DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 17
Un extrait de mon autobiographie 'Le bon vieux temps'.
« Ce qui nous différencie des autres créatures c’est cette mémoire que nous possédons et que nous pouvons transmettre aux générations futures. »
D’une hauteur d'un mètre quatre-vingts, cette étagère ne contenait pas plus d’une trentaine de livres de format poche, la plupart en anglais et uniquement de littérature générale, sauf un vieux volume de 'Le cabaret de la belle femme' de Roland Dorgelès réclamé par ma cousine et que j’avais récupéré dans le fond d’une boîte. J’avais donc acquis par chance ce livre qui avait apparemment été oublié par un ancien locataire de la chambre voisine, fermée en ce temps-là.
Quand je descendais à Port-Louis, je me rendais à chaque fois à la Librairie Nationale, endroit où je passais de longues heures à découvrir des livres d’occasions dont les prix ne dépassaient pas les cinq roupies. Les auteurs français ne m’étant pas connus, je décidai de prendre des livres français en bon état et volumineux. Je rentrais chaque fois à la maison avec un paquet de plusieurs livres que je rangeais précieusement dans ma bibliothèque. J’achetais aussi des livres anglais qui vinrent grossir ma petite collection. Je m’installais la plupart du temps sur mon lit pour feuilleter les livres les uns après les autres sans ressentir aucun plaisir, aucune envie de lire.
Quand je pense à cela aujourd’hui, je regrette de m’être montré bien difficile dans le choix de mes lectures. Est-ce que mon penchant pour un langage fleuri me poussait à rechercher un certain type particulier de littérature ? Je recherchais dans un passage plus l’expression, le style que les idées. J’avais déjà entendu parler de Charles Dickens par les enseignants du collège et je savais aussi que ses livres étaient étudiés dans les classes supérieures, la School Certificate ou même le General Certificate of Education.
Je voulais obtenir un de ses livres en version française, mais aucun de mes amis n’en possédaient. Je me réjouissais de lire 'Le Petit Chose' d’Alphonse Daudet, un vieux livre sans couverture que j’avais trouvé au hasard au fond d’une étagère de la Librairie Nationale. Je pris la résolution de m’abonner à la Bibliothèque Municipale de Port-Louis, et me trouvais devant un trésor de livres. L’abonnement donnait droit à deux livres. Je réussis à obtenir un gros volume de « David Coperfield » de Charles Dickens.
Le soir, à la lueur d’une bougie, je passais de longues heures à suivre les aventures de David. Je lisais jusqu’à fort tard sans me soucier de l’heure et sans aucune fatigue.
Je dévorai ensuite de très beaux livres que je découvris à force de chercher, de fouiller, de choisir. Commençant par Georges Sand, Guy de Maupassant, Henri Bordeau, Albert Camus, Alexandre Dumas, Jules Verne, je continuai avec Marcel Proust, Honoré de Balzac, Charles Baudelaire, Gustave Flaubert, François René de Chateaubriand, Emile Zola, Jean-Jacques Rousseau, Voltaire, Restif de la Bretonne, Jules Michelet, Stendhal, Prosper Mérimée. J’avoue n’avoir pas lu tous leurs ouvrages, mais j’étais déjà content de connaître les noms de ces écrivains célèbres, et bien d’autres que je ne mentionne pas ici pour ne pas allonger la liste, mais qui m’ont procuré énormément de plaisir.
L’étude de la littérature anglaise au collège m’a fait découvrir les noms des grands écrivains anglais et américains tel que les sœurs Brontë, Robert Louis Stevenson, Thomas Hardy, Jane Austen, Henry Fielding, Joseph Conrad, Henry James, D.H. Laurence, Laurence Durell, Graham Greene, George Elliot, Elizabeth Gaskell, Archibald Joseph Cronin, Margaret Mitchell, Ernest Hemingway, William Faulkner pour ne citer que cela.
J’avais lu L’amant de Lady Chatterley de D.H. Laurence avec beaucoup de plaisir. C’était le premier livre que je lisais et qui décrivait l’érotisme frisant la pornographie que ma jeunesse m’incitait à découvrir. Avec mon ami Roy, nous avions à ce moment là des conversations animées dans lesquelles étaient évoqués les problèmes de censure, de polémique qu’avaient rencontré plusieurs auteurs supposés avoir porté atteinte aux mœurs de leur pays. Les sujets abordant l’adultère, l’érotisme, l’inceste et autres immoralités soulevaient l’indignation et un procès fut intenté au célèbre écrivain Gustave Flaubert pour son livre Madame Bovary.
Combien de livres interdits ne purent alors trouver d’éditeurs et furent publiés à compte d’auteur pour être vendus clandestinement ? Le Marquis de Sade est, par ses ouvrages érotiques, un des plus connus.
Mon ami me demanda si j’avais déjà lu « Kamasoutra » et « Le jardin parfumé ». Il me procura ces livres pour une semaine, et je les avais dévorés. Je consacrai également beaucoup de temps pour améliorer ma connaissance de la littérature générale et plus tard, j’aborderai aussi la littérature russe et allemande dont des auteurs tels que Tolstoï, Dostoïevski, Tchekhov, Goethe, Elias Canetti, E.M. Remarque, et Thomas Mann, m’ont fait connaître des ouvrages forts intéressants. Je passais mon temps dans mes études que je n’avais nulle intention d’abandonner et auxquelles je m’accrochais solidement.
CONFIDENCES 1
C’est l’heure de s’arrêter un moment, si l’on prend encore quelque intérêt à soi-même, ou, si un autre en prend encore à vous, de jeter quelques regards en arrière et de ressaisir, à travers les ombres qui commencent déjà à s’étendre et à vous les disputer, les sites, les heures, les personnes, les douces mémoires que le soir efface et qu’on voudrait faire revivre à jamais dans le cœur d’un autre, comme elles vivent à jamais dans votre propre cœur. LAMARTINE
CONFIDENCES 1
Imaginez ce que le coeur ressent, ce que l'esprit dicte dans une relation de couple.
Je pense que tu as tort de porter de tels jugements envers moi. J’en suis certain que je ne le mérite pas. Tu me reproches de ne pas te dire tout ce que je pense de toi et de notre vie. Comment peux-tu dire une chose pareille ? Il n’y existe pas autre chose qui m’intéresse au monde que toi. Je me suis toujours fait des soucis pour toi, pour ton bien être, pour ta santé et pour tout ce qui a rapport à toi. Je me connais moi-même assez bien pour te le dire avec franchise, sans aucune hypocrisie. Les vrais sentiments, tu sais, ne peuvent se découvrir qu’après des rudes épreuves. Il n’est jamais toujours facile de pouvoir comprendre quelqu’un même si on a vécu avec lui pendant des années. Les sentiments qui se déploient tout au long de l’existence apportent parfois la fraicheur, l’espoir, la joie et parfois des doutes, des incertitudes, des tristesses et même du désespoir. Les jugements que nous ne pouvons que formuler à tort et à travers sur le comportement de son conjoint sans aucune preuve valable ne pourront qu’apporter à une vie des nuages qui ne se dissiperont peut être jamais jusqu’en provoquer toute une tempête qui peut causer tant de dégâts dans l’intérieur de ce petit cœur fragile qu’un tout petit rien du tout accélère la palpitation et perturbe l’humeur pour un temps indéterminé. Tu ne pourras peut être jamais comprendre le rôle que tu joues dans ma vie. Je n’ai d’autre passion que toi et nos enfants. Les autres m’importent peu. L’important pour moi c’est que nous soyons ensemble. Le fait que nous puissions nous trouver ensemble est déjà une preuve que nous nous aimons. Je suis content que tu m’ais rassuré de la grandeur de ton amour pour moi. Penses aussi que le mien est d’une dimension dont tu ne peux imaginer l'immensité. Je te l’ai déjà dit que j’en ai de l’amour pour toi dans mon cœur suffisamment pour pouvoir t’aimer jusqu’aux mes derniers jours. Je n’ai pas de doute la dessus. Et je ne suis pas en train d’inventer. Tu ne peux imaginer tous les soucis que je me fais pour toi, pour ta santé, pour que je puisse te voir radieuse, gaie, vivante. Quels obstacles n’essayais-je pas de t’éviter pour que tu puisses avoir une vie qui te plaise, une vie que tu veux bien mener, un objet que tu voudrais avoir. Je n’ai jamais voulu te poser aucun problème pour que tu ne te prives de rien qui t’aurait fait plaisir dans la vie. D’ailleurs, quel autre plaisir penses-tu que j’en ai-moi si ce n’est pas d’essayer de me sentir confortable auprès de toi ? Il n’y existe à l’intérieur de moi-même rien qui puisse me torturer, ni suis-je en train de garder aucun mutisme comme tu le prétends dans ta lettre. Je pense que tu fais trop des idées sur ma personne. J’ai essayé de m’interroger pour voir s’il y a quelque chose qui me tourmente à l’intérieur de moi-même. Je ne trouve absolument rien. Je n’ai rien à te cacher. D’ailleurs pour quelle raison dois-je te cacher des choses que j’estime tu as droit de savoir. Tu n’as pas à t’inquiéter. Je te donne la garantie que je n’ai rien à me reprocher sur le sentiment que j’ai pour toi. La seule chose qui m’inquiète c’est ton état de santé. J’aurais aimé que tu consultes un spécialiste pour te soigner. C’est la seule chose peut être qui me tourmente et m’inquiète. Et autre chose encore que j’aurai voulu c’est de te voir rester à la maison comme tu le désires. Je suis parfois obsédé de te voir te démener comme un diable. Tu déploies parfois des énergies qui me donnent des inquiétudes. Tu es ma seule raison de vivre. Sans toi que suis-je sur cette terre ? Personne au monde ne te ressemble. Mille vies mener sans toi ne me donneront pas la même joie qu’une seconde passée à tes côtés. Imagines toi-même ce que tu représentes pour moi dans la vie.
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February 19, 2019
DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 16 - MES ACTIVITES LITTERAIRES, ECRITS ET PUBLICATIONS.
Un extrait de mon autobiographie 'Le bon vieux temps'. " Ce qui nous différencie des autres créatures c'est cette mémoire que nous possédons et que nous pouvons transmettre aux générations futures. " Elle débarqua chez moi un jour de la semaine avant...
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DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 16
Un extrait de mon autobiographie 'Le bon vieux temps'.
« Ce qui nous différencie des autres créatures c’est cette mémoire que nous possédons et que nous pouvons transmettre aux générations futures. »
Elle débarqua chez moi un jour de la semaine avant que les incidents se produisent à Port-Louis. En provenance de Saint-Denis de la Réunion, elle nous apporta ses modes de vie, ses cultures. Dès qu’elle m’adressa la parole, je remarquai la douceur de sa voix et la discrétion dans ses manières.
Ma jolie cousine fut obligée de prolonger son séjour chez nous, en raison de l’agitation et l’insécurité ambiante qui régnait dans l’Ile et je fus heureux de pouvoir en profiter pour mieux la connaître.
Quand je I’apercevais seule dans la varangue, je la rejoignais et nous parlions de nos études sans aborder d’autres sujets de conversation. Nos entretiens étaient très courts mais ils nous procuraient beaucoup de plaisir. Le destin semblait vouloir nous attacher l’un à l’autre et les occasions se multipliaient pour nous permettre de nous rapprocher.
Je commençais à sentir naître des sentiments nouveaux qui provoquèrent en moi des troubles insoupçonnés. Le germe de l’amour avait été déposé au fond de mon cœur et son accroissement allait entraîner un changement radical en moi. Cette évolution de nos sentiments se fortifiait par la douceur de l'amitié, s’épanouissait au centre de notre société non sans étonner les uns et surprendre les autres.
Mon existence était fortifiée, nourrie par l’amour que je portais à ma cousine. Elle avait à mon égard les mêmes sentiments. Nous avions passé ensemble des moments tellement agréables qu’ils ne s’effaceront jamais de ma mémoire, ce qui caractérisent les premiers émois de l’amour et de la joie.
Le cœur de la jeunesse explose aux moindres émotions. Je manquais d’expérience pour contrôler l’ineffable joie qui m’accompagnait pendant ce court moment de bonheur, de félicité, de convoitise.
Le départ de ma cousine m’affecta beaucoup. Je passai mes premières nuits d’insomnie à penser à elle, à connaître les premières douleurs de l’amour. Le monde m’offrait d’autres horizons que je me préparais à aller sonder avec l’espoir d’apporter un enrichissement à ma vie par de nouvelles connaissances, des assurances, des réflexions qui conforteraient mon avenir et ma situation.
En fait, je me trouvais bien démuni face à l’éducation et les connaissances de celle que j’aimais et qui vivait dans une société bien différente de la mienne. Je n’avais pas le niveau nécessaire en connaissances, instructions, capacités pour envisager de pouvoir entretenir une fille qui était de condition supérieure à la mienne.
Ma première décision était de mettre tout en œuvre pour me hisser à la hauteur convenable.
Je reçus ma première lettre d’amour avec une étrange satisfaction, un immense plaisir et une inquiétude, une appréhension tenace quant à la réponse que je devrais lui faire en français, alors que j’étais pratiquement, dans cette langue, d’une nullité absolue! Mon orgueil m’interdisait de lui adresser ma réponse dans une autre langue que le français et j’allais bien sûr rédiger cette première lettre, malgré toutes les peines que j'aurais à éviter les pièges que réservent cette langue.
C’est à partir de là que j’ai décidé de m’atteler à l’étude rigoureuse du français. Mes inquiétudes étaient de ne pouvoir m’exprimer convenablement afin de révéler mon cœur à la fille que j’aimais.
Désormais, je me débrouillais comme je pouvais pour rédiger mes lettres et les expédier en temps voulu. Pour me faciliter la tâche, un vieux dictionnaire Larousse acheté cinq roupies à la librairie Nationale à Port-Louis me permit de trouver la signification des mots nécessaires à exprimer sur papier mes émotions.
Mon vocabulaire étant restreint, j’éprouvais de difficultés à écrire correctement. Je décidai de me constituer ma propre bibliothèque. J’en dénichai une dans la boutique de mon père, persuadé que la pratique de la lecture m’entraînerait à progresser dans cette langue.
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February 18, 2019
DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 15 - MES ACTIVITES LITTERAIRES, ECRITS ET PUBLICATIONS.
Un extrait de mon autobiographie 'Le bon vieux temps'. " Ce qui nous différencie des autres créatures c'est cette mémoire que nous possédons et que nous pouvons transmettre aux générations futures. " Il m'arrive très souvent tout le long de ma vie de...
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DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 15
Un extrait de mon autobiographie 'Le bon vieux temps'.
« Ce qui nous différencie des autres créatures c’est cette mémoire que nous possédons et que nous pouvons transmettre aux générations futures. »
Il m’arrive très souvent tout le long de ma vie de m’arrêter un instant pour revoir le passé ressurgir avec enchantement et amertume. Mes souvenirs se refoulent dans la mémoire et me ramènent dans un royaume longtemps resté dans l'ombre et qui cachent tant d'évènements heureux ou malheureux.
Les moments de plaisir, de joie, de transport, d’exaltation alternent avec ceux de douleur, de mélancolie, de tristesse, de morosité. Dans ma jeunesse dont je m’étais souvenu pendant mon voyage, il me reste encore des choses à raconter et que je ne veux laisser longtemps dans l’ombre.
La politique m’intéressait si peu que je n’y portais aucune attention. Les grandes élections de 1967 soulevaient de grands enthousiasmes au sein de la population. Je n’étais qu’un spectateur au milieu des grandes foules qui se pressaient aux rassemblements des différents partis. La confrontation des deux partis principaux, notamment le « Parti Travailliste » et « Le Parti Mauricien Social Démocrate », était âpre et sans répit.
L’avenir du pays en dépendait énormément puisque le peuple votait pour l’accession à l’indépendance qui fut proclamée le 12 mars 1968. Les murs ont gardé la trace bien longtemps des affiches portant l’emblème de la clef sur fond rouge pour le Parti Travailliste, le vainqueur, et celui du coq sur fond bleu pour le PMSD, le vaincu.
En février 1968 l’Ile Maurice fut ébranlée par une confrontation raciale opposant communauté chrétienne et musulmane à Port Louis. C’était la seule et unique crise très grave qui me toucha profondément car en voyant ce peuple auparavant uni comme des frères, je ne pouvais imaginer qu’ils arriveraient à se déchirer avec des violences inouïes.
Je n’ai jamais voulu vraiment savoir ce qui était à l’origine de ces troubles.
Bien heureusement cette situation conflictuelle ne se propagea pas à d’autres quartiers sensibles de l’île. Pourtant à l’époque, l’envergure que prenait l’évènement échauffait les esprits des adversaires et les incitait à la violence et la vengeance.
Les conséquences dramatiques qui en découlèrent endeuillèrent beaucoup de familles et plongèrent le peuple dans la crainte pour l’avenir.
La situation fut un moment temporisée par l’intervention de la police qui plaça des barrages et décréta un couvre-feu de la tombée de la nuit jusqu’au lever du jour. Les rumeurs en provenance de Port-Louis se propagèrent rapidement jusqu’à mon village de Pamplemousses et retentirent dans mon cœur et mon esprit comme un écho aberrant.
J’apprenais ces nouvelles avec tristesse et désolation et priais le Seigneur de mettre fin à un tel déchirement. En vérité, les gens du peuple ne méritaient pas cela! Des plaies se sont ouvertes, les ont marqués atrocement de sorte que l’on puisse espérer qu’ils ne reproduisent jamais une telle bêtise, une telle abomination.
Ce même mois de février 1968, alors que les flammes ravageaient la ville, mon cœur s’embrasa; j’allais avoir dix-neuf ans et n’étais pas jusqu’à présent intéressé par l’amour et les filles. Lorsque je rencontrai ma cousine pour la première fois, j’eus l’impression déjà que nous allions nous entendre admirablement.
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February 15, 2019
DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 14 - MES ACTIVITES LITTERAIRES, ECRITS ET PUBLICATIONS.
Un extrait de mon autobiographie 'Le bon vieux temps'. " Ce qui nous différencie des autres créatures c'est cette mémoire que nous possédons et que nous pouvons transmettre aux générations futures. " Etait-ce naturel que l'esprit des gens du village demeure...
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DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 14
Un extrait de mon autobiographie 'Le bon vieux temps'.
« Ce qui nous différencie des autres créatures c’est cette mémoire que nous possédons et que nous pouvons transmettre aux générations futures. »
Etait-ce naturel que l’esprit des gens du village demeure infertile, au point à limiter leur monde et les faire ignorer les frontières qui pouvaient les montrer des nouveaux horizons ? Les gens donnaient l’impression de tourner en rond et de se diriger dans la même direction sans faire attention. Chacun se débattait comme il pouvait pour s’occuper de sa famille. Les gens gagnaient si peu dans des travaux durs qu’ils se trouvaient tout le temps suffoqués par des problèmes de tout genre. Ils pouvaient à peine envisager des quelconques projets d’avenir.
Je faisais parti de ce cocon. Je me souviens des fois que je me rendais au Centre Social de mon village les après-midis pour regarder les films de l’époque. Quand nous eûmes notre poste de télévision chez nous plus tard je passais mon temps devant l’écran et y restais jusqu’à fort tard le soir. C’était une façon pour moi de m’instruire, de me cultiver pour me faire une idée de ce monde. C’était un luxe que d’avoir chez soi un tel matériel. J’ignorais de quelle manière mes parents l’avaient obtenu mais je savais que mon père, par le biais de ses activités commerciales, faisait des relations. J’avais intérêt à l’époque de bien partager mon temps entre mes études et mes distractions.
A l’approche des examens de fin d’année je bossais durement et regardais moins la télévision. Les dimanches je me rendais dans la capitale pour passer toute l’après-midi dans une salle de cinéma enfumée à regarder trois films d’affilé. En quittant la salle comme un effaré je risquais de rater le dernier bus en partance vers mon village. Je courais comme un éperdu dans les labyrinthes des rues de la ville pour joindre la gare du front de mer où le chauffeur du bus attendait les derniers arrivés.
Dans les occasions de cérémonies religieuses chacun se cantonnait au sein de leur communauté pour la célébration. Notre société nous permettait de renforcer notre foi de quelque façon que nous voulions.
Je liais amitié avec plusieurs garçons de mon âge et de différentes confessions qui habitaient le village. Nous nous regroupions les après-midis pour passer ensemble des moments qui nous permettaient de mieux nous connaître. Nous étions quatre dont trois terminaient les études et se préparaient à trouver du travail. Le quatrième travaillait déjà à l’usine pour subvenir au besoin de sa famille, étant privé de père depuis petit. Ces liens m’attacha davantage à mon village et me donnait aussi l’occasion, en leur compagnie, de découvrir d’autres régions de mon île, en faisant fréquemment des sorties à bicyclettes pour se rendre au bord de mer, sur le flanc des montagnes et dans d’autres villages de proximité. Je ne m’étais jamais autant amusé dans des promenades, des distractions, des ballades, des sorties comme à cette époque qui marquait une étape bien distincte de ma vie. Nous nous trouvions des fois jusqu’à fort tard dans l’arrière salle d’un restaurant chinois, mes amis à trinquer avec des boissons alcoolisée, moi à les accompagner avec un coca ou un Fanta à la main. Je ne buvais pas de l'alcool. C’était à cette même période que j’avais commencé à fumer. Les gens du village s’étonnaient de nous voir nous réunir régulièrement. Ils nous devaient du respect et portaient envers nous leur admiration. Nous ne pouvions pas être plus fiers. Nous avions appris à vivre ensemble comme des frères malgré que nous fussions tous issus de différents milieux sociaux, pratiquions des différentes coutumes, cultures et traditions. C’était un vrai exemple qu’une nation pouvait montrer au peuple entier. Je ne le regrette jamais ces instants de bonheur ressentis à l’époque et dans mes souvenirs je ne peux qu’être fier d’en évoquer.
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February 14, 2019
DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 13 - MES ACTIVITES LITTERAIRES, ECRITS ET PUBLICATIONS.
Un extrait de mon autobiographie 'Le bon vieux temps'. " Ce qui nous différencie des autres créatures c'est cette mémoire que nous possédons et que nous pouvons transmettre aux générations futures. " Au collège je me familiarisais en peu de temps avec...
http://www.romanspays.net/2019/02/de-si-lointains-souvenirs-13.html
DE SI LOINTAINS SOUVENIRS 13
Un extrait de mon autobiographie 'Le bon vieux temps'.
« Ce qui nous différencie des autres créatures c’est cette mémoire que nous possédons et que nous pouvons transmettre aux générations futures. »
Au collège je me familiarisais en peu de temps avec les élèves de ma classe et de l’établissement, toutes issues de familles modestes qui habitaient dans les villes et villages de proximité. Je m’étais même fait remarquer par quelques professeurs qui semblaient m’apprécier et m’estimer. C’était pour moi de l’encouragement. Je suivais leurs cours avec intérêt dans une classe peu nombreuse et mal éclairée. Pendant que je faisais des progrès dans mes études, je commençais à faire des préférences à des matières dans lesquelles je me débrouillais bien. L’enseignement se faisait dans la langue anglaise sauf le français. Je me passionnais beaucoup pour l’histoire et la littérature. Nous étudions l’histoire de la Grande Bretagne de 1066 à 1485. Une époque que nous devrions connaître pour les examens de la fin d’année. Nous étudions les grands dramaturges, poètes et romanciers anglais : Shakespeare, Byron, Browning, Shelley, Dickens, Brontë etc. Comment ne pas connaître Romeo et Juliette, Macbeth, Tempête, David Copperfield, Jane Eyre.
Entretemps, dans mon village les mœurs commençaient à évoluer. Après les études et le travail les gens avaient besoin de se distraire. Nous étions à cette époque où l’on découvrait des nouvelles technologies qui prenaient place dans la société et incitaient les gens à changer leur mode de vie. Des projections des films se faisaient souvent dans le village auprès d’un dispensaire à la tombée de la nuit ou d’un centre social. Les gens étaient avertis dans la journée par un véhicule annonçant à haute voix l’évènement. Les gens se regroupaient tôt pour voir des projections des films documentaires et d’actualités. Ces animations étaient appréciées par une foule de gens qui venaient de partout. Tout le monde était content en se rendant chez eux après la projection qui terminait parfois tard le soir.
La télévision ne tarda pas à faire son apparition. Seulement le centre social du village en possédait. Beaucoup de personnes allaient s’installer à l’arrière cour du centre social à attendre l’heure que le responsable allait allumer le poste. Généralement ce ne serait pas avant 18 h. Mais combien de personnes attendaient cet instant pour découvrir les films en noir et blanc de l’époque et y restaient jusqu’à la fin ?
A cette époque les éventuelles perspectives de développer et de motiver l’imagination étaient quasiment néant. Il n’y existait pratiquement pas grand-chose qui puisse aider à avancer, à progresser de manière à ouvrir les portes de l’avenir.
J’avais très peu de chance de développer mes facultés comme je l’aurais souhaité ou mérité en fonction des efforts que je fournissais. Les cultures, les modes, les coutumes, les traditions sont tous importées et la lenteur des activités me faisait comprendre que pas grand-chose pourrait être accomplie dans ce milieu. Je vivais dans une société encore en voie de dévéloppement. Les grandes activités qui faisaient avancer le monde se passaient ailleurs. J’étais encore trop naïf pour le savoir et je m’accrochais à l’existence comme je pouvais en ayant la sensation d’être satisfait sans jamais le démontrer. Dans un tel milieu il était difficile de nourrir de grandes ambitions, de nous inciter au progrès, de fournir de grands efforts pour mener notre vie. Nous nous contentions de ce que nous avions avec notre esprit pauvre comme l’était notre condition de vie.