imagination prévoyante ; il s’était levé de son lit et marchait de long en large dans le grand salon ; ses deux mains étaient enfouies dans les poches de son peignoir satin couleur marron et ses pieds chaussaient des pantoufles de peau de castor qu’il avait achetés à des marchands arabes sur un vaisseau anglais lors d’un voyage à Madagascar.

Quelques volets de l’étage n’étaient pas bien fermés ; il put entendre les bruits fracassants qu’ils faisaient en se heurtant avec violence contre les pierres et les rebords des murs. Cela lui portait sur le système ; en approchant le miroir au fond de la pièce et les quelques bougies, à moitiés consumées dans un candélabre luisant dont les flammes vacillaient par un courant d’air frais, il découvrit un visage qui exprimait la rage ; il entrait dans une colère noire qui lui rongeait l’intérieure de son être.

Il se trouvait à l’étage ; il avançait tout près de l’escalier ; d’une voix qui tonnait dans toutes les pièces et qui fit vibrer la cervelle il appelait : “Antonio.”

Le vent qui hurlait, semblait avoir pris l’intonation de sa voix et l’écho résonnait dans les chambres avant d’être emporté par le vent dans la lointaine contrée pour s’étouffer dans la tempête.
A cet appel, les esclaves accoururent dans le désordre et la confusion, les visages bouffis par le sommeil, les vêtements en chiffons. 

 

— Où est passé Antonio ? redoubla a voix plus rauque. Je ne lui ai pas vu de toute la soirée. Qu'on aille me le chercher et vite

– Oui Maître, répondirent-ils dans la peur et l’hébétude. Les esclaves se regardèrent les uns les autres sans pouvoir rien dire ni protester sur le temps qu’il faisait. Au même instant surgit Victor d’une chambre à étage.

— Fils, lui dit Maître Thomas Derfield, avec un ton plus calme, entends-tu claquer les volets, toi aussi?

— Oui père, répondit Victor, si cela continue comme ça, la maison sera gravement endommagée.

– Faites rassembler tous les ouvriers et qu’ils barricadent les portes et les fenêtres, consolident les cloisons, les plafonds et les portes les plus affectées de la maison. Attention Victor. Tu ne dois à aucun prix te risquer par ce temps. Trouve en Antonio. Ce fainéant n’en finira jamais de s’absenter de la maison. C’est une chance s’il ne s’est pas saoulé, qui sait même crever dans la boue des plaines où il a l’habitude d’aller traîner son vieux cadavre.

Pendant que Victor dévalait les escaliers pour mettre à exécution les ordres que son père lui avait dictés, Maître Thomas Derfield se dirigea vers la chambre à coucher pour s’informer de la santé de Madame Derfield ; elle s’était prise, au moment même qu’il franchit le seuil de la porte, d’un tel accès de toux que, si sa fille Roseline qui s’asseyait à côté ne l’aurait pas donné quelques petites tapes dans le dos, elle aurait assurément sombré dans un profond coma comme cela lui arrivait souvent.

– Ton état de santé m’inquiète de plus en plus, Olivia, dit Maître Thomas Derfleld, s’il serait possible par un temps pareil de faire venir le docteur ! Il habite à plusieurs milles de distance que par une nuit pareille, personne ne pourrait atteindre sa maison. La région est partout inondée. Il faut absolument attendre le jour.

– Ah Thomas, dit Madame Olivia Derfield, d’une voix faible et à peine audible, ce n’est pas la peine. Le docteur ne pouvait rien faire pour moi. La mort me menace depuis si longtemps que je la sens déjà m’empoigner de toutes ses forces. Seigneur ! Quel crime suis-je en train d’expier ?

– Mère, dit Roseline, vous faites trop d’imagination. Vous ne devriez pas parler ainsi. Votre maladie n’est pas si grave que vous l’imaginiez. D’ailleurs le docteur même a dit cela. Encore un peu de patience et vous verrez que vous allez guérir.

– Oui Olivia, dit Maître Thomas Derfield, le docteur me l’a avoué aussi que tu te rétabliras bientôt. Il vaut mieux que tu te reposes au lieu de te tourmenter par des pensées qui ne pourront provenir que de ton imagination affligeante, faible, impuissante au moindre raisonnement.

– Qui pourrait m’empêcher d’imaginer, répondit Olivia, à cela il n’y existe aucune barrière. Aucune. Je vais sombrer dans la mort sans que vous ne le deviniez.

 

      ©Kader Rawat     

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IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE 13 En...

21 Mai 2022 , Rédigé par kader rawat

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IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE  13

21 Mai 2022 , Rédigé par Kader Rawat

IL ÉTAIT UNE FOIS …LA COLONIE  13

 

Ceci est un ouvrage de fiction. Toute ressemblance avec des personnes existantes ne peut être que fortuite.

 

En contemplant Charles dormir pendant le déluge qui s’abattait de toutes ses forces dans la région, Antonio éprouvait à ce moment-là une frayeur, une angoisse pour toutes les illusions qu’il se faisait et pour les pensées fascinantes qui lui surgissaient de l’esprit. Le vent s’était levé d’une telle intensité, que le hurlement sinistre éveillait la peur et l’angoisse. Antonio était accroupi sur le parquet glacial que le feu ne pouvait réchauffer ; son dos était appuyé contre les briques sales et noirs de la cheminée pendant qu’il réalise que Charles n’était pas son fils ; et cette incroyable vérité lui paraissait d’une telle cruauté qu’il ressentît l’atroce désespoir lui pesait sur son état d’esprit. Les lueurs qui illuminaient son visage auparavant, s’évanouissaient comme un rêve brisé ; la tristesse l’enfonçait dans un abîme si profond, qu’il imaginait ne pouvoir jamais en sortir.

Les bois craquaient dans la cheminée, en faisant jaillir un feu qui rappelait l’enfer et en éparpillant des étincelles sur le rebord rempli de cendre. Ce bruit parfois étrange se mélangeait bien souvent avec les échos lointains d’un orage, perdu dans les confins du firmament ; le feu moins intense que les éclairs momentanés et vivaces, s’affaiblissait au fur et à mesure que le temps s’enfonçait dans la nuit ; le froid se répandit dans la chambre par cette nuit orageuse qui sentait l’odeur forte de la mort ; quand le feu fut éteint la chambre ressemblait à un caveau noir, glacial et lugubre.

Le sommeil eut raison d’Antonio bien tard dans la nuit ; imbibé de l’arack, il s’échappait aux obsessions qui lui assaillirent l’imagination ; il fut épargné des contrariétés de la nuit et succomba dans les ténèbres qui lui ouvrirent les portes de la paix et la tranquillité.

La nature se déchaînait encore pendant des heures dans un spectacle ahurissant. Le vent soufflait avec force, avec furie ; il faisait plier les arbres les plus enracinés ; il renversait d’autres ; les branches courbaient jusqu’au sol, se détachaient du tronc et se volatilisaient ; elles étaient entraînées à des longues distances. Les fortes rafales soulevaient les vagues écumeuses de la mer, les projetant loin à l’intérieur de la terre, sur les promontoires ou contre les falaises ; le vent hurlait en sorte à éveiller la crainte, l’inquiétude et l’angoisse dans le cœur, dans l’esprit, dans l’âme de ceux qui témoignaient ce phénomène de la nature, ce déluge, ce fléau.

     ©Kader Rawat     

 

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MÉMOIRES ET CONFIDENCES 41

25 Février 2022 , Rédigé par Kader Rawat

MÉMOIRES ET CONFIDENCES 41

Deux sœurs de ma femme, mariées, habitaient également à Port-Louis, la plus âgée à la rue La Corderie avec son mari et ses six enfants, l’autre à la rue Bourbon avec son mari et trois enfants appartenant à la défunte femme de son mari. C’était les seules familles que nous fréquentions avec bien sûr mes parents à Pamplemousses.

Les soirs, après le diner, nous allions leur rendre visite et demeurions parfois jusqu’à fort tard avant de rentrer chez nous en évitant les rues sombres de la ville. Nous étions, bien entendu, souvent invités pour prendre ensemble des repas, ce qui nous faisait énormément plaisir.

Nous nous rendions tous les dimanches à Pamplemousses dès le matin pour passer la journée chez mes parents. Nous passions parfois devant I’hôtel pour acheter des boulettes de viande pour grand’mère dont la santé ne s’améliorait pas. Le trajet en bus prenait  vingt minutes.  La tante nous accompagnait rarement dans nos randonnées, nos sorties sous prétexte qu’elle se sentait fatiguée, ses humeurs hypocondriaques ne nous permettaient pas d’insister…

Elle désirait peut-être demeurer un moment seule et ne voulait pas se fatiguer dans ce genre de déplacements qui pourraient nuire à sa santé.

Elle aimait  bien aller au cinéma et acceptait de nous accompagner quand nous décidions d’aller voir des films bollywood le soir à Opéra House, à Luna-park ou Venus.

 

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