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DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 4

23 Août 2018 , Rédigé par Kader Rawat

DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 4

Un extrait de mon autobiographie 'Le bon vieux temps'

« Ce qui nous différencie des autres créatures c’est cette mémoire que nous possédons et que nous avons toute raison de transmettre aux générations futures. » 

La télévision ne tarda pas à faire son apparition. Seulement le centre social du village en possédait. Beaucoup de personnes allaient s’installer à l’arrière cour du centre social à attendre l’heure que le responsable allait allumer le poste. Généralement ce ne serait pas avant 18 h. Mais combien de personnes attendaient cet instant pour découvrir les films en noir et blanc et y restaient jusqu’à la fin ?

  A cette époque les éventuelles perspectives de développer et de motiver l’imagination étaient quasiment néant. Il n’y existait pratiquement pas grand-chose qui puisse aider à avancer, à progresser de manière à ouvrir les portes de l’avenir.

J’avais très peu de chance de développer mes facultés comme je l’aurais souhaité ou mérité en fonction des efforts que je fournissais. Les cultures, les modes, les coutumes, les traditions sont tous importées et la lenteur des activités me faisait comprendre que pas grand-chose pourrait être accomplie dans ce milieu. Je vivais dans une société encore en voie de dévéloppement. Les grandes activités qui faisaient avancer le monde se passaient ailleurs. J’étais encore trop naïf pour le savoir et je m’accrochais à l’existence comme je pouvais en ayant la sensation d’être satisfait sans jamais le démontrer. Dans un tel milieu il était difficile de nourrir de grandes ambitions, de nous inciter au progrès, de fournir de grands efforts pour mener notre vie. Nous nous contentions de ce que nous avions avec notre esprit pauvre comme l’était notre condition de vie.

Etait-ce naturel que l’esprit des gens du village demeure infertile au point à limiter leur monde et à les faire ignorer les frontières qui pouvaient les montrer des nouveaux horizons ? Les gens donnaient l’impression de tourner de la même façon et de se diriger dans la même direction sans aucun contrôle. Chacun se débattait comme il pouvait pour s’occuper de sa famille et gagnait si peu dans des travaux durs qu’ils se trouvaient tout le temps suffoqués des problèmes de tout genre qu’ils pouvaient à peine envisager des quelconques projets d’avenir.

Je faisais parti de ce cocon. Je me souviens des fois que je me rendis au Centre Social de mon village les après-midis pour regarder les films de l’époque. Quand nous eûmes notre poste de télévision chez nous plus tard je passais mon temps devant l’écran et y restais jusqu’à fort tard le soir. C’était une façon pour moi de m’instruire, de me cultiver pour me faire une idée différente de ce monde. C’était un luxe que d’avoir chez soi un tel matériel. J’ignorais de quelle manière mes parents l’avaient obtenu mais je savais que mon père, par le biais de ses activités commerciales, faisait des relations. J’avais intérêt à l’époque de bien partager mon temps entre mes études et mes distractions.

A l’approche des examens de fin d’année je bossais durement et regardais moins la télévision. Les dimanches je me rendais dans la capitale pour passer toute l’après-midi dans une salle de cinéma enfumée à regarder trois films d’affilé. En quittant la salle comme un effaré je risquais de rater le dernier bus en partance vers mon village. Je courais comme un éperdu dans les labyrinthes des rues de la ville pour joindre la gare du front de mer où le chauffeur du bus attendait les derniers arrivés.

Dans les occasions de cérémonies religieuses chacun se cantonnait au sein de leur communauté pour la célébration. Notre société nous permettait de renforcer notre foi de quelque façon que nous voulions.

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DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 3

21 Août 2018 , Rédigé par Kader Rawat

 
DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 3
Un extrait de mon autobiographie 'Le bon vieux temps'
« Ce qui nous différencie des autres créatures c’est cette mémoire que nous possédons et que nous avons toute raison de transmettre aux générations futures. »
 
Je pris naissance le 19 juin 19_ _, dans le quartier de T..., dans une vieille et grande maison à étage située au bord de la route principale qui traverse le village. Mon grand père maternel avait entrepris la construction de cette maison de 12 pièces des années de cela, et ma naissance, le premier petit fils de la famille, fut un évènement tant attendu.
 
Il est de coutume dans la majeure partie des familles de l’époque que la mère se rende chez ses parents pour avoir son bébé. Une semaine après la naissance, quand ma mère eut suffisamment récupéré de force elle retourne dans la maison conjugale pour s’occuper de moi et de son ménage. C’est bien là que j’ai grandi, dans une atmosphère familiale qui allait prendre de dimension et que j’aurais bien le temps d’en parler dans la suite de mes souvenirs.
 
Ma mère fut élevée dans le règlement de la loi coranique, avait reçu les rudiments de la connaissance religieuse et se débrouille pas mal pour s’occuper de son ménage, assumer ses devoirs envers son époux et prendre soin de son enfant. Elle s’occupait de moi comme toute mère capable de tendresse, d’amour, de patience. Je l’ai toujours connue douce et sensible.
 
Mon père l’avait aperçue par hasard en se promenant dans le quartier de T_ _, quelques années après la fin de la deuxième guerre mondiale. Elle l’avait plu et il l’avait demandée en mariage. A cette époque là, mon père venait de quitter l’Île de la Réunion où il avait passé plusieurs années. Il ne m’en avait jamais parlé de cette période. Je n’avais pas non plus eut l’idée de lui poser des questions et ça je le regrette aujourd’hui. Mais nous n’avions pas vraiment eu l’occasion de nous faire des conversations à proprement parler et c’est vraiment dommage. Ce n’était pas que j’étais timide ou réservé, loin de là. Mais, les rapports entre parents et enfants à l’époque étaient différents. Les quelques informations que j’avais pu grappillées de ci, de là m’ont apprit que mon père avait pas mal d’amis en compagnie desquels il faisait la fête et pas plus. Nombreuses personnes que j’ai eu l’occasion de rencontrer, et qui étaient amis de mon père, me demandent de ses nouvelles, et cela me fait énormément plaisir.
 
A son retour à l’Ile Maurice avant son mariage, mon père avait ouvert une boutique dans le village de P_ _, et s’était lancé dans le commerce d’alimentation. La propriétaire de la boutique était ma grand-mère, veuve dès l’âge de vingt-deux ans et en charge de cinq enfants. Elle s’était battue avec un courage exemplaire pour grandir ses enfants de ses propres moyens. Elle avait réussi à marier ses trois filles, deux à la Réunion dont une à Saint-Denis et l’autre à Saint-Joseph. La troisième fille habitait à Port-Louis. Ses deux fils vivaient avec elle. La boutique de mon père faisait partie de l’habitation familiale. Mon oncle était chauffeur de taxi, marié aussi et occupait une chambre de la maison avec son épouse.
 
Cette grand-mère me donna beaucoup d’affection et s’occupait de moi que si c’était ma mère. Plus tard, quand le nombre d’enfants commençait à augmenter, je couchais derrière le dos de ma grand-mère jusqu’à un âge fort avancé. Je ne pouvais l’oublier comment elle s’occupait également des autres enfants, tous mes frères et sœurs, dix au totale. Un frère avait un problème de santé et mourut à 15 ans et une sœur succombe de gastro-entérite à 2 ans.
 
La maison que je découvris graduellement pendant mon enfance était vieille avec ses murs en pierres de taille, ses pièces vastes séparées des cloisons en bois couverts de la peinture à huile de couleur grise pale, ses plafonds ornés des feuilles de contreplaqué peintes en blanc, ses parquets en planches qui brillaient sous d’épaisse couche d’encaustique. Située au bord de la rue royale, avec la devanture aménagée pour le commerce, la maison tournait le dos à une vaste portion de terre qui s’étendait jusqu’à la rivière qui traversait le village, et dont la source venait des lointaines montagnes. Cette rivière était le théâtre des habitants du quartier et des enfants qui trouvaient l’occasion dans la journée de se regrouper.
 
Mon oncle qui habitait aussi dans la même maison avait sept enfants et, quand tout le monde se regroupait les après-midi en sortant de l’école, c’était la fête au village avec de pleurs par ci, des cris par là, des hurlements, bref des vacarmes épouvantables jusqu’à ce qu’il commençait à faire nuit.
 
Le village n’avait pas d’électricité encore et l’obscurité envahissait tous les recoins dès le couché du soleil. L’on utilisait la lampe à pétrole, le quinquet et la bougie pour faire de l’éclairage. Le repas se préparait sous un feu de bois sec ramassé dans le verger se trouvant à côté de la maison.
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 SOUVENIRS ET ANECDOTES

20 Août 2018 , Rédigé par Kader Rawat

 SOUVENIRS ET ANECDOTES

Le collège que je fréquentais était situé à environ un mile de distance de ma demeure et pour s’y rendre j’évitais souvent la route royale pour prendre des raccourcies en traversant le jardin botanique par des passages connus de moi et des habitués de mon village. C’était comme une ballade matinale qui me procurait  autant de joies que de distractions. La surveillance était sévère et les gardiens se trouvaient partout mais je savais comment les éviter. Au fait ce n’était pas le chemin que les écoliers devaient emprunter pour se rendre dans leurs établissements. Pourtant combien de fois, malgré ma prudence, ne m’étais-je pas fait interpeller par un de ces agents qui me réprimandaient et me donnaient des avertissements en me menaçant d’aller faire des rapports sur mon compte auprès de mes parents qu’ils connaissaient bien d’ailleurs et également auprès de la direction de mon établissement scolaire. Je ne cessais de leur demander pardon et de jurer que je n’allais plus recommencer en sachant que je n’allais pas tenir mes promesses. J’aimais trop ce jardin pour m’en passer et l’on me faisait beau comprendre que je devais y accéder par la porte principale qui se trouvait à l’autre extrémité je continuais à faire la sourde oreille.

Au collège je me familiarisais en peu de temps avec les élèves de ma classe et de l’établissement, toutes issues de familles modestes qui habitaient dans les villes et villages de proximité. Je m’étais même fait remarquer par quelques professeurs qui semblaient m’apprécier et m’estimer. C’était pour moi de l’encouragement. Je suivais leurs cours avec intérêt dans une classe peu nombreuse et mal éclairée. Pendant que je faisais des progrès dans mes études, je commençais à faire des préférences à des matières dans lesquelles je me débrouillais bien. L’enseignement se faisait dans la langue anglaise sauf le français. Je me passionnais beaucoup pour l’histoire et la littérature. Nous étudions l’histoire de la Grande Bretagne de 1066 à 1485. Une époque que nous devrions connaître pour les examens de la fin d’année. Nous étudions les grands dramaturges, poètes et romanciers anglais : Shakespeare, Byron, Browning, Shelley, Dickens, Brontë etc. Comment ne pas connaître Romeo et Juliette, Macbeth, Tempête, David Copperfield, Jane Eyre.

Entretemps, dans mon village les mœurs commençaient à évoluer. Après les études et le travail les gens avaient besoin de se distraire. Nous étions à cette époque où l’on découvrait des nouvelles technologies qui prenaient place dans la société et incitaient les gens à changer leur mode de vie. Des projections des films se faisaient souvent dans le village auprès d’un dispensaire à la tombée de la nuit ou d’un centre social. Les gens étaient avertis dans la journée par un véhicule annonçant à haute voix l’évènement. Les gens se regroupaient tôt pour voir des projections des films documentaires et d’actualités. Ces animations étaient appréciées par une foule de gens qui venaient de partout. Tout le monde était content en se rendant chez eux après la projection qui terminait parfois tard le soir.

©Kader Rawat

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L'énigme autour d'un meurtre

9 Août 2018 , Rédigé par Kader Rawat

Toute ressemblance avec des personnages réels ne peut être que fortuite.
L'énigme autour d'un meurtre 1

Toute ressemblance avec des personnages réels ne peut être que fortuite.

Au petit matin, par un temps froid et glacial, du côté de l'étang, au bas de la colline, tout près du vieux moulin, les aboiements constants d'une meute de chiens indiquaient que la force de police ratissait la campagne pour traquer les présumés criminels. Les traces des pas, encore toutes fraîches, retrouvées autour de la maison, indiquaient qu'il était fort probable que plusieurs personnes étaient impliquées dans cette affaire. Suite aux dénonciations de quelques villageois qui s'étaient donnés la peine de recueillir des précieuses informations qui pourraient aider la justice de mettre enfin la main sur ceux qui étaient soupçonnés d'avoir commis ce crime odieux qui avait mis dans la consternation tous les gens du village, dans le courant de la même journée, la nouvelle se répandit que l'un des assassins avait été capturé et écroué dans la prison de Saint-Paul. Il s'agissait bien de Fabien Deschamps. Il n'avait pas opposé de résistance quand les gendarmes avaient cerné l'étang et le moulin. Il s'était rendu, faible pour n'avoir pas mangé pendant des jours. Jean-Régis Picard, la victime, était un homme d'une cinquantaine d'années qui était venu s'établir dans le village quelques années avant qu'il ne fut trouvé mort de plusieurs coups de couteau devant sa case. Tous les gens du village se rappelaient de son arrivée dans une charrette bringuebalante, à peine chargée de quelques malles comme tout équipement, pour s'installer définitivement dans la région. La vieille maison, longtemps restée inoccupée, battue par le vent et détériorée par le temps, qu'il était venu habiter et qui était logée au fond d'une végétation dense qui rendait l'atmosphère du lieu sinistre et effroyable, appartenait à son père qui la lui avait léguée à sa mort dix années de cela. Aristide Picard, le père, était un ancien esclave devenu marron avant que l'abolition ne fût proclamée. L'histoire de cette famille ne fut mise au grand jour qu'après des minutieuses investigations, des interrogatoires, des enquêtes, des recherches menées par le commissaire Dupré et ses hommes qui établissaient sur cette affaire de meurtre des rapports bien ficelés qui contenaient des informations précieuses ayant de liens directs avec l'assassinat et la disparition d'autres personnes du village et des alentours. Les témoignages recueillis auprès des villageois avaient tout simplement aidé à établir le fait que Jean-Régis Picard était un homme qui menait une existence paisible au fond de sa maison entièrement mise en état et solidement conditionnée depuis son arrivée et dont il avait aménagé une partie en atelier de cordonnerie pour lui permettre de grignoter les longues heures de solitude de ses vieux jours.

Copyright © Kader Rawat

 

L'énigme autour d'un meurtre 2

Toute ressemblance avec des personnages réels ne peut être que fortuite.

Ce métier de cordonnier, il l'avait appris dès son très jeune âge quand il vivait dans le cirque de Mafate où il avait passé une grande partie de son existence sans exercer autre activité que de fabriquer et de réparer les souliers et les savates d’habitants de la contrée. Il avait même inventé des modèles de chaussures adaptés à tout terrain et appropriés à des activités particulières. Il utilisait le bois de lilas, un bois léger, facile à ciseler et à façonner pour donner la forme des galoches; avec la peau de gibiers, tendue et séchée au soleil, qu'il rajustait à ces bois travaillés il fabriquait des savates, des sabots, des souliers de toutes tailles et de différents modèles. Dans son atelier qui donnait sur un sentier emprunté par les villageois, une riche collection de toutes ses œuvres exposées sur des étagères en bois faisait le bonheur de nombreux clients qui lui en achetaient en grande quantité. Le soir, après une journée de travail acharné, il n'avait qu'une passion; c'était de prendre quelques gorgées de rhum avant de monter au lit, et cela pour lui permettre d'avoir un bon sommeil. Une ou deux fois par mois une jeune fille d'une vingtaine d'année qui habitait la ville de Saint-Paul lui rendit visite dans sa maison et lui avait même amené un petit chien pour lui tenir compagnie. Mais il n'en avait pas voulu pour éviter d'avoir une bouche de plus à nourrir, ce qui démontrait en quelque sorte à quels degrés il était avare. Pourtant dans ce petit coin retiré, ce chien lui aurait été d'une grande utilité et l'aurait peut-être averti des dangers qui le menaçaient. Sa présence dans la région avait tout de même fait circuler le bruit, pendant un certain temps, qu'il possédait une immense richesse qu'il avait caché quelque part dans sa propriété étendue d'une vingtaine d'hectares de forêt encore en friche.

Copyright © Kader Rawat

 

L'énigme autour d'un meurtre 3

Toute ressemblance avec des personnages réels ne peut être que fortuite.

Au fait, les noirs marrons étaient bien connus pour avoir, dans le temps, attaqué, volé, pillé, saccagé et même brûlé les maisons des gens riches qui vivaient dans des grands domaines. Aristide Picard avait eu plusieurs démêlés avec la justice, était impliqué dans nombreuses affaires sordides qui défrayaient la chronique mais, comme il avait toutes les fois un alibi il parvenait avec ruses à s'échapper du joug de la justice. Et, étant donné que les auteurs et les principaux complices furent capturés, arrêtés, condamnés et certains même exécutés, les butins dont ils étaient peu à connaître la cachette lui revenaient à lui tout seul. C'était à son fils Jean-Régis qu'il confiait tout ce trésor. De son mariage avec une esclave comme lui étaient nés un garçon, Jean-Régis, et cinq filles, toutes mariées et vivaient avec leur mari quelque part dans l'île. Ce fils, tant admiré, tant estimé et tant aimé par son père pour son intelligence ne cachait pas tous ces trésors dans une seule place. Il les dissimulait dans plusieurs repaires dont lui seul connaissait l'endroit. Ils auraient dû attendre plusieurs années, quand les lois auraient changées et quand tous les événements oubliés et quand ils s'étaient rassurés qu'aucun soupçon ne leurs seraient porté, pour utiliser une partie du butin pour acheter quelques propriétés dans des régions où personne ne pouvait savoir qui étaient les propriétaires. Pour cela, le père et le fils n'avaient qu'à prendre contact avec quelques notaires des principales villes pour faire rédiger l'acte et faire acquisition des propriétés sans avoir même besoin de visiter les lieux. Jean-Régis Picard se cachait derrière ce métier de cordonnier en ignorant qu'après avoir passé plusieurs années à croupir en prison, certains complices qui avaient été épargnés de l'exécution, trouvèrent la liberté et allèrent chercher leur dû. En constatant que la personne concernée n'y était plus, ils n'avaient qu'à chercher plus loin pour découvrir que personne d'autre que le fils pourrait bénéficier de tout ce qui revenait au père. Jean-Régis Picard n'avait même pas eu le temps de jouir de toute cette richesse que sa vie s'acheva d'une manière dramatique et maintenant, à savoir qu'un innocent dont le nom était Fabien Deschamps allait payer pour le coupable en endossant dans son mutisme le crime était une question que beaucoup de gens du village commençaient à se poser.

Copyright © Kader Rawat

L'énigme autour d'un meurtre 4

Toute ressemblance avec des personnages réels ne peut être que fortuite.

La nouvelle se répandit bien au delà de ce village et circulait dans toute l'île. Tout le monde que cette affaire intéressait, cherchait à comprendre les raisons et suivait le dénouement qui prenait une tournure particulière et un caractère si complexe que l'enquête progressait difficilement, et était remplie d'énigmes par d'étranges et de surprenantes révélations. Yvette fut consternée par la nouvelle et, dans l'après-midi elle se rendit au commissariat pour essayer de comprendre ce qui se passait et pour rencontrer Fabien si c'était possible avant qu'il ne soit transféré à la prison de Saint-Pierre. Elle ne put obtenir de lui aucun aveu dans le peu de temps qu'elle avait pu lui voir derrière les barreaux en présence d'un policier. Elle retournait à la maison découragée, déçue, désemparée; elle était persuadée que son frère qui n'avait fait que baisser la tête était coupable et que personne ne pouvait rien pour lui. Ou voulait-il garder le silence pour en finir une fois pour toute avec la vie? Si telle était sa décision pour s'échapper à la honte dont il était couverte depuis qu'il avait tenté, dans son état d'ébriété, de violer une femme et de l'humiliation dont il subissait, il ne pourrait trouver meilleure occasion de mettre un terme à ses jours en laissant derrière lui un nom dont l'histoire s'en souviendra. Mais n'existait-il pas un moyen afin de le raisonner pour qu’il puisse avoir au moins le courage de dire qu'il était innocent? Comment faire pour arracher de sa bouche ce seul mot qui pourrait dévoiler le secret de son cœur et qui suffisait pour faire étinceler dans l'esprit de tous ceux qui voulait le sauver cette lueur d'espoir tant attendue?

Copyright © Kader Rawat

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