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DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 6

4 Février 2019 , Rédigé par Kader Rawat

DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 6

Un extrait de mon autobiographie 'Le bon vieux temps'.

« Ce qui nous différencie des autres créatures c’est cette mémoire que nous possédons et que nous pouvous transmettre aux générations futures. »

Pendant que les parents se déchiraient par des paroles blessantes, par des injures, par tout ce qui pouvait être qualifié d’insidieux dans ce moment conflictuel, les enfants qui ne comprenaient rien, heureusement, de tout se qui se passait ne se mêlaient pas des blessures que pouvaient porter les parents les uns aux autres. Les enfants continuaient à jouer comme si de rien n’était et entretenaient ce lien d’amitié qui les rapprochait davantage dans leurs rapports. 
Jamais fut-il arrivé que nous nous rangions de tel côté pour voir dresser devant nous des ennemis, des agresseurs, des gens qu’il nous fallait méfier, craindre, détester, haïr au point à aller vers l’insulte, l’injure. Nos parents ne nous avaient jamais appris à nous comporter de la sorte et ne nous parlaient jamais de leurs problèmes. L’instinct nous poussait à nous douter que les choses n’allaient pas bien dans la famille mais nous étions trop baignés dans l’innocence pour chercher les raisons, pour interroger les grands. Ce n’était pas non plus de notre époque. Nous avions tendance à comprendre que tout allait s’arranger.
J’avais le moral affecté après avoir assisté à des spectacles ahurissants que se donnait la famille et qui attiraient l’attention de gens du village et des voisins qui se montraient curieux et attentionnés par ce qui se passaient dans nos affaires de famille. Je demeurais dans la profonde tristesse à constater dans son effroyable réalité des changements qui s’effectuaient dans les rapports que devaient entretenir nos parents pour chercher à cacher la face. Je me déplaisais de vivre dans une atmosphère pareille et jamais l’idée de fuir et d’aller me réfugier loin dans les bois, les montagnes ne m’était aussi proche à l’esprit qu’à ce moment là. Au fur et à mesure que les jours s’écoulaient une froideur intense rampait, envahissait les moindres recoins de la maison de sorte qu’à la longue c’était devenu plus une épreuve à supporter qu’une existence à vivre dans de telle condition. Il fallait beaucoup de patience pour attendre que le temps apaise les douleurs, rend l’esprit malade plus souple, le cœur endurci plus tendre pour revoir la famille se rejoindre dans le pardon, enfin apportant au foyer cette chaleur qui manquait et qui représentait tout le symbole du bonheur. A quelle utilité gâcher le cours d’une existence dans de moment d’emportement ? En vérité cela ne sert à rien.
J’avais connu ma première amitié dans le lien qui me nouait avec mon cousin de PL, quelques années plus grand que moi. Il venait passer avec ses parents le week-end à la maison. C’était un garçon qui avait de l’imagination et doté d’une intelligence qu’il déployait en organisant des jeux pour nous faire tous profiter. Nous jouions aux Cowboys, Incas, Zorro et bien d’autres personnages qui emballèrent et révoltèrent tous les enfants qui en prenant grands intérêts aux jeux et qui poussaient des hurlements dans la cour, la maison, la cuisine, ce qui devenait par la suite infernal, exaspérant, lassant pour les parents. Malgré que nous fumes réprimandés à plusieurs reprises, nous ne nous étions jamais fatigués de ces jeux qui nous mettaient en délire et nous envoyaient même jusque dans les champs de cannes, le verger et la rivière que nous avions fait notre territoire de jeux. Nous prenions depuis tôt le matin des peines à fabriquer avec des morceaux de planches et des bois récupérés dans les caves ou le grenier, nos fusils, pistolets, sabres, couteaux, épées, arcs, flèches etc. Le fait de les avoir dans la main et de participer aux jeux représentait l’énorme satisfaction que nous apportait ce moment où nous nous trouvions un des acteurs qui avait un rôle à jouer.
Fastidieux ce moment intense de l’enfance ! Quel souci faisons-nous si ce n’est pas de chercher de comment préoccuper notre temps ? Nous n’avons de ce monde aucune notion qui puisse nous faire comprendre qu’il faudra bien nous préparer le chemin avant de nous lancer dans les activités mondaines qui nous réservent des surprises au-delà de nos espérances. Pourtant nous dépendons de l’environnement dans lequel nous vivons. La nature nous façonne et nous attribut toutes les qualités dont nous méritons. Le degré de notre intelligence varie selon le développement de nos facultés. C’est à partir de là que le futur homme se prépare dans l’enfant. Nous apercevons dans nos caractères des singularités qui font déjà parti de nous-mêmes et pour lesquelles nous n’avons pas de raison de nous étonner ou de rougir. Nous nous exprimons de manière à surprendre les autres et à nous faire remarquer en même temps. Nous adoptons des attitudes que nous avons cultivées dans notre milieu social, et qui risquent de nous accompagner tout le long de notre existence. En somme tous ces aspects démontrent, en quelque sorte, notre vraie valeur morale et nous placent au sein de notre famille et de la société au niveau que nous méritons, selon les satisfactions que nous apportions. Nous recevons partout où nous allions les mêmes sentiments que nous éprouvions. Cette réciprocité est tout à fait naturelle.

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DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 4

23 Août 2018 , Rédigé par Kader Rawat

DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 4

Un extrait de mon autobiographie 'Le bon vieux temps'

« Ce qui nous différencie des autres créatures c’est cette mémoire que nous possédons et que nous avons toute raison de transmettre aux générations futures. » 

La télévision ne tarda pas à faire son apparition. Seulement le centre social du village en possédait. Beaucoup de personnes allaient s’installer à l’arrière cour du centre social à attendre l’heure que le responsable allait allumer le poste. Généralement ce ne serait pas avant 18 h. Mais combien de personnes attendaient cet instant pour découvrir les films en noir et blanc et y restaient jusqu’à la fin ?

  A cette époque les éventuelles perspectives de développer et de motiver l’imagination étaient quasiment néant. Il n’y existait pratiquement pas grand-chose qui puisse aider à avancer, à progresser de manière à ouvrir les portes de l’avenir.

J’avais très peu de chance de développer mes facultés comme je l’aurais souhaité ou mérité en fonction des efforts que je fournissais. Les cultures, les modes, les coutumes, les traditions sont tous importées et la lenteur des activités me faisait comprendre que pas grand-chose pourrait être accomplie dans ce milieu. Je vivais dans une société encore en voie de dévéloppement. Les grandes activités qui faisaient avancer le monde se passaient ailleurs. J’étais encore trop naïf pour le savoir et je m’accrochais à l’existence comme je pouvais en ayant la sensation d’être satisfait sans jamais le démontrer. Dans un tel milieu il était difficile de nourrir de grandes ambitions, de nous inciter au progrès, de fournir de grands efforts pour mener notre vie. Nous nous contentions de ce que nous avions avec notre esprit pauvre comme l’était notre condition de vie.

Etait-ce naturel que l’esprit des gens du village demeure infertile au point à limiter leur monde et à les faire ignorer les frontières qui pouvaient les montrer des nouveaux horizons ? Les gens donnaient l’impression de tourner de la même façon et de se diriger dans la même direction sans aucun contrôle. Chacun se débattait comme il pouvait pour s’occuper de sa famille et gagnait si peu dans des travaux durs qu’ils se trouvaient tout le temps suffoqués des problèmes de tout genre qu’ils pouvaient à peine envisager des quelconques projets d’avenir.

Je faisais parti de ce cocon. Je me souviens des fois que je me rendis au Centre Social de mon village les après-midis pour regarder les films de l’époque. Quand nous eûmes notre poste de télévision chez nous plus tard je passais mon temps devant l’écran et y restais jusqu’à fort tard le soir. C’était une façon pour moi de m’instruire, de me cultiver pour me faire une idée différente de ce monde. C’était un luxe que d’avoir chez soi un tel matériel. J’ignorais de quelle manière mes parents l’avaient obtenu mais je savais que mon père, par le biais de ses activités commerciales, faisait des relations. J’avais intérêt à l’époque de bien partager mon temps entre mes études et mes distractions.

A l’approche des examens de fin d’année je bossais durement et regardais moins la télévision. Les dimanches je me rendais dans la capitale pour passer toute l’après-midi dans une salle de cinéma enfumée à regarder trois films d’affilé. En quittant la salle comme un effaré je risquais de rater le dernier bus en partance vers mon village. Je courais comme un éperdu dans les labyrinthes des rues de la ville pour joindre la gare du front de mer où le chauffeur du bus attendait les derniers arrivés.

Dans les occasions de cérémonies religieuses chacun se cantonnait au sein de leur communauté pour la célébration. Notre société nous permettait de renforcer notre foi de quelque façon que nous voulions.

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DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 3

21 Août 2018 , Rédigé par Kader Rawat

 
DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 3
Un extrait de mon autobiographie 'Le bon vieux temps'
« Ce qui nous différencie des autres créatures c’est cette mémoire que nous possédons et que nous avons toute raison de transmettre aux générations futures. »
 
Je pris naissance le 19 juin 19_ _, dans le quartier de T..., dans une vieille et grande maison à étage située au bord de la route principale qui traverse le village. Mon grand père maternel avait entrepris la construction de cette maison de 12 pièces des années de cela, et ma naissance, le premier petit fils de la famille, fut un évènement tant attendu.
 
Il est de coutume dans la majeure partie des familles de l’époque que la mère se rende chez ses parents pour avoir son bébé. Une semaine après la naissance, quand ma mère eut suffisamment récupéré de force elle retourne dans la maison conjugale pour s’occuper de moi et de son ménage. C’est bien là que j’ai grandi, dans une atmosphère familiale qui allait prendre de dimension et que j’aurais bien le temps d’en parler dans la suite de mes souvenirs.
 
Ma mère fut élevée dans le règlement de la loi coranique, avait reçu les rudiments de la connaissance religieuse et se débrouille pas mal pour s’occuper de son ménage, assumer ses devoirs envers son époux et prendre soin de son enfant. Elle s’occupait de moi comme toute mère capable de tendresse, d’amour, de patience. Je l’ai toujours connue douce et sensible.
 
Mon père l’avait aperçue par hasard en se promenant dans le quartier de T_ _, quelques années après la fin de la deuxième guerre mondiale. Elle l’avait plu et il l’avait demandée en mariage. A cette époque là, mon père venait de quitter l’Île de la Réunion où il avait passé plusieurs années. Il ne m’en avait jamais parlé de cette période. Je n’avais pas non plus eut l’idée de lui poser des questions et ça je le regrette aujourd’hui. Mais nous n’avions pas vraiment eu l’occasion de nous faire des conversations à proprement parler et c’est vraiment dommage. Ce n’était pas que j’étais timide ou réservé, loin de là. Mais, les rapports entre parents et enfants à l’époque étaient différents. Les quelques informations que j’avais pu grappillées de ci, de là m’ont apprit que mon père avait pas mal d’amis en compagnie desquels il faisait la fête et pas plus. Nombreuses personnes que j’ai eu l’occasion de rencontrer, et qui étaient amis de mon père, me demandent de ses nouvelles, et cela me fait énormément plaisir.
 
A son retour à l’Ile Maurice avant son mariage, mon père avait ouvert une boutique dans le village de P_ _, et s’était lancé dans le commerce d’alimentation. La propriétaire de la boutique était ma grand-mère, veuve dès l’âge de vingt-deux ans et en charge de cinq enfants. Elle s’était battue avec un courage exemplaire pour grandir ses enfants de ses propres moyens. Elle avait réussi à marier ses trois filles, deux à la Réunion dont une à Saint-Denis et l’autre à Saint-Joseph. La troisième fille habitait à Port-Louis. Ses deux fils vivaient avec elle. La boutique de mon père faisait partie de l’habitation familiale. Mon oncle était chauffeur de taxi, marié aussi et occupait une chambre de la maison avec son épouse.
 
Cette grand-mère me donna beaucoup d’affection et s’occupait de moi que si c’était ma mère. Plus tard, quand le nombre d’enfants commençait à augmenter, je couchais derrière le dos de ma grand-mère jusqu’à un âge fort avancé. Je ne pouvais l’oublier comment elle s’occupait également des autres enfants, tous mes frères et sœurs, dix au totale. Un frère avait un problème de santé et mourut à 15 ans et une sœur succombe de gastro-entérite à 2 ans.
 
La maison que je découvris graduellement pendant mon enfance était vieille avec ses murs en pierres de taille, ses pièces vastes séparées des cloisons en bois couverts de la peinture à huile de couleur grise pale, ses plafonds ornés des feuilles de contreplaqué peintes en blanc, ses parquets en planches qui brillaient sous d’épaisse couche d’encaustique. Située au bord de la rue royale, avec la devanture aménagée pour le commerce, la maison tournait le dos à une vaste portion de terre qui s’étendait jusqu’à la rivière qui traversait le village, et dont la source venait des lointaines montagnes. Cette rivière était le théâtre des habitants du quartier et des enfants qui trouvaient l’occasion dans la journée de se regrouper.
 
Mon oncle qui habitait aussi dans la même maison avait sept enfants et, quand tout le monde se regroupait les après-midi en sortant de l’école, c’était la fête au village avec de pleurs par ci, des cris par là, des hurlements, bref des vacarmes épouvantables jusqu’à ce qu’il commençait à faire nuit.
 
Le village n’avait pas d’électricité encore et l’obscurité envahissait tous les recoins dès le couché du soleil. L’on utilisait la lampe à pétrole, le quinquet et la bougie pour faire de l’éclairage. Le repas se préparait sous un feu de bois sec ramassé dans le verger se trouvant à côté de la maison.
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