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MÉMOIRES ET CONFIDENCES 41

25 Février 2022 , Rédigé par Kader Rawat

MÉMOIRES ET CONFIDENCES 41

Deux sœurs de ma femme, mariées, habitaient également à Port-Louis, la plus âgée à la rue La Corderie avec son mari et ses six enfants, l’autre à la rue Bourbon avec son mari et trois enfants appartenant à la défunte femme de son mari. C’était les seules familles que nous fréquentions avec bien sûr mes parents à Pamplemousses.

Les soirs, après le diner, nous allions leur rendre visite et demeurions parfois jusqu’à fort tard avant de rentrer chez nous en évitant les rues sombres de la ville. Nous étions, bien entendu, souvent invités pour prendre ensemble des repas, ce qui nous faisait énormément plaisir.

Nous nous rendions tous les dimanches à Pamplemousses dès le matin pour passer la journée chez mes parents. Nous passions parfois devant I’hôtel pour acheter des boulettes de viande pour grand’mère dont la santé ne s’améliorait pas. Le trajet en bus prenait  vingt minutes.  La tante nous accompagnait rarement dans nos randonnées, nos sorties sous prétexte qu’elle se sentait fatiguée, ses humeurs hypocondriaques ne nous permettaient pas d’insister…

Elle désirait peut-être demeurer un moment seule et ne voulait pas se fatiguer dans ce genre de déplacements qui pourraient nuire à sa santé.

Elle aimait  bien aller au cinéma et acceptait de nous accompagner quand nous décidions d’aller voir des films bollywood le soir à Opéra House, à Luna-park ou Venus.

 

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MÉMOIRES ET CONFIDENCES 40

24 Février 2022 , Rédigé par Kader Rawat

MÉMOIRES ET CONFIDENCES 40

Je venais tous les jours prendre mon déjeuner à la maison malgré la distance qui me séparait de mon travail.

D’après le règlement, je n’avais droit qu’à une demi-heure pour le déjeuner mais, comme mon supérieur et moi-même entretenions de bonnes relations, je me permettais quelquefois des petits retards que je compensais par une bonne volonté que je démontrais dans mon travail.

A midi vingt exactement ma femme, ma tante, parfois ma petite sœur, mon frère qui était en apprentissage dans un atelier de la ville, moi-même, nous nous mettions à table dans la grande salle pour déjeuner ensemble.

La conversation était inexistante ou médiocre bien que nous adoptions cette habitude de nous réunir à table pendant les deux repas principaux du jour.

Le soir, le programme de la télévision animait l’ambiance et nous permettait de demeurer plus longtemps devant notre repas, lequel se terminait invariablement par une orange, une pomme ou une banane.

Les fruits en conserve n’étaient réservés que pour des occasions particulières, une boisson gazeuse terminait le repas.

Juste après le déjeuner, je repartais travailler et ma femme qui n’avait absolument rien à faire en attendant mon retour en profitait pour aller se reposer pendant que, dans la chambre à côté, ma tante faisait de même.

Elle ne se réveillerait qu’une demi-heure avant mon arrivée afin de prendre tout son temps à se parer exceptionnellement pour moi en passant une de ses plus belles robes, en soignant son maquillage qu’elle voulait parfait pour se présenter devant moi sublime, en n’oubliant pas de déposer quelques gouttes d’un parfum léger, ensorcelant, dans le creux de son cou, juste là où j’avais l’habitude de poser mes baisers brûlants en rentrant !

Elle me serrait contre elle pour me témoigner tout le bonheur que mon retour lui procurait, l’instant d’après, à contre cœur elle dénouait mon étreinte et me laissait un instant avant de reparaître avec du thé bien chaud, du beurre et du pain qu’elle me présentait sur un plateau.

Je me régalais en sa compagnie et, si le temps le permettait, je l’emmenais  promener à la rue Desforges à cette heure déclinante de la journée où l’activité est moins intense, les trottoirs moins encombrés et où seules quelques boutiques offraient encore aux yeux des promeneurs leurs marchandises derrière des grillages bien consolidés.

Notre marche bras dessus, bras dessous nous emmenait jusqu’à la Municipalité,  avant de prendre la direction du Champ de Mars en passant devant la cathédrale, parfois vers le port, en passant devant le bureau du gouvernement.

 

 

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MÉMOIRES ET CONFIDENCES 37

23 Février 2022 , Rédigé par Kader Rawat

MÉMOIRES ET CONFIDENCES 37

 

Il fut décidé que j’habiterais dans la grande maison à Port-Louis pour le moment et mon père avait fait déposer mes meubles qui comprenaient un lit modèle bas avec chevets incorporés bien à la mode à l’époque, une armoire trois battants avec un miroir au milieu, un psyché, une table, six chaises et un sofa. Mon beau-père nous fit cadeau d’un réfrigérateur. La cuisine avait été équipée, pour les préparatifs de la fête, des ustensiles nécessaires.

Les chambres également avaient des lits dont les parents se servaient, bref la maison était complète et valait bien son prix exorbitant de Rs 250 par mois, ce qui à l’époque représentait plus de la moitié de mon salaire !

 

Il était impossible pour moi de m’y installer longtemps d’autant plus que le loyer était à la charge de mes beaux-parents qui nous envoyaient l’argent en fin de mois, ce qui me mettait dans l’embarras !

Je supportais mal ma situation étant donné que je ne voulais pas faire de la peine à mes beaux-parents qui en faisaient beaucoup plus que ce à quoi je m’attendais.

Je ne tardais pas à réaliser que leur intention était de garder d’ores et déjà définitivement la maison pour avoir un logement quand ils viendraient passer leurs vacances dans l’ile.

Encore une fois, je dus reconnaître dans ce cas précis l’aide du Seigneur.

J’avais déjà fait mention auparavant que je n’aimais pas que ma femme habite seule dans une maison pendant que j’étais au travail. Donc, j’avais demandé à ma tante de Pamplemousses de venir vivre avec nous afin d’apaiser la solitude et de tenir compagnie à ma femme pendant la journée.

La vie à deux n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît  quand,  à deux, il faut prendre en considération tous les éléments se rapportant, en particulier, à nos sentiments, à nos actions, à nos pensées.

Nous devrons bien comprendre que pour vivre en harmonie à deux, il faut protéger l’amour qui est à la base mais en plus, continuer de faire tout pour plaire à l’autre, privilégier les échanges d’idées sereins plutôt que défendre chacun ses positions sans écouter l’autre, être vigilant pour éviter de laisser s’installer un conflit, au départ banal, mais qui pourrait devenir grave ; privilégier la discussion à la confrontation…

En contrepartie, qu’il est agréable de découvrir dans le symbole de l’amour l’importance d’une vie humaine. Le bonheur conjugal réside dans l’effort que doivent fournir les deux êtres pour ne pas nuire, ne pas entraver l’existence de l’autre.

Je commençais à m’habituer à cette nouvelle forme de vie qui me débarrassait  d’une bonne partie des mauvaises habitudes tenaces qui me collaient à la peau mais qui disparurent bien vite sans que j’aie à faire de gros efforts.

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